Elle n’a jamais gagné au Mans… juste accroché 2 deuxièmes place. Mais on s’en fout ! La Ferrari 330 P4 est née sur une période charnière du sport auto. A cheval (Cabré ?!) entre les sportives routières qui courraient le week-end et les protos qui avaient perdu une certaine grâce au profit de l’efficacité absolue. Elle, en plus d’aller vite, elle était juste magnifique !

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Le début de cette époque, c’est la 250 LM… Avant elle, Ferrari faisait courir ses 250 GT, Testarossa, GTO, puis 275 et 330… Bon ça fonctionnait bien puisque la Scuderia était abonnée à la 1ère place. Mais voilà, les « central arrière » devenaient de plus en plus menaçantes à la tranquillité d’Enzo qui répétait qu’un cheval devait tirer la charrette, pas la pousser… Une manière toute personnelle de justifier le V12 de ses voitures encore positionné à l’avant.

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Mais c’est bien connu, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis… surtout du côté de Maranello. Et en 61, la Scuderia adopte progressivement le V12 en position centrale arrière… du moins sur les monoplaces. Pour la route il faudra attendre 1965, et encore, c’est la Dino 246 GT qui servira de cobaye. En tourisme et sport auto, devant la pression d’une certaine GT40, Ferrari y vient à partir de 63 et la 250 P (Prototipo) suivie rapidement par la 250 LM qui allait pousser le règlement dans ses derniers retranchements. Il n’empêche que Ferrari s’y est vite adaptée puisque la marque s’offre 3 victoires consécutives en 63, 64 et 65 avec les 250 P, 275 P puis 250 LM… 

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A partir de 66, c’est la GT40 qui allait prendre le dessus pour 4 années consécutives… Et même si Maranello a continué d’aligner des protos pendant encore pas mal d’années, aucun ne réussira à s’imposer dans la Sarthe.

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En 64, Ferrari inscrit un proto qui vient inaugurer l’arrivée du V12 330… ou 4.0l de cylindrée. La 330 P est une évolution des 250 P, 275 P et 250 LM. Les évolutions s’enchainent au fil des années, P2, P3 avant de toucher la perfection avec la P4 en 67. Elle accrochera les 2 places d’honneur du podium… laissant la victoire à la GT40 de Dan Gurney et de A. J. Foyt. 

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Mais il n’y a pas que le Mans dans l’endurance… même si une victoire dans la Sarthe vaut à elle seule, une victoire dans toutes les autres épreuves de la saison ! Il n’empêche que la 330 P4 saura devenir une icône mécanique, même si beaucoup lui attribuent plus ce statut à sa plastique qu’à son palmarès. 

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Basse, fine, et finalement plutôt compacte, sa beauté vient de sa simplicité. Elle accuse 800 kg à vide que les 450 ch de son V12 de 4.0l n’ont pas de mal à envoyer à plus de 320 dans les Hunaudières. Seulement 3 Ferrari 330 P4 sortiront des ateliers de Maranello, dont 2 qui ont par la suite été transformées en Ferrari 350 Can-Am. Oui, 3-2 ça fait 1… unique survivante qui, si un jour elle se retrouve sous le marteau d’un commissaire priseur, pourrait battre des records ! 

© Petrolicious – RealMCR12 / Photos via signatures éventuelles