Oui, il y a bien eu une guerre, et elle fut terrible… Et pour qu’il y ait guerre, il faut deux (c’est un minimum hein…!) opposants. Dans le coin rouge Vallelunga , née en 1984, accusant de 105 à 130 ch, la Lyonne de Sochaux, la tortilleuse du Cul, la délicate du lever de pied… j’ai nommé la 205 GTI… Et dans le coin bleu Sport 495 (lol), née en 1985, accusant de 115 à 120 ch, la « Drifteuse » du train avant, la « tout droit dans le rond point, la Super… Cinq… GT… Turboooooooo…!

Bon, posons les bases, j’étais dans le camp des bleus… celui des virils… le turbo quoi ! Le bon coup de pied au cul… En terminale un pote en avait une, une phase 2, blanche, nickelle de chez nickelle. La montée qui menait au bahut servait de course de côte et il s’y lachait sans hésitation… un autre pote, piquait de temps en temps la 19 16s de son frère… et franchement, yavait rien à faire, il restait derrière. Un kart j’vous dis !

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On trainait dans un groupe de pseudos « bad boys » en gti, et bien sûr, au milieu de mon Ascona SR, d’une Escort XR3, d’une 300zx (il était hors concours…), d’un 5 TS montée Alpine, tronaient fièrement la Gt Turbo et une 205 gti 1.9 130ch… La 205 marchait aussi fort chrono en main, mais il manquait ce petit quelque chose qui se faisait dresser les poils sur les bras. « Mode provoc ON » Le Turbo peut etre…?! « Mode provoc’ OFF »

Pourtant son châssis lui permettait de repasser devant, mais il fallait la respecter, et savoir tourner le volant… vite… voire même trés vite. Les réactions étaient vives. « Elle téléphonait » qu’ils disaient… ouais… elle envoyait un texto plutôt… et il fallait réagir aussitot sinon c’était la sanction, l’histoire du cucul et de la tétête…!

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La GT était plus violente mécaniquement parlant. Niveau conso aussi d’ailleur, un pote qui en avait une bleu me disait qu’on y voyait l’aiguille de la jauge descendre a vue d’oeil quand on se chaussait chez semelle de plomb ! Et justement en parlant de chaussure, la GT c’était un peu Marie José Perec au départ de la finale des J.O mais avec des espadrilles aux pieds… Les roulettes en 13′ vite dépassées par la déferlente de l’escargot énervé. Résultat, beaucoup se faisaient piéger, une virage, un rond point, une épingle, on tombait le rapport du dessous, la turbine montait en pression, et à ce moment là, les seules parties de votre corps qui faisaient la différence, c’était d’abord votre pied droit, puis vos main et la rapidité avec laquelle elles essayaient de rattraper le coup et enfin vos fesses… Qui se durcissaient à la limite de la crampe le temps que tout ça se passe… Ou pas ! Et valait mieux faire preuve de modestie sinon c’était le tout droit assuré et la tâche sur le baquets !

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En fait l’une passait quand l’autre galérait et vice versa. Donc les lignes droites permettaient à la GT de s’échapper quand la 205 lui recollait au train dès un enchainement de courbes délicates ! Derrière il y a eu aussi l’image que chacune véhiculait. La Sochalienne a eu la T16… le Losange brillait encore de la 5 Turbo… Puis Peugeot a sorti la Rallye en 88, Renault répliquera un an plus tard avec la Alain Oreille.

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L’une brillait aux mains des pilotes finlandais, l’autre dans celles de Jean Ragnotti. Indétronables dans le coeur de leurs fans. Si tu aimais, l’une, tu devais détester l’autre… Aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que la GT Turbo était quand même meilleure que la 205… (Roooooh, il a osé… et en plus il assume le con ! M’en fout, aprés tout c’est mon article ^_^)

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Allez je l’avoue, la GT rejoindra mon garage un jour, c’est une certitude… mais… une petite 205… 1.6 ou 1.9… bien propre… j’me laisserai bien tenter aussi… Que voulez vous ! On ne se refait pas !

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Parce que finalement, si elles ont marqué de la sorte l’histoire des GTI, c’est parce qu’ELLES ont éxisté, l’une à travers l’autre. Vous savez comme cette espèce de perroquets, les Inséparables. Ils ne vivent qu’en couple, et quand l’un des deux meurt, l’autre le suit quelques jours plus tard. Comme quoi aprés la guerre vient la paix (c’est con comme conclusion…)

Crédit photo : Renault – Peugeot – Thomas Cortesi