La passion n’arrête rien, ni personne… Et quand elle est associée à la folie, ça fait souvent des étincelles ! Enfin dans le cas de l’engin qui suit, c’est de flammes qu’il s’agit, et pas qu’un peu… Car vu l’usine à gaz qui repose sur l’essieu avant, si on n’a pas encore trouvé la porte de l’Enfer, on a au moins le véhicule qui nous y conduira !
Avant toute chose, sachez que la voiture est née de l’imagination de Chris Williams, un riche et un peu dérangé, passionné anglais, membre du VSCC, le Vintage Sports-Car Club britannique.
Le gars devait s’ennuyer, ou trouver les rencards du club un peu trop « british » dans le texte ! Le Five O’clock Tea et le côté « prout-prout » devait probablement le gonfler. Ils sont comme ça les « grands bretons » … Froids et coincés à l’extérieur et rock’n roll à l’intérieur. Et Chris, il a voulu que ça se sache. Ca tombait bien, il restait au fond du garage de son manoir, un châssis qui avait appartenu à une authentique Bentley 8 l, mais voilà, un récent vide grenier l’avait fait se débarrasser du 6 en ligne ! Oh My God !
Qu’à cela ne tienne … Il lui reste un V12 Packard 4M-2500 qui doit trainer sur une étagère … Ho, un truc qui comme son nom ne l’indique pas, sort 42 l de cylindrée, pour 1500 ch et 2700 Nm de couple ! Ce « Bloc » servait à motoriser les engins de la marine américaine pendant la seconde guerre mondiale, les PT Boats, les Patrol Torpedo, ces bateaux armés d’intervention rapide.
La fusion opère, le châssis est modifié, rigidifié et reçoit les 42 l entre ses roues avant et le pilote. Les 24 tubes des échappements crachent le feu… Oui, 24, car le bloc a la spécificité d’être ce qu’on appelle un Twin-Port, c’est à dire qu’il possède 2 soupapes d’échappement, et chacune d’entre elle a son propre conduit. Pour lubrifier le tout, 2 réservoirs à huile, en forme de torpille habillent chacun des flancs de l’engin. Une carrosserie sorties des années 30, une calandre en V, une peinture noire matte… Le monstre est prêt à gratifier ses sorties de burns d’anthologie ! Car ceux qui sont le plus à plaindre, ce sont bien les boudins qui doivent supporter les 2T400 et les coups qu’envoient les 12 pistons gavés de carburant… 15 l à la minute !
Un machin de grand malade, qui a vu le jour en 2010 et qui fait le bonheur de son créateur et du si sérieux VSCC… Quand je vous disais que nos voisins d’outre manche savaient ne pas se prendre au sérieux !
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