L’histoire de la 911 est longue de plus de 50 ans. Elle a traversé les générations en s’adaptant et en évoluant au fur et à mesure des différentes séries. Et parmi elles, certaines ont marqué les esprits, et la Carrera RS surement plus que toutes les autres.

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Elle est probablement celle qui a le plus pesé dans l’image sportive de la 911. Celle aussi qui a prouvé que la 911 et son architecture bien spécifique, pouvait bel et bien rentrer dans la cour des grandes. Son poids et son châssis faisaient la différence, et, bien que moins puissante que ses concurrentes, elle leur cassait les fesses sur route et sur circuit.

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Porsche présente la 911 Carrera RS au salon de Paris 1972, Carrera pour reprendre l’appellation qu’utilisait déjà la 356 et qui signifie course en espagnol, référence à la Carrera Panaméricana. RS pour Renn Sport, compétition automobile en allemand. A la base, Porsche n’ambitionnait la carrière commerciale de la Carrera RS par pure contrainte. Le constructeur convoitait le championnat d’Europe GT, mais, la 2,4 S était trop juste pour viser la victoire. Il fallait donc revoir la cylindrée et faire un modèle plus sportif. Cependant le règlement imposait que la voiture, pour obtenir son homologation en gr4, soit issue d’un modèle de série produit à 500 exemplaires.

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Le flat 6 passe à 2,7 l pour développer 210 ch (sur le modèle de série). La caisse est renforcée, allégée, et l’intérieur dépouillé. Physiquement elle est fine et nerveuse, son aileron Duck Tail (Queue de canard) devient le symbole du modèle. A la surprise générale de l’état major de Zuffenhausen, le succès est immédiat. Les 500 exemplaires se vendent en un rien de temps. Porsche étend alors la production à 1000, puis 1500 pour finir à 1590 exemplaires.

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La Carrera RS, c’est la quintessence de la sportivité, un moteur rageux et finalement une puissance modeste. Mais l’osmose entre le flat 6, sa puissance, la boite, le châssis, le ressenti et les sensations font le reste. Elle est performante, polyvalente, pleine de caractère, exploitable mais la pousser jusqu’à ses limites nécessite des compétences de pilotage certaines. Mais elle est jouissive avant d’en arriver là ! En fait elle est pure, réelle, vraie, rien n’est artificiel. Tous les sens sont comblés. Que ce soit sur la route, comme sur un circuit.

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A partir de 73, la série G, à part une anecdotique 3.0 RS,  abandonnera l’appellation ou du moins, avec bien moins de réussite. En 91, sa remplaçante la 964, qui a vu le jour en 88, ressort le nom, mais aussi le caractère qui va avec. Même chose avec une exclusive 993 Carrera RS. A partir de la 996, le nom abandonne le Carrera pour se contenter du RS seulement. Cependant elle gagne en compromis, clim, vitres élec, GPS… sont de la partie ! Je me rappelle d’un gentleman driver de GT3 RS à Ledenon, qui pestait justement sur les équipements de sa 997 :  » Mais on s’en fout de tout ça, on veut du sport et du light ! » Rassurez vous, la puissance a fait un bon en avant, mais le concept originel du « Light is right » est une histoire ancienne !

Elle est rentrée dans la légende, et est aujourd’hui la Porsche 911 la plus envoutante, la plus emblématique et la pus recherchée. Merci à Juan Antonio pour m’avoir fait suivre ces 2  vidéos.

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