Les bagnoles sont magiques. Un truc qui sait remuer les sens et vous filer la chair de poule. Et parmi elles, certaines le font mieux que d’autres. Il suffit de prononcer certains noms pour voir les yeux commencer à briller… Xsara HDI… Non ? De Tomaso Pantera… Haaa, voyez que ça marche !

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Vous avez vu Elvis ? Comment il était, comment il est devenu ? On va dire que le succès et les substances sont passées par là… Hé bien c’est pareil pour la Pantera ! Elle est née frêle et sportive, puis grossira au fil des générations, avant de finir presque totalement transformée et habillée d’un kit au style plus « Goldorakesque » que délicat ! En même temps, avec plus de 25 ans de carrière il fallait traverser les époques en restant un peu à la mode ! Un genre de chirurgie esthétique.

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La Pantera est le 3ème modèle à porter le nom d’Alejandro De Tomaso, un argentin passionné qui voulait créer ses propres voitures de sport. Ca semblait quand même facile à l’époque ! Alors il décida de s’installer à Modène… Le fief des sportives italiennes, Maserati y a son quartier général, Ferrari n’étant qu’à 18 kilomètres et Sant’Agata pas plus loin ! Un vrai vivier…

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© HistoricRacingHD

La firme est créée en 1959 et 4 ans plus tard, on voit débarquer sa 1ère sportive, la frêle et sympathique Vallelunga, une puce mue par une 4 cylindres de 1598cm3 en position centrale arrière, emprunté à la Ford Cortina. 132 ch pour 720 kg… Voilà qui permettra de séduire 53 acquéreurs.

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En 66, la Mangusta vient prendre sa place. Et du coup on ne boxe plus dans la même catégorie ! La voiture a pour ambition d’aller rivaliser avec les AC Cobra… Du coup, la collaboration avec Ford se renforce et De Tomaso obtient le V8 4,7 l et ses 305 ch pour une poids qui reste en dessous d’1T200 ! L’a ligne est vraiment spectaculaire avec une originalité dans son capot arrière en 2 parties, qui adopte l’ouverture en ailes de papillon. 402 exemplaires sortiront des usines de Modène.

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© MotorsportRetro

En 69, Ford est en pleine guerre de Gran Tourisme contre son meilleur ennemi, la Scuderia Ferrari. Les GT40 rivalisent sur les circuits, mais Ford aimerait bien aller taquiner le Commandatore  sur routes ouvertes également. Le constructeur de Détroit décide alors de racheter 80% des parts de De Tomaso et par la même occasion, le carrossier Ghia.

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La Mangusta est performante mais son comportement est plus proche de la diligence que de la sportive efficace ! Alors Ford lance sa remplaçante, la Pantera, qui fera son apparition dès l’année suivante sur la moquette du salon de New York. La ligne est impressionnante, large, le cul haut perché, et elle cède à la mode des phares escamotables.

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La voiture offre 270 ch et des performances de 1er ordre, devant ses concurrentes de l’époque, Porsche 911 2.4 S, Dino 246, Corvette C3 et Lamborghini Uracco. Mais voilà, elle n’a pas échappé à la malédiction des De Tomaso …

© Zero Maxad

Ford dans sa précipitation a bâclé la mise au point. Le moteur engoncé, manque d’air et est pris de surchauffes, quand ce n’est pas d’auto-combustion ! La fiabilité est aléatoire… Et à l’époque, combattre la corrosion ne faisait pas foncièrement partie des priorités des certains constructeurs ! La Pantera se coltine une sale réputation.

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72, Ford revoit et fiabilise sa copie, la Pantera L (Lusso ou Luxe) débarque ainsi que la sportive GTS forte de 330 ch. Mais revirement de situation en 75, Détroit arrête tout ! La Pantera disparait du marché américain, et perd la force du réseau Ford. De Tomaso, redevenu indépendant, s’en remettra doucement, en continuant de faire évoluer sa sportive par petite touche et en proposant d’autres modèles (Deauville et Longchamps).  Le manque de Dollars se fait pourtant sentir, mais l’argentin tient le coup. A partir des 80’s la Pantera gagne des appendices aérodynamiques, élargisseurs d’ailes, aileron, spoiler, … La ligne s’alourdit mais gagne en méchanceté. Par contre le V8 se prend les nouvelles normes dans les pistons… Sa cylindrée chute à 5.0 l pour 275 ch dans la GT5, seule la rare GT5-S reste en 5.7 l pour 350 ch.

© DownShiftRecords

Après une ultime version SI, construite à 41 exemplaires , revus et corrigés par Marcello Gandini, la Pantera disparait en 93. La marque survivra en assemblant des 4×4 russes et en commercialisant quelques Guara. En 2003 Alejandro De Tomaso expire son dernier souffle, emportant sa marque avec lui jusque dans la tombe. Elle sera placée en liquidation et ne trouvera aucun repreneur.

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En 2009, Gian-Mario Rossignolo, ancien président de Telecom Italia annonce le retour de la marque en partenariat avec Pininfarina… On attend toujours !

© TheSUPERCARDRIVER

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