Chez les muscle cars, il y a eu les stars et les autres…! Les stars, on les connait, Mustang, Corvette, Challenger, Charger, Firebird, GTO… Les autres comme cette Skylark, un peu moins, cela n’enlève en rien leur qualité. Bien au contraire puisqu’aujourd’hui, elles restent rares, donc attirantes !

La Skylark, c’est une berline haut de gamme de gabarit moyen… enfin, sur le marché américain des 60’s elle l’était ! Elle partageait sa plateforme avec l’Oldsmobile F85, la Pontiac Tempest et la Chevrolet Chevelle. Sous le capot, un V6 de 3.5 l pour 155 ch essaye de remuer le monstre d’acier !

Bon jusqu’à là, rien de bien excitant à l’horizon… si ce n’est qu’en tant que bon membre de la famille Général Motors, Buick décide de lui flanquer un V8 un peu plus copieux. La Skylark est née en 53, sensée fêter le cinquantenaire de la marque, et pour ce faire, elle recevait le nom de Roadmaster. L’héritage était donc lourd à porter.

C’est en pleine période des muscle cars que la Skylark deviendra Gran Sport. Et afin de coller à ce blason, elle se retrouve avec un big block sous le capot. Un V8 officiellement de 400 ci… Officiellement car il s’agit en fait d’un 401 ci, mais la GM limite la cylindrée de ses modèles « intermédiaires » à 400 ci pour éviter les concurrences internes entre modèles et marques ! Enfin, 400 ou 401 ci, ça fait gros quand même… si, 6570 cm3, ça vous fait des pistons de la taille d’une cocotte minute !

En fait, la Gran Sport était une option, comme cela se faisait chez les constructeurs américains. Un genre de « pack » qui transformait l’asthmatique coupé en méchant runner des lignes droites, le faisant entrer dans la famille des muscle cars.

En même temps, faire partie des muscles, ça se mérite. Le V8 développe 325 ch et 603 Nm, de quoi donner le tournis à une R8 Gordini… qui représente grosso modo, la même vision, mais  européenne, d’une sportive intermédiaire !

L’Alouette Gran Sport qui illustre ce modeste billet s’est retrouvée sous l’objectif de Julien Froc. Elle a été vendue neuve en France en 1966. Jérémie l’a achetée il y a quelques années à Paris. Elle portait les stigmates d’une vie trop remplie, jouissant d’une retraite bien méritée… elle était totalement délabrée, ruinée, rincée !

Après un longue et difficile restauration complète, la voiture retrouve alors une nouvelle vie, semblable à ce qu’elle était à sa sortie de concession… avant d’être victime d’un vandalisme ! Retour à la case départ, sans toucher 20000 F et gros coup au moral pour Jérémie… La peinture est donc refaite ! La coupé se retrouve finalement en grande forme ! Robe noire, chromes luisants et roues Cragar, elle représente dignement les 60’s, bercé par un bon BB King, cruisant le coude à la portière sur… les Champs Elysées !

© Julien Froc Photographie