A la fin des 90’s, les GTI ont commencé à partir en live ! Plus grosses, plus lourdes, plus pataudes… Le concept commençait à perdre de son éclat et s’essouffler pendant que les constructeurs misaient sur des mazouts, bref, c’était le bordel dans le milieu de la sportive à 4 roues et motorisée, sensée séduire le quidam avide de pompelup au quotidien…

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Le soucis, c’est que les constructeurs ne savent pas perpétuer… Ils ne cherchent qu’à rajouter, tomber dans une course pour savoir lequel aura la plus grosse ! Pendant 20 ans, les GTI ont évolué, doucement, mais surement. Puis elles ont commencé à prendre du volume et du poids. Les clients demandaient de la clim, des chargeurs CD, des vitres élec, des fermetures centralisées… Histoire de rester dans la famille des sportives, les moteurs gagnaient en cylindrée. Mais souvent, la balance grimpait plus vite que la puissance transformant les GTI en enclumes, sacrifiant leur agilité sur l’autel de la modernité !

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A partir de 96, les petites GTI, les fameuses bombinettes, étaient en voie d’extinction. Il restait la 106 S16, la Saxo VTS, la Civic VTI, l’Ibiza GTI 16 et la Punto GT. VW avait abandonné la G40 pour une Polo GT de 100 ch… Ford  avait assassiné ses Fiesta XR2i et RS Turbo pour une Puma qui n’allait pas avoir grand chose de sportif ! Opel, en avait fait de même avec ses GSI et proposait une Tigra qu’ils auraient mieux fait de baptiser Tigrou ! En fait, les sportives allaient monter en gamme, 306 S16, Alfa 145 Quadrifoglio, A3 1.8 T, Megane 16s, Xsara VTS, 323Ti compact, Golf GTi… À croire qu’il fallait plus de place pour y coller toutes ces merdes d’électroniques !

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Pour Peugeot, il a fallu gérer l’après 205… Alors on a fait la 206, qui allait exploser les chiffres, pour même devenir la Peugeot la plus produite de l’histoire de la marque. Niveau sportivité, c’était une toute autre histoire. Encore chauds et montés d’une demie molle causée par l’image et l’aura de la 205 GTI, ils décidèrent de refaire le coup avec la 206 S16. Son 2.0 l adoptait une culasse 16 soupapes qui n’offrait que 7 ch de plus que la 205 la plus véloce (Oui, la 1.9l et ses 130 ch). La recette ne prenait pas… Ou peu ! Même la WRC et ses victoires n’arriveront pas à renouveler le coup de la T16 ! Alors ils ont tenté la GT, une S16 encore plus lourde, équipée d’un kit qui semblait sortir d’une top 10 dominical ! Rien n’y faisait… La 206 S16 se retrouve bien seule, trop lourde pour revendiquer le statut de bombinette, et pas assez puissante pour aller se frotter à la catégorie du dessus ! Surtout qu’en face, en 99, Renault balance sa Clio RS. Forte de 172 ch et plutôt virulente, la lionne se fait démonter et se retrouve totalement à la ramasse ! 

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Il faudra attendre 2003 pour voir Peugeot réagir ! Autant la marque avait su jouer les ouvreuses avec la 205 GTI, autant il lui a fallu un décalage horaire avec la 206 ! M’enfin, mieux vaut tard que jamais… Et le tard, il s’appellera 206 RC, qui fait son apparition en profitant du restylage de la citadine. Et là, ça devenait intéressant. La gueule s’offrait une peinture intégrale et les roues passaient en 17′. Ils ont bien réussi leur coup, la sportive gagne du muscle visuellement, tout en restant sobre, sans tomber dans le tuning de centre auto de la GT ! Même chose dans l’habitacle. Cuir, alcantara, baquets… la recette flatte l’oeil et l’égo.

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Sous le capot, le 2.0 16s est confié à Lotus. Les anglais lui greffent une admission variable et font revoir la culasse chez Mécachrome, motoriste F1, qui fabrique notamment les bloc Renault F1 ! Enfin, une fois gonflé, le bloc sort 177 ch à 7000 trs, avec un couple de 20 mkg perché à 5000 trs, de quoi redonner le sourire aux nostalgiques de la 205 1.9 l et aller chercher la Clio ! 

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Enfin, n’en déplaise aux réfractaires, mais chez Peugeot, même si on demande aux anglais d’énerver les moteurs, en tout cas, niveau châssis, on maîtrise le sujet ! La 206 RC, comme toutes bonnes Peugeot sportives, est incisive, efficace, agile et surtout vive, avec un cul qui n’hésite pas à suivre en enroulant. Certains d’ailleurs lui reprocheront un potentiel exacerbé, terriblement précis et jouissif pour un pilote, mais qui peut s’avérer effrayant à la limite, surtout pour un novice ou des journalistes essayeurs de l’époque ! 

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Seul bémol, un poids qui flirte avec les 1200 kg ! Dommage que Peugeot n’en ai pas sorti une version light… Elle a su refaire vibrer les nostalgiques de la GTI, elle aurait pu en faire de même avec ceux de la Rallye ! Quoiqu’il en soit, pour certains, elle possède un petit quelque chose de l’âme des GTI d’antan… 

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Peugeot a donc réussi son pari, mettre du pompelup dans la 206 et la rendre intéressante. D’ailleurs, les anglais, éternels petrolheads, en sont fous… à moins que ce ne soit à cause du moteur signé Lotus, chauvins nos voisins grand-britons ! Et encore une fois, les photos du modèles qui illustre cet article sont signées de l’oeil d’un Julien Froc totalement déchainé… Superbes !

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© Julien Froc pour De l’essence dans mes veines… Si toi aussi, ta caisse a du pompelup et tu veux qu’on parle d’elle, contactez-moi 😉