Bizzarrini, s’il me venait à l’idée de vous raconter son histoire, il  y aurait de quoi écrire un livre… d’ailleurs certains l’ont fait, et sûrement bien mieux que moi ! Du coup, on va vous le faire à la De l’essence dans mes veines, mais surtout, vous parler du chef-d’oeuvre de sa vie, la Bizzarrini GT 5300…

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Top, je suis né en 1926 à Livourne, en Toscane. En 53 j’obtiens mon diplôme en génie mécanique puis rejoins Alfa Romeo où je contribue au développement de la Giulietta et deviens pilote d’essai. Je pars chez Ferrari et deviens chef du département expérimental.

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Je me charge du développement des 250 Testa Rossa et GTO, mais aussi d’une Ferrari plus accessible, la Ferrarina 854 qui deviendra l’ASA 1000 GT. 

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En 61, le Commendatore pète les plombs et me vire, ainsi que Carlo Chiti et plusieurs autres ingénieurs. On monte ATS avec pour objectif la 250 GT SWB « Breadvan ». Rapidement je quitte le navire pour me lancer seul pour fonder Autostar. Je décroche un contrat avec Ferruccio Lamborghini pour lui mettre au point un V12 capable de ridiculiser les blocs de Maranello.

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En 63, je mets au point et présente avec l’industriel milanais, Renzo Rivolta, un GT éponyme, l’Iso Rivolta. Elle évoluera vers un coupé 2 places, l’Iso Griffo. Les 2 sont motorisées par un V8 d’origine Chevrolet de 5.4 l. L’engin approche les 300 km/h. Convaincu par son potentiel, je construit ma propre version course, la Griffo A3/C.

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En 64, je reprend sa construction et son développement à mon compte et à partir de 65, l’Iso Griffo A3/C devient la GT 5300, Strada pour la route et Corsa pour la… course ! Vous l’aviez deviné ! Enfin en 66, je créée ma propre marque qui porte mon nom… Je suis, je suis…. Je suis Giotto Bizzarrini !

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La Bizzarrini est donc une Iso Griffo A3/C légèrement revue et corrigée par Bizzarrini. L’aboutissement de son oeuvre en quelque sorte. Le dessin est signé Giorgetto Giugiaro qui trace une caisse basse, profilée… somptueuse ! La carrosserie est réalisée en alu. Le châssis associe une partie tubulaire acier à une semi-monocoque. Les 3 sont rivetés les uns aux autres, grâce à plus de 10000 rivets ! Les suspat’ sont indépendantes, avec train avant triangulé et pont arrière De Dion. Le tout tiens au pavet via 4 Campagnolo en 15′ chaussées en Dunlop. Avec 1220 kg (1190 en mode Corsa) et un V8 (Emprunté à la Corvette et préparé par Bizzarrini) en position centrale avant qui développe 365 ch (Il est même possible de cocher la case « moteur course » pour la version routière et passer à 400 bourrins…!), la GT 5300 file à 280 km/h et ruine le 400m en 14,5 secondes.

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Attention, on parle ici de rareté. La voiture se vend, mais pas suffisamment pour être rentable et faire gagner de l’argent. En 69 l’aventure Bizzarrini s’arrête définitivement. Giotto devient alors consultant pour les constructeurs Opel et General Motors. Il vient de fêter ses 91 ans !

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Si on cumule les Iso Griffo et les Bizzarrini GT 5300, on compte en tout et pour tout 133 modèles, toutes versions confondues, Corsa, Strada ou même America (Pour l’export outre-Atlantique). A savoir qu’elle a également remporté la classe GT aux Mans en 64 et 65. 

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Qu’elle s’appelle Iso ou Bizzarrini, elle reste un chef d’oeuvre éphémère de l’automobile sportive italienne. Malgré sa courte carrière et sa rareté, elle fait aujourd’hui partie de ces monuments « automobilesques » devenus culte… L’une d’elle est exposée au Manoir de l’automobile à Lohéac.

Enjoy…

© KENO BROTHERS & signatures éventuelles

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