Oui la vraie Cooper S c’est elle, et pas son clone botoxé des années 2000, élevée à la choucroute et à la bière tiède…! Bref, voici donc la puce, le jouet, le karting, celle à qui ce nom de Mini allait si bien. Mais attention, la Mini pouvait aussi devenir une petite bombe une fois passé entre les main d’un certain John Cooper…
Alors je vous averti, des mecs ont écrit des pavets complets pour raconter l’histoire de la seule Cooper S… Donc n’allez pas imaginer une seconde que je vais tenter de faire cela en quelques lignes ! On va donc rester à l’essentiel de l’essentiel et encore, j’en garderai que l’essentiel !
La Mini est née tout simplement en 1959. La British Motor Corporation demande à l’ingénieur anglo-grec Alec Issigonis, d’imaginer une voiture économique capable de transporter 4 personnes, pour aller affronter les stars de la catégorie, la Cox, la Fiat 500 et la Renault Dauphine.
Issigonis décide déjà d’inverser l’architecture de sa voiture en adoptant le tout à l’avant, moteur et traction. Le bloc de la Morris Minor fera l’affaire, un 948cm3, avec, prouesse technique, une boite longitudinale qui vient se loger sous le moteur. L’ensemble ne tient que sur moins de 70 cm… Rajoutez des roues de 10′, et du coup, malgré son gabarit réduit, la Mini offre une habitacle et un coffre surprenants qui représentent 80% de la longueur de la voiture.
Au niveau sport, BMC inscrit 6 voitures au Monte Carlo 1960. C’est la loose ! Entre les casses et les abandons, les rescapées finiront 23ème et 73ème… Même chose en 61 où aucune des 3 inscrites ne verra le port de Monaco !
Pourtant, un ingénieur, créateur de F1, croit au potentiel de la puce en course, un certain John Cooper. Il trouve la Mini vive, agile, compacte, légère et donc extrêmement maniable. Il ne lui manque que puissance er fiabilité. Cooper l’équipe de freins à disques à l’avant, fait passer le 4 cylindres à 997 cm3, augmente son taux de compression, lui greffe 2 carbus, et modifie l’échappement. La puissance fait un bond de 34 à 55 ch…! Avec 620 kg, la Mini devient enfin une candidate sérieuse.
Au Monte Carlo 62, elle partira en fumée alors que Rauno Aaltonen se battait pour la 2ème place. Un 2nde voiture remporte la Coupe des Dames, menée par une certaine Pat Moss (La soeur de Stirling Moss…). Elle remportera même le titre de Championne Féminine Européenne des Rallyes. L’année suivante, BMC aligne à nouveau 4 voitures avec une 3ème et une 6ème place au général.
Après ces résultats encourageants, BMC demande à Cooper d’aller chercher les watts qui manquent pour viser la victoire. La cylindrée monte à 1071cm3 et la puissance atteint les 70 ch. La Cooper S est née (Voyez, on y arrive !). La saison du championnat d’Europe de Rallyes est lancée par le Monte Carlo. La Cooper S a du mal à suivre le rythme de la grosse Ford Falcon et de son V8 de 4.7 l. Mais à l’époque, le classement du rallye prend en compte la régularité, les spéciales chronométrées et la cylindrée… Au final, la Cooper S de Hopkirk et Liddon monte sur la 1ère marche du podium loin devant une Mercedes 300 SL et une Volvo 544.
En 65 John Cooper fait encore grimper le 4 cylindres à 1275 cm3 pour 90 ch. 6 voitures sont engagées au Monte Carlo… l’épreuve compte 237 engagés ! La Mini Cooper S remportera sa 2nde épreuve d’affilée, réussissant à contenir la méchante Porsche 904 GTS. Elle accrochera également le Rallye de Finlande, le RAC Rally et le titre européen !
L’année suivante, retour au Monte Carlo pour une mascarade de rallye ! Le parcours est modifié au dernier moment ainsi que le règlement dont le système de calcul des points avantage désormais les voitures d’origine. On cherche à flinguer la BMC et ses Mini pour leur empêcher un triplé historique. BMC demande alors à ce que les Cooper S 1275 commercialisées soient adaptées aux caractéristiques du modèle de rallye. Il faut 5000 exemplaires pour être homologué en Gr1, la firme en produit 5074 dans les temps et obtient le sésame in extrémis. Pourtant, la BMC n’est pas la bienvenue, et dès le 1er jour du rallye, les organisateurs sont hostiles et le bruit coure sur le port monégasque que dans tous les cas,les jeux sont déjà faits, ce sera une voiture française qui gagnera ! Sur ce fait, les pilotes se lâchent. Dès le 2ème jour, les 3 Cooper S engagées s’installent fermement à la tête du scratch. Derrière, les 911, R8 Gordini, Lancia et Ford ne tiennent pas la cadence. L’organisation lance alors avoir reçu une réclamation de la part de la gendarmerie nationale française… les Mini auraient des phares trop aveuglants…! Les organisateurs annoncent alors qu’en plus du contrôle technique de fin de course, ils vérifieront également celui de la conformité de l’éclairage… qui n’en avait pas jusqu’à là ! Bien entendu, quand les Mini arrivent victorieuses à Monaco, le scandale éclate après quelques heures… 10 voitures auraient un éclairage non conformes dont les 4 voitures de tête… les Mini Cooper S sont disqualifiées et la victoire revient à la Citroen DS de Toivonen qui, humblement, refusera son prix. Il n’empêche que les retombées commerciales n’auront jamais été aussi importantes pour la puce de Birmingham !
Un an plus tard, les anglais sont revanchards… Les inscriptions de Mini affluent au Monte Carlo. Que ce soit les officielles ou celles de team Anglais, remontés à laver l’affront de 66. Les organisateurs, fidèles à eux même, annoncent encore un règlement modifié et totalement surnaturel. L’objectif est de limité la différence de perf entre les « usines » et les amateurs. Les pneus sont limités et doivent être embarqués dans les voitures… Forcément, la Mini avec son gabarit est totalement désavantagée ! Du coup la BMC a l’idée de l’équiper de jantes alu pour ne pas surcharger la voiture… les désormais célèbres Minilite. Mais aussi de lui flanquer un galerie sur la tronche avec 2 roues montées en pneus cloutés ! Le rallye est dominé par 3 voitures, la 911 d’Elford, la Fulvia d’Andersson et la Cooper S d’Aaltonen, qui s’échangent les places en tête. Tout se jouera donc dans la dernière spéciale du Turini totalement enneigée. Au départ, la 911 est en tête devant la Mini et la Lancia. Cependant, l’allemande souffre sur la neige et Elford doit lever le pied. La Cooper S perd du temps sur l’italienne qui remonte comme une balle. Mais ça ne suffira pas… Aatonen offre enfin une magnifique 3ème victoire monégasque incontestable à la Mini.
Voilà, vous savez presque tout… de l’histoire de la Cooper S. Un jouet devenu culte et totalement envoûtant. Comme quoi, à défaut de radoter, la puissance ne sert à rien s’il n’y a pas de sensations, de vibrations… de pompelup quoi ! Puisqu’avec son gabarit et sa puissance toute limitée qui ne dépassera pas les 80 ch sur la route, la Mini a réussi à se forger une image sportive !
© ESSAIS AUTO MOTO / Photos via signatures éventuelles
Adrien Adrien Siau
La VRAIE, L’UNIQUE Cooper S !!!!
Christophe Robyns
J’en ai eu une. Une Austin Cooper S 1071cc (MK1) de 1964. Elle était blanche (Old English White), toit noir. J’avais remplacé le volant « autobus » par un superbe petit volant plat Moto Lita à trois branches métal et bois. Avec mes 70 cv et mon échappement central, j’étais le roi de la route ! Un vrai bonheur disparu que je regretterai toujours. Nostalgie…
La MINI : dernier trait de génie de l’automobile Anglaise. Préfèrant la 1300 Gordini, je suis passé “à côté “ avant 1968.