Dans la famille De Tomaso, on connait bien sûr la bestiale Pantera et son V8. Un peu moins la Mangusta et son impressionnant capot en élytre. Mais qui se rappelle de la Vallelunga ? Aère De Tomaso du nom qui rendait hommage au circuit Italien du même nom…
Mais revenons en vite fait à Alejandro De Tomaso. Il est né à Buenos Aires, d’un père d’origine italienne, ministre du gouvernement argentin. A sa mort, Alejandro quitte l’école pour s’occuper du ranch familiale. En parallèle, il dirige un journal d’opposition au président argentin, Juan Peron. A 27 ans, après une tentative de coup d’état, il quitte le pays pour l’Italie. Ca, c’était la partie chiante !
Une fois sur le sol italien, il réussit à prendre le volant d’une Maserati officielle, puis d’une O.S.C.A. Sans résultat probant, il n’abandonne pas pour autant et finit par fonder « De Tomaso Automobili Spa ». L’aventure peut donc commencer, nous sommes en 1959 et Alejandro a tout juste 32 ans.
Alejandro est un véritable businessman. Il a suivi la tentative échouée de Ford qui souhaitait racheter Ferrari. Il contacte le constructeur américain toujours à la recherche d’une marque avec qui chatouiller les sportives d’Enzo.
C’est comme cela que la Vallelunga fait son apparition en 1963 en version cabriolet. Sa robe d’une élégance toute 60’s (Oui, je suis un grand fan de ces lignes) cache des dessous à la pointe de la technologie… châssis poutre, trains roulants inspirés de la F1, carrosserie en aluminium… Finalement, la version de « série » aura un toit et une caisse en fibre. Le moteur est un 4 cylindres 1600 d’origine Ford bien sûr, le Kent qui faisait déjà le bonheur de la Cortina. Il développe 132 ch perchés à 6000 tours.
Avec son gabarit rikiki (3m90 de long, 1m55 de large pour 1m20 de haut) et ses 726 kg, elle promet une vivacité et des performances suffisantes pour rivaliser avec la Lotus Elite. Mais voilà, finition aléatoire, rigidité hasardeuse, comportement totalement imprévisible, la Vallelunga manque sérieusement de développement et ressort comme une voiture jolie, gracieuse, séduisante, mais pas du tout aboutie !
Qu’à cela ne tienne ! Elle reste superbe, et De Tomaso en assemblera 56 avant de passer à la Mangusta puis à la Pantera, beaucoup plus abouties, puissantes, mais pas forcément sportives ! Puisqu’une Vallelunga, pour la mener aux limites, c’était vraiment du sport !
© Bonhams