SO-CAL Chevrolet HHR Bonneville : 1200 ch et un peu de sel !
par Thierry Houzé | 19 octobre 2017 | Racing |
Le Chevrolet HHR c’est une mélange de SUV et de monospace, au dessin inspiré du passé. La réponse du berger à la bergère… ou plutôt celle de Chevrolet à Chrysler qui battait des records de vente avec son PT Cruiser. Après, les gouts et les couleurs, ça regarde chacun d’entre vous… Il n’empêche que chez SO-CAL, on s’est dit qu’on pouvait en faire quelque chose, peut être en tirer plus de 1000 bourrins et l’aligner sur le lac salé de Bonneville…
SO-CAL, c’est l’un des plus anciens et réputés Speed Shop californien. Surtout l’un des plus prolifiques en projets. Sa spécialité, les hot rod, le custom et les records sur le lac salé de Bonneville avec des engins aussi délirants qu’aboutis. En tout cas, au delà de la qualité de ses créations, la notoriété de SO-CAL est née sur le sel ! Faire des rod puissants c’est bien, mais les faire aller vite et en toute sécurité, c’est mieux… et ça rassure les clients. Surtout ceux connus et fortunés comme les rockstars et acteurs de la côte ouest.
Le 1er shop d’Axel Xydias voit donc le jour en 1946 sur Olive Avenue à Burbank, bourgade au nord de Los Angeles. Et le début est compliqué… mais malgré les difficultés, le travail finit par payer. Surtout que les clients n’hésitent pas engager leurs voitures dans les courses de vitesses à Bonneville, et celles qui portent les couleurs de SO-CAL se distinguent à chaque sorties.
A la fin des années 50, l’euphorie de la vitesse se calme et Axel est de nouveau victime à des difficultés financières. De plus le départ de son bras droit, Keith Baldwin, entraine la fermeture de SO-CAL. Nous en 1961. Axel va alors se retrouver rédacteur en chef du groupe Petersen Publishing Car Craft Magazine à partir de 63 et va le rester pendant 13 ans, avant de prendre la présidence du SEMA. Et là vous vous dites que ça ne peut pas s’arrêter comme ça…
Eh bien non. En parallèle, d’autres « amateurs » se font un nom dans le milieu… Notamment Pete Chapouris et Jim « Jake » Jacobs. Tous les 2, qui roulent en coupé Ford 34 préparés, vont se retrouver en couverture de Rod & Custom de novembre 73. Les 2 rodders sympathisent et rapidement, s’associent pour monter le shop à Temple City en Californie. L’affaire est prospère, à tel point que les 2 hommes travaille régulièrement pour Hollywood.
En 87, l’affaire est vendue et Pete Chapouris se retrouve vice-président du SEMA au moment même où Axel vient de prendre sa retraite. Les 2 hommes se côtoient, mais plus par passion commune que pour le business.
Quelques années plus tard, Pete quitte l’organisation du SEMA et monte une nouvelle boite en s’associant avec un certain Bob Bauder. C’est là qu’il va commencer à se lier d’amitié avec un de ses clients pour qui il va réaliser 2 customs sur base d’Harley, Billy F. Gibbons, membre des barbus de chez ZZ Top.
Ses projets ont l’ampleur de sa passion… au contraire de son associé. En 95, Pete quitte donc le navire et monte seul PC3g qu’il va installer à Pomona. Billy Gibbons le suit, ainsi que plusieurs stars de la côtes ouest. PC3g devient alors le plus gros Hot Rod center du monde, recevant même le prestigieux Dean Batchelor Memorial Award, distinction ultime du milieu des rodders. Pete est resté en relation avec Axel, qui en coulisse, conseille et accompagne Pete sur ses différents projets. En 97, les 2 hommes font partie des 100 personnes les plus influentes dans le secteur du hot rod et son intronisés au Hall of Fame de Hot Rod Magazine.
Vous devinez la suite probablement… La même année, Axel propose alors à Pete de ressusciter le nom SO-CAL et le 21 novembre 1997, PC3g devient alors officiellement SO-CAL Speed Shop… une nouvelle histoire peut commencer !
Et parmi les représentants de cette belle histoire (Ah si, si vous l’avez bien retenu, vous allez pouvoir vous la péter à la prochaine soirée parking !) ce Chevrolet HHR à la sauce SO-CAL. Attention, l’engin n’a pas été assemblé pour cruiser entre Santa Monica et Malibu… non, là on touche la destruction massive ! Comprenez par là, l’objectif de passer les 400 km/h sur le lac salé de Bonneville.
Du coup, on retrouve un châssis tubulaire intégrant un arceau cage. Des liaisons et suspats directement venues du monde du dragster. Une carrosserie top choppée, lissée, et étudiée pour essayer d’améliorer le CX et la trainée avec aileron réglable et parachutes pour freiner l’engin. La boite est une pneumatique, une Jerico Air-Shifted 5-speed. Il faut bien ça pour encaisser la charge du 4 cylindres 2.0l Ecotec de chez GM… Vous vous entendiez peut être à un V8 supercharged ?! Eh bien non… mis à part que notre « petit » Ecotec est revu de la cave au grenier et alimenté au methanol pour envoyer la bagatelle de 1200 ch à 8500 trs et 820 Nm à 7500 trs.
Ainsi armé, ce HHR a permis à Bruce Canepa (Qu’on a déjà croisé sur votre site préféré !) de se taper une pointe à 304,43 km/h… Loin de l’objectif initial, la faute à une aéro difficile. Cela ne l’empêche d’être devenu le HHR le plus rapide de la planète !
© SO-CAL & Canepa