Gutmann, c’est un nom ressurgit du passé. Celui d’un préparateur qui s’est fait les armes sur les Talbot sportives avant de basculer logiquement sur la cousine de chez Peugeot, l’énervée 205 GTi. Et c’est justement la petite lionne testostéronée qui va lui faire gagner ses lettres de noblesse… la preuve, 30 ns plus tard, on en parle encore !

Attention, ça peut paraitre logique, mais les préparateurs disparus, qui ont su marquer les esprits et se forger une réputation qui tient plusieurs décennies plus tard, ils ne sont pas si nombreux, surtout quand vous sortez des spécialistes des marques allemandes. 

Gutmann, c’est d’abord des chirurgies esthétiques, puis de la préparation châssis et enfin, du copieux sous le capot. Un programme complet qui pouvait transformer une 205 GTi en un missile plus velu. En fait, Gutmann, c’est surtout ce que Peugeot n’a jamais osé faire sur sa 205 afin de ne pas faire d’ombre aux autres sportives du catalogue, notamment 309 GTI 16 et 405 Mi16. Et pourtant, quelque chose me dit qu’elles auraient rencontré un certain succès à l’époque.

Du coup, les 2 blocs de la GTi, ont connu les affres des ingénieurs maison, mais pas que. Si vous me le permettez, commençons par le commencement, puisque la 1ère prépa’ de Gutmann s’occupait du 1.6l de 105 ch qui passait alors à 118 ch. Un autre proposition le faisait grimper à 128 ch, mais ce coup ci, avec une augmentation de cylindrée à 1.9l… bien entendu avant la sortie officielle de la GTi 1.9l ! Justement, puisqu’on en parle, le 1.9l quant à lui, les sorciers de Gutmann lui faisait gagner 10 ch pour monter à 140 ch. 

Pour les plus gourmands, et c’est là que ça devenait intéressant, Gutmann proposait alors de cocher 2 autres options; celle de la culasse 16 soupapes ou celle plus barbare du turbo KKK. Là, ça commençait à devenir rock’n roll, enfin, surtout pour les boudins avant qui se retrouvaient avec un peu plus de monde à gérer !

Au niveau de la culasse 16s, c’était le rêve des fans de la GTi de Sochaux et la réalité des rois du swap… Chez Gutmann, plutôt que de swapper, les ingénieurs ont greffé la culasse 16 soupapes sur le XU9 JA (Seulement sur le 1.9l) pour le faire passer de 130 à 160 ch… Oui, c’est la XU9 J4 !

Pour l’option turbo, elle était dispo sur les 2 cylindrées. Ainsi armé, le 1.6l passait à 150 ch pendant que le 1.9l grimpait à 170 ch mais surtout, le 1er accusait 228Nm et le 2nd balançait 300 Nm de couple sur les roues avant ! 

Enfin, une dernière option ultime était également disponible, la i16v. A ce moment là, le bloc, quel qu’il soit, était ce cette fois ci remplacé par le XU9 J4 de la Mi16. Pensez bien que chez Gutmann, ils n’ont pas pu s’empêcher d’y mettre les mains dedans et d’en tirer 180 ch. Pourtant moins coupleux que le turbo, il taquinait les hauts régimes et offrait un caractère plus pointu et sportif pour ceux qui aiment tricoter du manche et taquiner l’asphalte des circuits…

Bien entendu, le préparateur proposait également des programmes châssis, freins et esthétiques avec des kits plus ou moins discrets. En tout cas, Gutmann a su s’imposer comme la référence des 205 GTi, aux côtés de Dimma.  

La 205 GTi en a vu de toutes les couleurs. Les ingénieux amateurs, n’ont pas hésité à la swapper en Mi16 ou en TCT retouchés. Les puissances pouvaient être délirantes… que le train avant de la petite Peugeot essayait de faire passer au sol (Bon certains en ont fait des tueuses de pneus et des reines du sous-virage !). Il n’empêche qu’avant eux, Gutmann avait déjà ouvert les pistes. Le préparateur ira également lorgner du côté de la 405 avec un break Mi16 et la 106 avant de disparaitre.

Et n’en déplaise aux puristes, une vraie 205 GTi Gutmann est aujourd’hui un collector plus que recherché. Oui, parait qu’il y en a qui pensent qu’une caisse modifiée ne vaut rien… Mouarf !

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