Encore un paradoxe mécanique, une énigme technique que seul son concepteur aura la faculté de comprendre. Autant les Anglais swappent du moteur Cosworth de partout, autant les japonais font la même chose avec les 2JZ ! Et ce coup-ci, c’est une Rolls Royce Phantom qui y passe. Shocking ?!

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Ah faut quand même en avoir pour s’acheter une Rolls et lui virer le V12 bavarois pour lui greffer à la place un 2JZ. Il faut en avoir dans slip mais aussi dans le portefeuille ! Mais aussi un p’tit grain entre les oreilles. Je veux bien que le 2JZ est un moulin au potentiel démentiel. Je veux bien qu’il ai la capacité d’encaisser du lourd. Mais niveau classe, il est quand même loin d’un V12 ! Même avec 2 turbos…

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D’origine, la Rolls signée BMW, reçoit un V12 allemand, le N73, qui a fait le bonheur de la 760i et donc, de la Rolls Phantom une fois passé à 6.75 l. A aspiration atmosphérique, il affiche 460 ch et 734 Nm sous le capot de la grosse berline premium anglaise de 2T600 !

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Mais voilà, quand Yajima a voulu rouler en contemplant le Spirit of Extasy, l’histoire ne débutait pas de la meilleure façon. La Phantom accusait plus de 190.000 bornes et le V12 avait rendu sa dernière compression ! 

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Et le Japon, c’est pas vraiment la proche banlieue londonienne… Si vous voulez un V12 de chez Rolls, d’une, faites chauffer le PEL, et de 2, prévoyez à peu près 2 ans de délai ! Ah ouais, ça pique ! Mais du coup, vous devez commencer à comprendre le pourquoi du comment.

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Plutôt que de s’emmerder et de poireauter 2 années, Yajima ne s’est pas posé de questions. Le swap devenait donc la meilleur solution, une évidence même ! Et au Japon, quand on veut swapper, on a l’embarras du choix… SR20, B18, F20, 4AGE… ou l’élite, le RB26 et le 2JZ. 

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Avec 2T600 sur la balance et un capot aussi long qu’un yacht, il n’y avait pas trop d’hésitation. La place n’étant pas un problème, il fallait des watts, et le choix se porta donc sur le 6 en ligne Toyota turbalisé. Et tant qu’à y être, autant lui chercher des watts… 

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En 1er lieu, la cylindrée n’évolue pas, mais Yajima fait forger son 2JZ avec des pistons signés HKS. Un collecteur Greddy reçoit un turbo Trust T78 qui vient souffler dans l’bazar en duo avec… un compresseur HKS GT8555. Original, mais plutôt violent ! Derrière la calandre légendaire, un intercooler J&K Power Custom et un radiateur HPI Evolve alu viennent refroidir tout ce qu’ils peuvent refroidir ! La gestion est confiée à un HKS F-Con V Pro, qui offre 2 modes; le 1er en 1.6 bars et le 2nd en 2.0 bars, soit 600 ou 900 ch !

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La transmission est automatique et empruntée à une Aristo. Ölhins se charge des coilovers et Akebono du freinage.  Au niveau de la gueule, 2 discrets canards viennent équiper le pare-chocs avant, pour le reste, on reste sur du 100% d’origine.

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Enfin dans l’habitacle, le cuir pleine fleur, la moquette, le bois, tout est bien présent, même si je reste surpris de voir que ça n’a pas mieux tenu le coup ! Il n’empêche que l’atmosphère premium est là et bien là, contrastée par les différents manos qui viennent veiller à l’usine à gaz. 

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Au final, on se dit que Yajima il est quand même couillu. En Angleterre, on l’aurait déjà empalé sur un totem à Goodwood ! Chez nous, ils aurait été écartelé par les ayatollahs écervelés de l’origine… au Japon, on se tait,on admire le taff de malade qu’il a réalisé !

© Tokyo Tuner & Speedhunters via Dino Dalle Carbonare