Pssssshhiiiiiiiiiiiiiiiiii…. Tsshhoouu ! Arrêtez, on l’a tous fait le bruit du turbo qui siffle, au volant d’une pathétique et anémique caisse atmosphérique. On tire la 2 ou la 3, et en même temps que l’aiguille du compte tour grimpe, on s’amuse à imiter le bruit de l’escargot magique et de la soupape au passage du rapport supérieur. Parce que le bruit d’un turbo de goret bien énervé, ça fait dresser les poils !
Le principe du turbo a vu le jour en 1902 dans un brevet déposé par Louis Renault. Il sera ensuite mis en application par l’ingénieur Suisse Alfred Büchi avant d’être développé pour la 1ère fois par Auguste Rateau qui va l’adapter sur le moteur Renault 12 FE, un V12 de 320 ch qui équipait un avion de reconnaissance pendant la 1ère guerre mondiale, le Breguet XIV A2. Oui, les premières utilisations du turbo ont eu lieu dans l’aviation.
A la base, son système de fonctionnement est relativement simple… 2 hélices sont reliées entre elles. D’un côté une turbine, de l’autre un compresseur. Monté généralement sur le collecteur d’échappement, les gaz activent la turbine qui actionne ainsi le compresseur qui lui, envoie de l’air compressé au moteur. Plus d’air, plus de puissance… Don’t act. Sachant que sur une caisse, le bazar est équipé pour tourner entre 100.000 et 200.000 tours, même si certains peuvent dépasser les 250.000 tours.
Après, si on rentre dans les détails (On va pas déconner non plus sinon on en a pour la nuit…!) plusieurs paramètres entrent en jeu, le lag (L’inertie de la turbine), la température (Qui peut dépasser les 1000°c), le régime de rotation, les pressions, la température de l’air admis, la taille de l’escargot, le montage… Il peut même se retrouver monté en équipe, 2, 3 ou 4 turbos, voire même de tailles différentes en fonction du régime, à géométrie variable, Twin Scroll… Et symbole d’une génération perdue, il y en a même des électriques…!
Quoiqu’il en soit, la 2ème guerre mondiale va amplifier son développement. Les avions avaient besoin de plus de puissance, d’autant plus qu’en altitude, l’oxygène devient rare… le turbo était donc le meilleur moyen de shooter les gaziers en les passant en respiration artificielle.
Au niveau des bagnoles, la 1ère voiture à en être équipée fut l’Oldsmobile Cutlass Jetfire qui en 62, recevait un V8 de 215ci (3.5l) d’un peu plus de 200 ch. Quelques mois plus tard, Chevrolet présentait à son tour sa Corvair, motorisée par un flat 6 de 2.4l aircooled turbo de 150 ch en position arrière. Puis plus rien… Il faudra attendre 73 pour voir débarquer la 2002 Turbo puis en 1975 la Porsche 930 turbo sur la route, suivie en 78 par la Saab 99 Turbo et aux States, la Buick Grand National.
En sport auto, c’est Porsche qui va lancer les hostilités en 72 avec la 917 CanAm qui dépasse allègrement les 1100 ch ! Mais c’est surtout Renault qui va le démocratiser et en faire un produit marketing avec la F1 et la Rallye.
Aujourd’hui, le turbo, c’est le coup de baguette magique… Il booste des missiles sol-sol en les faisant entrer dans la famille des puissances à plus de 4 chiffres comme qui rigole. Il a fait découvrir le couple aux fans du Vtec et fait croire aux tebê qu’un diesel peut être sportif. Il donne bonne conscience aux constructeurs avec le Downsizing et fait le bonheur des préparateurs qui en usent et abusent pour transformer de simples sportives en missiles de destruction massive !
Enfin quoiqu’il en soit, si vous voulez en prendre plein les rétines, la tronche et les tympans, c’est juste en dessous que ça se passe. Enjoy…
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