Attention, cette McLaren F1 n’est pas une McLaren F1 comme les autres… D’ailleurs toutes les McLaren F1 ne sont déjà pas des voitures comme les autres… Sauf que celle là, elle est encore moins comme les autres que les autres… qui ne sont déjà pas comme les autres… Ouais, bon, voilà quoi… Vous avez bien compris que celle là, comme c’est une LM, ben elle n’est pas comme les autres !

La McLaren F1 glisse doucement vers les 30 ans… Et pendant toutes ces années, elle en a vu défiler des missiles cherchant à la remplacer. Mais la reine tient bon… et pour le moment, aucune de toutes ces prétendantes n’a réussi à lui piquer sa couronne ! Je suis même persuadé qu’elle va la garder encore un petit moment… peut être jusqu’à ce que Gordon Murray présente celle qu’il est en train de développer et qu’il annonce enfin comme sa digne descendante…

C’est lui qui l’a enfantée, sur demande de Ron Dennis qui lui a donné un objectif simple : développer et donner vie à la voiture de sport routière parfaite ! Avec un budget quasiment no limit, Gordon Murray, le génial ingénieur, n’a donc lésiné ni sur les moyens, ni sur la technologie avant gardiste pour en faire une légende roulante… et par la même occasion, remplir son contrat.

Pour la petite histoire, sachez que McLaren souhaitait trouver un accord pour que sa F1 reçoive un moteur atmo Honda. Sauf que les négociations n’ont jamais abouti… et ce sera finalement BMW qui fournira ce monument à 12 cylindres en V, affichant 6.0 l pour plus de 600 ch. L’autre prouesse de Murray est d’avoir réussi à maitriser sa conception pour que la voiture ne dépasse par les 1140 kg…

Avec un tel pedigree, la Mclaren F1 reste à ce jour, la seule voiture moderne, quasiment identique à sa version routière, qui a su s’imposer dans plusieurs courses et championnats de GT et notamment aux 24h du Mans.

Et justement, en parlant du Mans, celle qui arrive est née avec les mêmes spécifications, mais est restée en config’ street legal… Après sa victoire dans la Sarthe en 95, McLaren a proposé des modèles routiers commémoratifs… LM, GT ou GTR. Chacun recevant soit les moteurs libérés, soit les kits aéros, soit… tout à la fois ! Sachant qu’à ce niveau de prix et d’exclusivité, il était également possible, en échange d’une mallette de billets supplémentaire, de se payer grosso modo toutes les spécifications disponibles. Et pour ça, c’est MSO qui prenait le relai (McLaren Special Operations). C’est ce même département qui aujourd’hui encore, vieille sur l’entretien et la forme de toutes les F1, roulantes ou pas.

106 McLaren ont été produites, toutes versions confondues… 64 pour la route, 28 en version course GTR, 5 LM, 2 GT et 5 protos qui ont servi pour le développement. Mais une fois la production terminée en 97, McLaren a passé 2 modèles routiers aux spécifications LM avec un moteur de GTR, soit 680 ch.

Ces deux voitures conservaient l’habitacle « confortable » avec cuir, clim, alcantara… mais recevaient le kit aéro avec aileron, lames et prises d’air. Celle qui défile devant vos yeux a été vendue d’origine en 94 à un japonais… à l’époque, elle était bleue. Puis en 99, elle revient en Europe pour rejoindre le garage d’un collectionneur allemand.

L’année suivante, il se rend à l’usine de Woking au volant de sa supercar et passe commande d’une mise à niveau. La F1 reçoit alors les spécifications LM et le bloc GTR dérèglementé, comprenez par là, libéré, débarrassé de ses brides et contraintes… Mais les choses ne s’arrêtent pas là, et l’année suivante, notre homme retourne à l’usine McLaren pour faire rajouter le refroidisseur de transmission, deux radiateurs complémentaires et une échappement modifié. Le volant est remplacé par un modèle en 14′ et les phares sont maintenant au Xenon. La robe est passée au gris argent et la sellerie intérieur a été entièrement refaite en cuir beige et alcantara marron.

Enfin, l’ensemble amortos – ressorts est remplacé par des modèles directement issus de la compet’ et la voiture est désormais chaussée par des roues de GTR, des OZ Racing forgées avec fixation centrale en 18′, accompagnées de Michelin Pilot Sport. Et comme chez McLaren on fait les choses sérieusement, les nouvelles spécifications usines sont enregistrées et homologuées.

En 2004, cette F1 LM s’envole pour Singapour puis change à nouveau de propriétaire en 2007 pour rejoindre la Nouvelle Zélande. Aujourd’hui, elle va à nouveau être proposée à la vente par RM Sotheby’s à Monterey en aout. Et une reine a un prix… ou du moins une estimation pour le moment… 23.000.000 $ ! Le prix pour un modèle unique, probablement la meilleure sportive que la route ait connu !

© RM Sotheby’s