En 96, pour lancer une berline et prouver son potentiel, y’a pas 36 solutions, soit tu la te démerdes pour qu’elle devienne la star d’une superproduction digne au cinéma, si tu l’engages en STW, le championnat allemand de Touring Car qui est alors la référence européenne. Et c’est justement les deux qui vont permettre à Peugeot de lancer sa nouvelle berline, la Peugeot 406…
La superproduction, Peugeot va s’en occuper en collant à sa berline une plaque de Taxi… Mais avant d’en arriver là, celle qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le missile qu’a aligné Peugeot en STW. Et autant être clair, mais avec sa 406, Peugeot va construire une arme redoutable pour aller se frotter à l’élite du supertourisme européen.
La Peugeot 406 débarque dans les concessions du lion en octobre 1995 pour prendre la place de la vieillissante 405 sur la route et sur les circuits pour la saison 96 du STW. Pour l’histoire, le Super Tourenwagen Cup a vu le jour en 94, un championnat lancé à l’initiative de BMW et d’Audi. les deux constructeurs avaient décidé d’abandonner le DTM qui allait adopter le règlement Classe 1 Touring Car, impressionnant, mais qui allait faire exploser les budgets. Reprenant la formule du Supertourisme, la nouvelle série allait trouver sa place, attirer les constructeurs et finalement, redevenir le DTM à partir de 2000.
Enfin pour en revenir à notre 406, Peugeot, sponsorisée par Esso, engage donc deux voitures pour la saison 96, confiées à Laurent Aïello et à Altfrid Heger. Le français remporte trois courses, accroche la 3ème place du championnat et Peugeot termine derrière Audi et BMW.
La saison 97 débute sur les chapeaux de roues… Heger est remplacé par Jörg van Ommen et Aïello conserve son baquet… La saison comporte 20 courses, Aïello va en remporter 11 et écraser la saison devant les deux 320i de Cecotto et Winkelhock. Pourtant le manque de bons résultats de Van Ommen fait rater le titre constructeur face à BMW. La saison suivante, Cecotto prendra sa revanche sur Aïello pour 3 points !
A côté du STW, la 406 s’est quand même offerte une belle carrière en tourisme puisqu’elle a aussi couru en BTCC (De 96 jusqu’à 98) et en Belgian Procar (En 96 et 97 avec le team Kronos) où, en dehors de quelques podiums et victoires, elle ne réussira pas à rééditer ses exploits du STW.
A la fin de la saison 98, Peugeot met un terme à son engagement officiel pour pouvoir se consacrer au WRC. Du coup, la gestion de la 406 est confiée à Gemo Sport qui recentralise l’engagement de berline en Supertourisme, où elle va écraser et remporter les saisons 99 et 2000 aux mains de William David.
La voiture n’a plus rien à voir avec son homologue routière… Vidée, arceautée, extrêmisée, tout est prêt pour l’attaque. Le bloc est un 2.0 l 16s préparé chez Pipo Moteurs, il développe 300 ch, passe à 310 pour la saison 97 et termine sa carrière en 98 avec 315 ch. Avec une boite 6 séquentielle et 975 kg, la bête s’est tout simplement offert un beau palmarès. En 5 saisons, tous championnats européens confondus, elle a accroché 3 titres, 36 victoires et 59 podiums… de quoi en faire l’une des touring cars les plus titrées de l’histoire du touring car.