Le restomod, à la base, c’est quoi ? C’est juste de profiter d’une restauration complète pour modifier et moderniser certains éléments mécaniques dans le but de rendre l’ancienne plus performante, plus fiable, plus efficace voir même, plus facile. Eh bien c’est exactement le traitement qu’a reçu ce magnifique roadster Jaguar XK 120… Le restomod n’a désormais plus de limite !

Je pense qu’il n’y a désormais plus que les vieux trolls aigris qui pensent que modifier n’est pas jouer. Et comme souvent, notre pays semble en être le vivier… ces maitres à penser au cerveau desséché et à l’esprit aussi fermé que le cul d’une bonne soeur ! Il n’empêche que le restomod a désormais gagné et mérité sa reconnaissance et qu’une classique restomodée dans les règles de l’art, s’échange aujourd’hui au même prix, si ce n’est plus cher, que son homologue laissée d’origine. Comme quoi, les esprits réussissent à changer et évoluer (Enfin sauf chez nous !).

Et cette Jaguar XK 120 Roadster en est le parfait exemple. Déjà, oser s’attaquer à une XK 120 ! Finalement, c’est juste une question de côte… Modifier une caisse à 3.000 balles, quasiment tout le monde s’en branle (Quoique !). Déjà une caisse à 50.000 ça commence à piquer… Mais quand ça dépasse les 100.000 balles, ça devient quand même délicat. Donc pour le restomod, c’est comme tout le reste, il y a les bons et il y a les mauvais !

La différence ? Le bon, il prend la voiture, il démonte et il modifie. Alors que le mauvais, il prend la voiture, il démonte et il modifie… mais c’est pas pareil ! Non, sans déconner, la différence vient, à mon sens, du respect de l’esprit de la voiture. Tu peux changer, tu peux modifier, mais tu ne peux pas réorienter. Par exemple sur une 911 des 60’s, tu fous un Ducktail… pas un biplan aussi haut qu’un gratte ciel. Sinon, tu changes tout, et tu casses l’original pour y apporter ton propre style (Comme RWB !)… Ah, j’en vois un ou deux qui saignent du nez !

Quoiqu’il en soit, cette XK 120 Roadster respire le sport, la légèreté, tout en gardant son style d’origine. On sent qu’elle doit envoyer, on devine qu’elle doit pouvoir en surprendre plus d’un, mais on ne réussit pas expliquer ce qui a réellement changé ! Et ça, c’est donc le signe que le restomod est réussi.

En 1948 c’est l’émeute sur le stand Jaguar du salon de Londres où la marque anglaise y présente son nouveau roadster XK 120. Le dessin, une fois encore, gagne son élégance dans la simplicité des lignes et des courbes. La voiture semble tracée par le vent ! Et pour ne rien gâcher, l’habitacle sait se montrer sportif sans pour autant oublier le luxe de son statut social.

Donc quand ce modèle de 1951 a nécessité une cure de chirurgie esthétique, histoire d’y retendre les rides et d’y épiler le maillot, le proprio de l’engin en a profité pour revoir 2 – 3 bricoles au passage. Pour cela, il l’a confiée à l’Atelier des Coteaux basé à Blérancourt dans le 02.

Commençons par le châssis qui a été refait. D’origine, il était jugé sportif, mais ancien… Rouler vite nécessitait de décomposer et d’anticiper… Jaguar aurait pu faire mieux ! Du coup, le potentiel est plutôt large. Le pont arrière est désormais guidé et ses lames de ressorts ont été remplacées par des amortos. Aux 4 coins, il reçoit maintenant des ressorts courts afin d’abaisser le centre de gravité et de mieux maintenir la voiture. La direction adopte une crémaillère (A la place du système à circulation de billes) plus précise et légère. Les freins à tambour font désormais partie du passé. La version moderne peut compter sur des disques et étriers assistés, cachés derrière des jantes Dunlop qui conservent le look vintage.

La caisse a été entièrement refaite en alu. A l’avant, elle a troqué ses pare-chocs contre des antibrouillards montés sur des platines. Un robe grise satinée vient renforcé l’aspect racing class de l’anglaise. Dans l’habitacle, c’est la même recette… L’alu s’étend du tableau de bord aux contre-portes. Tout a été fait sur mesure. Les compteurs, manos et interrupteurs sont spécifiques. Les baquets, le tunnel central, le soufflet de levier de vitesse et les bords de caisse sont tendus de cuir caramel. Des harnais Sabelt viennent maintenir le pilote et son copilote. Le volant rénové est le 4 branches avec cerclage en bois d’origine.

Enfin sous le capot, on retrouve bien un 6 en ligne Jaguar… Sauf qu’il cube maintenant 3.8 l gavé par deux carbus SU HD8 avec un allumage électronique. Histoire de pouvoir envoyer sans se poser de question, il est fiabilisé avec un ventilo électrique, un alternateur à la place de la dynamo, un démarreur Hi Torque, une double pompe à essence et le faisceau électrique a été refait.

Avec 280 ch envoyé sur les roues arrière via une boite 5 manu, cette Jaguar XK 120 semble avoir rattrapé le temps. D’origine, elle affichait 1300 kg… en alu elle doit flirter avec la tonne. Ajoutez à cela le châssis affuté, et ce roadster antique doit en surprendre plus d’un. Du restomod dans toute sa splendeur, réalisé dans les règles de l’art… Un sleeper des 50’s qui n’a rien à envier à l’époque moderne. 100% DLEDMV !

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