Il y a les légendes que tout le monde connait, et il y a celles qui ne sont connues que des connaisseurs. Si je cite les noms d’Arturo Merzario et de Valentino Balboni au premier clampin venu, il me donnera au mieux une marque de café, au pire un parrain de la mafia. Alors que ces deux Italiens sont deux grands pilotes qui ont chacun connu une carrière mémorable. Et bien ils ont été réunis aujourd’hui dans « 1969 : The Rivals ». Une splendide vidéo bourrée de second degré et de belle bagnoles !

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Le pitch ? Quand deux ex-pilotes Italiens se retrouvent à la terrasse d’un café dans la cambrousse de Parme, ce n’est pas pour jouer à la belote. Surtout quand l’un conduit une 375 GTB/4 Daytona, et l’autre une splendide Miura Millechiodi. 2 légendes qui s’affrontent, 2 clans… Le clan féfé et le clan Lambo. Tout ceci sur la bande son du film « Le bon, la brute et le truand » avec pas mal de références aux Westerns Spaghetti… Ouais ça sent bon !

Valentino Balboni n’a jamais collé ses orteils en compétition. Et pour cause, il était occupé à mettre au point sur la route toutes les Lamborghini de ces 40 dernières années, et il aurait continué si la loi du travail Italienne ne l’avait pas « forcé » à prendre sa retraite.

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En effet, en tant que chef-pilote-d’essai de la marque de Sant’Agatha Bolognese (rien à voir avec la sauce, puisque les vrais savent que les pâtes à la bolognaise s’appellent « pasta al ragu » en Italie) il a eu l’occasion de conduire 80% de la production de toute l’histoire de Lamborghini (sans compter les tracteurs !). Une série limitée de Gallardo porte même son nom. La LP550-2 Valentino Balboni, qui est la seule Gallardo officielle à propulsion et boite manuelle. Combien de pilotes vivants peuvent se targuer d’avoir une caisse à leur nom hein ? Sébastien Loeb ? Oui mais c’est une C4… de 150ch… Bref.

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Arturo Merzario par contre a bien eu une carrière en compétition. Il a couru en Formule 1 pour Ferrari et Williams entre autres. Mais aussi en Sport-Proto et en GT ou il a glané quelques trophées. Il a également fondé sa propre écurie et construit ses propres monoplaces ! Pour la petite histoire, étant sponsorisé par Marlboro à l’époque, il se trimbalait tout le temps avec son chapeau de cow-boy dans les paddocks. D’où le clin d’œil dans ce court métrage.

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Mais le fait le plus marquant de la carrière de l’Italien n’est pas un titre ni une victoire. En effet, le 1er Aout 1976, il se trouvait sur le Nürbrugring en même temps qu’un certain Niki Lauda. Quand ce dernier s’est crashé dans Bergwerk au volant de sa Ferrari et qu’elle prit feu, Merzario fut le premier pilote à stopper sa monoplace pour aller secourir l’Autrichien des flammes, aidé rapidement par Guy Edwards. Lauda, en guise de remerciement, lui a offert une Rolex Oyster Perpetual Datejust en or. Toquante que l’Italien n’a jamais porté par orgueil, mais l’histoire dit qu’il la garde précieusement dans un coffre comme une relique.

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Ces deux pilotes ne se sont donc jamais affrontés sur une piste. Ils n’ont jamais été vraiment rivaux. On ne va pas réécrire l’histoire. Mais voir ces deux vieux briscards s’affronter comme des minots venant d’avoir leur permis au volant de caisses hors de prix ça vaut le détour. Un petit moment Nutella, sans huile de palme, avec une bonne odeur d’essence cramée et de cuir Italien…

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