’63 Volvo PV544… De l’autre coté de l’Atlantique
par Thierry Houzé | 15 novembre 2019 | Street |
Aux States, ils craignent dégun ! Tu veux un custom ? La base ils s’en tamponnent ! Ils prennent, ils coupent, et quasiment à chaque fois, ils shootent au V8. Et ne vous emmerdez pas à chercher si ça rentre… tout y passe, de l’ancienne, de l’italienne, un tracteur, la voisine et même une Volvo PV544, une suédoise vintage qui se retrouve maintenant avec un 350ci entre les ailes !
La Volvo PV544, c’est l’évolution de la PV444… voilà, démerdez vous avec ça ! Meuuu non… La PV444 c’est la première berline familiale économique du constructeur suédois. Elle compte 3 portes et reprend le style de la PV800, un modèle qui a faisait le bonheur des taxis suédois depuis 1938 et qui avait servi de déplaçoir à l’armée pendant la 2nde guerre mondiale. Pour l’époque, son style est agréablement rond, même si déjà, elle affichait une robustesse à toute épreuve capable de rendre jaloux un parpaing !
Quand Volvo commercialisait sa PV444 en 1947 après presque 4 années de retard (Le conflit mondial épuisait tous les stock d’acier et de matière première), la marque envisageait de vendre 12000 voitures. Avant que le 1er modèle ne sorte des lignes, Volvo aura déjà enregistré plus de 10000 réservations !
En 1958 alors que l’Amazon est au catalogue depuis 2 ans, Volvo offre une remplaçante à sa PV444. Enfin, la marque surprend tout le monde en présentant la PV544 qui ne reste qu’une évolution de sa devancière. Le style n’évolue quasiment pas. Techniquement, le 1.8l vient faire monter la gamme qui était alors composée d’un seul 1.6l et la boite compte désormais 4 rapports au lieu de 3 !
En 18 années de carrière, plus de 440000 modèles (P444 et P544) vont tomber des lignes d’assemblage. C’est aussi avec la PV544 que la marque va pouvoir s’internationaliser, notamment de l’autre côté de l’Atlantique. Parfaite transition pour en venir au modèle rouge qui se pavane sous vos yeux.
Ce modèle de 1963 jouissait d’une retraite paisible et rouillée avant de se retrouver en Arizona pour y être entièrement restauré. Sauf que le gars qui comptait lui redonner vie était aussi un adepte de la culture custom. Et comme la caisse était dans un sale état, il se dit qu’il serait moins compliqué de la passer à la sauce Détroit plutôt que d’aller chercher des pièces au nord de l’Europe. Du coup, une fois tout déposé, les différentes greffes ont pu commencer.
Le châssis est passé en roues indépendantes, avec des trains signés Heigt à l’avant et Corvette à l’arrière. Les coilovers ajustables QA1 viennent ensuite maintenir tout le bazar. La direction est moderne et assistée tout comme le freinage de chez Wilwood qui compte maintenant 4 disques, des étriers, un maitre cylindre et tout ce qu’il faut pour mordre dans le volant. Les jantes Rallye chromées affichent du 15′ devant et 16′ derrière. Elles sont chaussées en Nitto NT450 en 195/55/15 et 225/50/16.
Sous le capot, exit donc le 4 cylindres 1.8l et place au bon gros V8 350ci élevé à Détroit ! Un GM LT1 Small Block, gavé par un carbu Edelbrock 4 corps placé sous un filtre à air triangulaire. Il est accompagné d’un allumage électronique, d’un radiateur alu Ron Davis, d’un ventilo électrique, d’une pompe à essence gros débit et d’un collecteur avec ligne en side pipe sur mesure. Bref, de quoi envoyer 300 bourrins sur les gommards arrière à travers une boite 5 manuelle.
La caisse a été refaite sobrement, en gardant l’esprit d’origine. Enfin, comprenez par là, que rien n’a été modifié… juste enlevé ! Les pare-chocs ont disparus, tout comme les barettes chromées. Les vitres sont teintées. Les poignées, le bouchon de trappe à essence et les feux arrière ont été frenchés. Enfin une robe rouge habille l’ensemble.
Dedans, à part de tableau de bord, tout est gris… De la moquette en passant par la sellerie, les panneaux de portes, le ciel de toit, la console centrale et même les ceintures ! Au niveau des équipements,on peut compter sur les vitres électriques, la clim Vintage Air et une sono Pioneer. Les commodos sont en alu taillés dans la masse et le volant apporte une p’tite touche de chrome. C’est super clean… comme l’ensemble d’ailleurs !
Au final, même si les puristes vont se chopper des crampes au sphincter, cette Volvo PV544 est simplement nickelle. Tout est cohérent, parfaitement assemblé sans chercher à en faire trop. Comme quoi, le passage de l’Atlantique lui a plutôt bien réussi !
© BaT via Muttpuss