Non, je ne vais pas vous raconter l’histoire de McLaren. Le format n’est pas adapté, et ce serait comme vous inviter à manger une raclette sans fromage. Par contre, vous dire que les premières caisses badgées McLaren Racing étaient les M1A et M1B et que c’est avec elles que tout a commencé, ça, je crois que ça devrait le faire…

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Mais avant de vous parler des deux missiles de McLaren Racing, autant commencer par le commencement, un pilote néo-zélandais né à Auckland en 1937, Bruce McLaren. Ses parents possèdent une station service qui propose également l’entretien et la réparation de véhicules. Quand il n’est pas à l’école, Bruce y passe son temps libre, apprend la mécanique et entretient sa passion. En 1952, son père restaure une Austin 7 Ulster et alors qu’il n’a que 14 ans, le jeune Bruce participe à sa première course de côte.

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Deux ans plus tard, il remet ça au volant d’une Ford 10 Spéciale, puis sur une Austin Healey et d’enchainer avec une F2 Cooper Climax qu’il va modifier et améliorer pour se retrouver en finale de la discipline, impressionner Cooper qui va alors lui proposer à partir de la saison 58, un volant officiel en F2… avant de passer à la F1 l’année suivante. Fin 59, il s’impose à Sebring au GP des Etats Unis et devient, à 22 ans, le plus jeune vainqueur d’un Grand Prix de F1 (Ce record tiendra jusqu’en 2003 avant d’être battu par un certain Fernando Alonso).

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En 59 et en 60, le champion du Monde de F1 n’est autre que son coéquipier, Jack Brabham. Et au terme de la saison qui le voit décrocher sa deuxième couronne, le pilote australien qui Cooper-Climax pour monter sa propre écurie, le Brabham Racing Organisation. McLaren devient le pilote N°1, mais peine à tenir le coup face aux Ferrari, BRM et Lotus. Et alors qu’il termine la saison 63, il décide d’imiter son ami et mentor, Jack Brabham, en montant lui aussi sa propre structure, la Bruce McLaren Motor Racing Ltd.

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En 64, il pilote « ses » Cooper en Formule Tasmane, un mini championnat de monoplaces inspirées de la F1, qui se courait de janvier à début mars dans l’hémisphère sud. Après avoir remporté le titre et fait gagner la première monoplace siglée McLaren, Bruce repart en Europe pour courir en F1, signe un contrat avec Ford pour participer à l’aventure GT40 pendant que son équipe, menée par son ami Teddy Mayer, s’oriente vers le CanAm, avec ses primes importantes. Sauf que ce coup ci, les choses vont un peu changer puisque la voiture va être développé par l’équipe anglaise.

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Un châssis multitubulaire renforcé par des tôles d’alu rivetés, assure légèreté et rigidité. Les ingénieurs y greffent une suspension indépendante, 4 freins à disque Girling, et en son centre, le V8 Oldsmobile alu qui faisait déjà le bonheur de la Zerex Special qui conduisaient McLaren et Penske. Léger et fiable, Traco Engineering va s’occuper de lui pour le faire passer de 3.5l à 3.9l puis à 4.5l et le gaver par 4 Weber pour qu’il puisse développer, dans sa version la plus musclée, 310 ch. Accouplé à une boite 4 Hewland, le Traco-Olds V8 va donner des ailes à la voiture anglaise qui affiche 830 kg une fois habillée d’une carrosserie en fibre aussi compacte que musclée.

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La McLaren M1A fait sa première sortie le 26 septembre 64 au Grand Prix de Mosport. Bruce McLaren se qualifie en première ligne, mène la course avant de terminer finalement à la troisième place suite à un petit souci mécanique qui lui fera perdre trois tours. Malgré ses perfs qui lui font montrer ses fesses au reste du plateau, la M1A est victime de sa jeunesse et d’une fiabilité ponctuée de soucis bénins qui lui font perdre des places bêtement. Il n’empêche que l’écurie va assembler 3 voitures officielles pour l’année 64 et 24 châssis « clients » pour l’année suivante. Enfin, l’assemblage de ces 24 châssis va être sous-traité chez Elva, puisqu’en 64, l’équipe McLaren est déjà sur le développement de la M1B.

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Le châssis est légèrement revu, et le dessin de la voiture, plus affutée et aéro, est l’oeuvre de l’artiste Michael Turner. Le V8 Oldsmobile est conservé même si certains clients vont préférer y mettre un Chevrolet. La voiture apparait en course à la fin de la saison 65 et permet à Bruce McLaren d’accrocher la 3ème place du championnat CanAm en 66. Devenue plus fiable, elle est toujours aussi rapide, mais plus suffisamment pour rivaliser avec les Lola et Chaparral. 4 châssis vont sortir des ateliers McLaren, et en 67, une version client est commercialisée sous le nom de M1C, avec un dessin légèrement modifié. 75 M1C vont être assemblées. De son côté, McLaren est déjà sur le développement d’une nouvelle voiture, la M6A. Mais ceci est une autre histoire…

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