Bagged ’72 Cadillac Deville Sedan… Just cruisin’
par Thierry Houzé | 10 février 2020 | Street |
A la fin des années 60, les voitures américaines ne sont plus foncièrement des… voitures. Non, on est plus dans le monde du nautique voyez. Les berlines sont devenues des bateaux, aussi bien au niveau des dimensions que des châssis qui donnent l’impression d’être à la barre du Titanic… L’iceberg, tu le vois à 200m, mais t’as de la chance si t’arrives à l’éviter ! Et dans le genre paquebot 1ère Classe, v’là donc que débarque la Cadillac Deville !
Rouler en Cad’, c’est la classe à Dallas ! Ah ça, tu te feras repéré. Surtout si le bestiau a vu le jour entre 1950 et 1975. A l’époque, les américains n’avait pas peur de mettre de l’acier et du chrome. Et s’il restait du rab’, ils se resservaient une deuxième fois ! L’opulence coulait à flôts, tout comme l’essence dans les gros V8 qui animaient des caisses aussi énormes que luxueuses. Cadillac ne reculait devant rien pour faire reluire son statut de Best of Détroit ! La marque (Dont le nom est un hommage au français Antoine de Lamothe-Cadillac, fondateur de la ville de Détroit) s’est offert une telle image, que lorsque la grande crise des années 1930 débarque, plutôt que de freiner des deux pieds, elle pousse le vice en collant un V12 et un V16 sous le capot de ses bagnoles ! La référence de la voiture luxueuse made in USA, c’est elle.
A la fin de la guerre, Cadillac renouvelle sa politique de produits et lance la Fleetwood. Au début des années 50, c’est l’Eldorado, la Brougham et la DeVille qui rentrent en jeu. A la base il s’agissait de finitions, au final, elles deviendront des modèles à part entière.
Celle qui nous intéresse aujourd’hui est donc une Sedan Deville de 1972. Issue de la quatrième génération, c’est la plus massive, la plus longue, la plus large (Presque 6m pour plus de 2m !)… mais aussi la dernière à se la jouer. La crise pétrolière ne va tarder à faire des ravages et calmer les ardeurs les plus vives, même celles de Cadillac.
Sous le capot, on retrouve le V8 472ci ce qui fait 7.7l pour les novices… Un chiffre bien plus impressionnant que c’qu’il envoie aux roues. Proposé en trois puissances, il développe 205, 220 et 345 ch dans sa version la plus pêchue. Si vous vouliez du rendement agricole, vos êtes servis. Et encore, avec les nouvelles normes antipollution de 1975, Cadillac lui rajoute du volume, il passe à 500ci (8.2l) mais bridé et étouffé dans tous les sens (Déjà qu’avant c’était pas terrible !) il affiche seulement 190 et 215 ch… Pour 2T400 et une boitoto TH400 à 3 rapports, aussi excitante qu’une cuvette de chiotte, l’engin ne se destine plus qu’au cruising, coude à la portière, en mode west coast !
De toute façon, quand on voit le gabarit, le pedigree, le luxe outrancier et surement le châssis digne aussi maintenu qu’un Chamallow et au freinage emprunté à un VTT en solde, il faut avoir un pet au casque pour s’aligner à un time attack ! Alors on se trouve une playlist avec un bon gros son de chez Death Row, on pose la Cad’ sur du airride, on y colle des pompes Modsteel en 20′ et le reste se passe sur un filet de couple, le coude à la portière, vautré dans le luxe de cet habitacle en cuir, velours et moquette bleu, de chrome et de bois.