Dans la série grosse prépa de l’espace made in Koenig, on vous a déjà servi la Jag’ XJS, de la Testarossa, de la Porsche 928 et la Mercos 500 SEC. Les puristes n’en peuvent plus, à deux doigts d’abandonner le monde de l’auto pour celui de la pêche à la crevette… Du coup, avec la Koenig F48 qui débarque, on va les aider à rejoindre le lieutenant Dan !
La vie n’allait pas être simple pour la Ferrari 348. D’abord, elle envoyait à la retraite la 328… le best seller de la marque de Maranello. Ensuite, elle devait faire entrer le Cheval cabré dans les 90’s face à des rivales de plus en plus nombreuses et affutées. Enfin, il faut reconnaitre qu’elle était plus que caractérielle. La première version était dotée d’un cul aussi vif que celui de Shakira, rendant la 348 précise mais très réactive nécessitant de sérieuses notions de pilotage pour la mener vite et bien. D’autant plus que sans assistance, c’était du pur et dur.
Conscient de ce caractère élitiste, Ferrari va tenter de rectifier le tir et les 348 TB t TS deviennent 348 GTB et GTS. Tout la géo est revue ainsi que la répartition des masses. Le V8 gagne 20 ch pour passer de 300 à 320. La « petite » Ferrari s’assagit, gagne en efficacité et surtout, arrête d’essayer de tuer le pilote qui la provoque un peu trop.
Puis il y a eu Koenig… Retour en arrière puisque le poussin sous stéroïdes est une 348 TS de 1990. Enfin, était, puisque Willy Koenig est maintenant passé par là. L’objectif du préparatueur allemand était plutôt simple; proposer une alternative testostéronée à la F40… Du coup, la berlinette italienne s’habillait d’un kit XXL avec des ailes musclées, une prise d’air qui perdait des ailettes mais gagnait en taille, un spoiler avant rallongé et à l’aéro retravaillée pour finir sur un cul clonant celui de sa grande soeur de supercar, avec les mêmes feux et le même aileron.
Derrière le pilote, le V8 revu de fond en comble, recevait le renfort de deux turbos Garrett (IHI pour la F40) pour le faire passer à 520 ch et 500 Nm de couple… plus que la F40. D’ailleurs, niveau perfs, la Koenig F48 tient les chronos de sa frangine avec le 0 à 100 en 3,9 secondes, et le 400 en 12 avant d’aller caler l’aiguille du tachy’ à 320 km/h. Niveau tarif, c’est du pareil au même, 250.000 £ pour l’une comme pour l’autre.
Alors on peut se poser la question… D’un côté on a une supercar, entrée dans la légende, faisant partie du Top 5 de la catégorie. De l’autre, on a une « banale » 348 passée entre les mains d’un sorcier pour la transformer en clone dopé à l’escargot. Mais ça reste une 348 qui joue à la F40 avec le cuir, la clim, la sono et les cheveux au vent… Aujourd’hui, la question ne se poserait pas, la F40 étant devenue une icône. Mais il y a 30 ans, on pouvait quand même se poser la question. Bien sûr, la F48, si ce n’est sa puissance, n’avait absolument rien de comparable avec la F40, pure caisse échappée d’un circuit et développée pour cela, alors que la Koenig n’était rien d’autre qu’une 348 sur-préparée et pas faite pour encaisser le surplus de watt que lui offrait les sorciers allemands. D’ailleurs, quand on voit le caractère quasi indomptable qu’elle revendiquait avec « seulement » 300 bourrins, on peut se demander si elle était réellement capable d’en encaisser plus de 500 sans chercher à tuer ses occupants.
Dans tous les cas, comme toutes les caisses passées entre les mains de Willy Koenig, c’est du délire mécanique et esthétique. Un engin étudié pour se faire remarquer, éventuellement pour les lignes droites (à partir du moment où ça passe au sol) plus que pour aller chasser les chronos. Un truc qui sert à rien… donc totalement indispensable !