Les « F-series », Ford F-100, 150, 250 et 350 entre autres, sont à l’automobile ce qu’est Michel Drucker à la télé. Ils ont toujours existé et perdurent une éternité. Certains n’hésitent pas à leur changer de gueule pour les mettre à toutes les sauces. Comme ce F-100 cette fois-ci qui n’a pas échappé aux mains des mordus de soudures orgasmiques et de V8 poussifs.
En 1917, Henri Ford présente sont projet : le Ford Model TT. Sur base du Model T, il ajoute une benne pour pouvoir charger des livraisons et bosser plus facilement et plus rapidement. Le premier pick-up de l’histoire est né ! Succès fulgurant car même aujourd’hui, les « F-series » représentent la moitié du bénéfice de Ford, le F-150 à été le véhicule le plus vendu au monde pendant 23 ans et le pick-up le plus vendu aux Etats-Unis pendant 28 ans. Un gros palmarès pour un cauchemar d’écolo supportant mal le gluten.
Le modèle qui nous intéresse aujourd’hui est le Ford F-100 de ’68. Vous entendez cette musique en fond ? Montez le son ! Vous sentez la chaleur du soleil et le bruit des champs de maïs avec le vent ? Grimpez dans la benne, je vous emmène faire un tour en pleine période de guerre du Vietnam et des manifestations étudiantes mondiales, de l’assassinat à John F Kennedy, à Martin L King.
Celui là appartient à la cinquième génération des F-séries arrivée en 1967 et termine sa carrière en 1972 pour laisser place à la sixième. Une version « crew cab » 4 portes est disponible et niveau moteur, ça pousse assez fort pour l’époque avec un V8 Windsor de 4.9L de 220ch, ce small-block se monte sur tout et n’importe quoi, on le retrouve même sur les GT40 ! Le fermier devait bien se fendre la poire dans les ornières une fois pied plancher. Et on le comprend !
Claqué au sol, châssis sur-mesure, cette restauration qu’on pourrait qualifier de Restomod est d’une qualité efficace. Propre, sobre, la teinte répond au doux nom de : Avalanche Grey et provient du nuancier du Ford Raptor. La benne est passée d’une « Flareside » à une « Fleetside », la première est une benne plus étroite avec les passages de roues formés sur les flancs, et la seconde… Enfin, je vais pas vous prendre par la main, vous voyez bien non ?!
Ce mélange de bois laqué et de vis apparentes me met les nerfs en pelotes. J’aurais envie de me tortiller dessus tout en caressant amoureusement cet alliage noble. Mais je m’emporte, c’est comme ça, chez DLEDMV on aime le travail bien fait, surtout si c’est sur 4 roues et que ça « glougloute du SP98 ».
En parlant de travail bien fait, jetons un oeil et même deux à cet intérieur de dingo. Cuir, aluminium, alcantara. Beh quoi ? Ces trois mots vous donnent pas chaud comme moi ? Allez, va pour une description complète. L’intérieur est un assemblage fantasmagorique des matériaux énoncés juste au dessus, des jauges modernes avec même un compteur GPS, un système audio USB Bluetooth, des garnitures de portes toutes de cuir, une console centrale faite maison, une planche de bord en cuir surpiquée de coutures blanches, jusqu’aux détails et portes gobelet en alu, on glisserait sa main sur le volant Nardi d’un blanc pur avec un long soupir prolongé comme le fait Nicolas Cage sur son Eleanor.
Vous avez cru que j’allais pas vous parler du moulin installé dedans ? Vous connaissez mal la rédaction ! Vu que c’est du Ford de A à Z, on reste aussi sur du V8 Ford. On cherche du côté des Mustang relativement récentes et on prend un V8 4.6 qu’on retrouve dans les modèles des années 2000, on lui colle une pompe gros débit Aéromotive A1000 sur le réservoir sur-mesure, une ligne inox vide, une gestion et un compresseur Ford Racing. La puissance est inconnue mais selon mes recherches, elle tutoierait grossièrement les 600 ch.
Pas question de charger du foin ou d’espérer en sortir indemne d’un champ boueux. Si vous faites ça avec ce genre de restomod, je viens chez vous, vous mettre la fessée de votre vie. Non, sa place est sur le goudron bien lisse à faire des départs arrêtés une fois la nuit tombée. Ou tout simplement cruiser au rythme du profond gargarisme du V8 se foutant des gens pressés.
© Wob via BaT