Chez Niels van Roij Design, on s’est spécialisé dans la greffe de sac à dos. Leur truc, c’est de prendre des berlines plutôt premium ou du moins haut de gamme, et de les transformer en sorte de shooting brake unique à la finition sur mesure. Sa dernière victime, une Ferrari 550 Maranello devenue Breadvan en hommage à son illustre ainée de 1962

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Après s’en être pris à une Rolls-Royce Wraith, puis à une Tesla Model S, c’est au tour de la Ferrari 550 Maranello. Niels van Roij Design a voulu rendre hommage au célèbre Breadvan construit en 1962 sur la base d’ne Ferrari 250 GT Berlinetta SWB, dans le but d’aller botter les fesses aux Ferrari officielles lors des 24h du Mans. Un sobre histoire de vengeance collective à l’encontre d’Enzo Ferrari qui avait d’abord viré plusieurs de ses ingénieurs (dont Giotto Bizzarrini et Carlos Chiti) et ensuite annulé la 250 GTO commandée par Volpi, puisqu’il avait eu  la mauvaise idée de les recruter de suite après dans son écurie de course, la Scuderia Serenissima. Piero Drogo allait rejoint l’équipe montée par Volpi pour se charger du style en lui offrant cette originale carrosserie qui allait vite être surnommée Breadvan.

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C’est en 2019 que Niels van Roij posait les premiers croquis du concept de ce qui allait devenir le Breadvan Hommage. La base sera une 550 Maranello, choisie pour deux raisons. D’une, la supercar italienne (après la 456 GT en 92) signait en 96 le retour du V12 à l’avant sur la GT Berlinetta. La dernière était la Daytona. Puis surtout, elle était disponible avec une boite manuelle 6 vitesses. Et la boite manuelle, pour respecter l’esprit du revival, c’était important.

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Techniquement, la voiture n’a pas beaucoup changé. V12 5.5 l de 485 ch perchés à 7000 trs est simplement libéré par une ligne sur mesure. Les suspensions sont maintenant fournies par Koni dont l’équipe s’est penchée sur le cas du Breadvan pour sortir des combinés réglables spécifiques, offrant un compromis idéal entre le confort et le grip, même sur circuit. Enfin dans les ailes, on retrouve des jantes maison en 20″ chaussées en Vredestein.

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Dans l’habitacle, c’est du sur mesure. Carbone, alcantara bleu, cuir noir matelassé, surpiqûre, petits drapeaux italiens brodés, alu taillé dans la masse… un véritable cocon qui trouve le bon équilibre en luxe, sport et exclusivité. Avec en guise de symbole du passé, le levier de vitesse surplombé de sa boule, et la célèbre grille de sélection en alu équipé du verrouillage pour éviter d’enclencher la marche arrière lors d’un 1 – 2 viril.

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Bien sûr, le gros du travail, il est esthétique. Niels van Roji a revu chaque panneau de carrosserie. Pare-choc, capot, ailes, intégration des phares, ouïes latérales, et bien entendu toute la partie arrière. Si la face avant fait un peu kitch, l’arrière est bien plus réussi. Après, on ne peut pas dire que le Breadvan ait été un top model. Ses courbes étaient bien plus abruptes par rapport à celle qu’elle devait aller chercher, la 250 GTO. Ainsi, on ne peut pas reprocher à Niels van Roij d’avoir oublié le moindre détail. Les prises d’air rondes du pare-choc, celles du capot, le bombage en plexi qui dévoile les têtes rouges, toutes les ouïes latérales, le coda tronca, les feux ronds superposés… tout y est.

A l’arrivée, l’hommage est là… même si pour en arriver là, il a fallu sacrifier une 550 Maranello. En tout cas, ce Breadvan sauce 2021, n’est pas une commande. Un simple show car, censé faire parler de Niels van Roij Design afin de faire connaitre leur talent à travers le monde. Maintenant que c’est fait, nul doute qu’un collectionneur fortuné va aligner les liasses de biftons pour profiter de ce modèle unique dans son garage. Comme quoi, du coup de comm’ sous forme d’hommage, au coup financier, il n’y a qu’un pas !

© Niels van Roij Design