En voiture, qu’est ce qui est le plus utile ? La puissance, la tenue de route, le look, la technologie, l’équipement dernier cri, le logo sur la calandre… Laissez tomber, vous avez tout faut. L’important, c’est de bien voir, de jour comme de nuit. Alors si le number one reste le pare brise (on a tendance à l’oublier celui là), les phares peuvent aussi s’avérer utiles. Si, surtout quand il fait nuit !
C’est vrai qu’à force, on oublie l’importance du pare brise… bon, en même temps, s’il est bien à sa place, propre et nickel, c’est un peu son rôle de se faire oublier. Maintenant, s’il est fracassé ou ne serait ce marqué, outre le fait que Carglass devienne votre meilleur ami, il se peut que la meilleure décision que vous risquiez de prendre, c’est d’offrir à votre voiture une réparation de pare brise en bonne et due forme. Ca ne lui fera pas de mal et ça lui redonnera son rôle premier, vous protéger mais surtout, se faire oublier !
Non, ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est ce système né d’une étude hautement technique et technologique, poussée dans ses retranchements, à savoir la p’tite buse motorisée qui se déploie comme par enchantement pour venir balancer une giclée de produit moussant sur vos phares. Ah j’attends déjà ma conscience hurler au scandale et à la trahison : « Hop hop hop mon Titi ! Aurais tu déjà oublié tes bonnes paroles ? Aurais tu déjà sacrifié ton esprit coincé dans le passé, alors que tu criais il y a encore quelques années, qu’il n’existait pas mieux que les petits essuie-glaces de phares ? ». Eh bien oui, qu’on me fouette à coup de chaine de distribution. Est-ce le signe d’un vieillissement prématuré, mais je reconnais être resté scotché en voyant toute cette ingéniosité déployée par les ingénieurs juste dans le but d’aller offrir un cumshot à un phare xenonisé, ledisé, voire laserisé ! A tel point qu’il est obligatoire… seulement quand la puissance d’éclairage dépasse les 2000 lumens… Oui, rien à voir avec la technologie de l’éclairage comme l’affirment les légendes urbaines, mais simplement pour une question pouissanz !
Oubliez la petite verrue disgracieuse en plastique noir, le gicleur fixe collé sur le pare choc. Non, ça c’était avant que des mécanismes camouflés et automatisés fassent leur apparition. Aujourd’hui, ils se cachent sous des capots basculants ou escamotables, ils se déploient comme sortis de nul part en essayant de s’intégrer de la manière la plus discrète possible. Autre temps, autre moeurs. Il y a encore quelques années, plus ça se voyait et plus tu te la pétais. Aujourd’hui, c’est le contraire, c’est devenu invisible, enfin presque. Et bien entendu, plus vous montez en gamme et plus le système tient du super pouvoir sorti d’un Marvel plutôt que du système mécanique imaginé chez Brico Dépôt. Regardez la Ferrari California et son angle inférieure qui n’est autre qu’un pschit discret, prêt à jaillir au premier moustique qui tenterait une intrusion sans avoir été invité. Ou Mini est ses décrochés latéraux, aussi « stylés et tendances » que ceux qui en prennent le volant. The final touch revenant probablement au monstrueux Bentley Bentayga. Oui, qui pourrait croire que le centre de son phare cache un original système qui se déploie plus vite que son ombre ? Impressionnant…
Alors autant je reste enthousiaste devant cette démonstration technologique digne d’un croiseur intersidéral de l’Empire, autant niveau efficacité, on retombe plus au niveau d’un film de science fiction des années 50… ‘savez, ceux où un gars se collait un pot de yaourt sur le pif, une antenne de chaque coté de la tête, une boule brillante de Noël sur le front et se peignait le visage en vert pour faire croire qu’il venait de Mars ! Avec ces machines à pschit, c’est pareil. En effet, après avoir assisté à une gymnastique tout droit sortie de l’imaginaire subtil et sans limite d’un ingénieux ingénieur, où tu vois bien que le gars à bossé sur le truc pendant des semaines, voire des mois, tu restes quand même dubitatif devant le mauvais jet qui va essayer de te faire croire qu’en inondant une zone qui doit représenter 10% de la surface globale du phare et en dégoulinant sur le pare choc, il a fait le job ! Surtout que la plupart du temps, il fait preuve d’une telle précision, que tu finis par te dire que si l’gars avait été chirurgien, il t’aurait probablement taillé la carotide dans le but de t’enlever l’appendicite. Tu te dis quand même qu’on t’a un peu survendu le truc et il y a tromperie sur la marchandise. Comme le gas qui te dis que l’entretien de sa caisse d’occasion est à jour, alors que la dernière « intervention technique » réalisée y’a tout juste trois ans, ça a été de tirer la jauge à huile !
Finalement, tu te rends compte qu’avec ce système, même les moustiques finissent par se foutre de sa tronche ! La seule faculté du lave-projecteurs (c’est son véritable nom scientifique !) c’est d’être plus impressionnant de part sa cinématique, dont l’originalité a souvent tout pour impressionner les spectateurs. Par contre, niveau efficacité, si ce n’est pour quelques exceptions, on pourra repasser. J’en reviens donc à mes fameux lave-phares ancestraux dont les balais assuraient aussi bien le spectacle que le nettoyage du verre. Ah ! Voyez que finalement, c’était quand même mieux avant… ou du moins plus pratique ! Regardez la simplicité du système de la Saab 99, ce balai qui venait racler le phare de l’intérieur vers l’extérieur avant de retourner sagement dans son coin. Simple, efficace… et classe.
Dans tous les cas, n’oubliez pas que le lave-phares, ou lave-projecteurs, s’il est obligatoire, c’est qu’il doit fonctionner. Oui, le truc qui vous fera rire 30 secondes et qu’on finira par oublier risque de se appeler à votre bon souvenir le jour où vous présenterez votre engin au contrôle technique. Ce jour, croisez les doigts pour qu’il ne devienne pas capricieux… parce que dans ce cas, il vous fera gagner un bonus contre-visite. Oui, à cause d’un truc qui sort, gicle et rentre… de quoi subitement, le trouver tout aussi inutile que stupide.