Certaines caisses se coltinent une image éternellement ancrée à leur ADN. Prenez l’exemple de la Plymouth Fury. Depuis que Stephen King en a fait un best seller, et que John Carpenter l’a porté sur grand écran, pour le commun des mortels, une Plymouth Fury, elle doit être rouge, s’appeler Christine et être habitée par l’esprit d’un serial killer pour tuer tous ceux qui osent lui manquer de respect…! Celle qui arrive va enfin sortir du lot !

'60 Plymouth Fury Pro Touring... Ne l'appelez pas Christine ! 1

Plusieurs choses avant de taper dans l’tas… Déjà la Plymouth Fury, elle débarque en 56 comme étant la version sportive de la Belvédère. Ca marchait comme ça à l’époque à Détroit, un modèle et des sous modèles en fonction des moteurs et finitions. Enfin jusqu’en 58, elle se cantonne en un coupé deux portes sans montant (hard top), habillée d’une robe beige clair avec des inserts en alu anodisé de couleur bronze. Déjà là, ça vient foutre le bordel. Eh oui, vous vous rendez compte que Stephen King s’est un peu planté puisque Christine est décrite comme un millésime 58 rouge à toit blanc, version qui n’a jamais existée… Mais on ne lui en tiendra pas rigueur, et ça n’enlève absolument rien à son talent (oui, j’suis fan de ses romans et alors ?!).

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Continuons avec celle qui se dévoile peu à peu devant vos yeux, un modèle de 1960… qui n’a plus rien à voir avec le millésime précédent. En effet, depuis 59 la Fury est devenue un modèle à part entière dans la famille Plymouth, un modèle haut de gamme proposé également sous les finitions Sport Fury et Gran Fury (Ah ça y allait niveau marketing chez Chrysler dans les 60’s). Jusqu’en 73, elle allait porter l’étendard de sa marque, avant que la crise pétrolière vienne lui mettre un gros coup de bambou et qu’elle soit déclassé en un modèle lambda qui finira par disparaitre du catalogue à la fin des 80’s.

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Du coup, j’oserais dire heureusement que cette Fury n’a pas été mise à la sauce Christine… ça aurait été comme chercher un rapport entre le couscous et le cassoulet ! D’autant plus que cette cure pro-touring lui va réellement à merveille, et qu’elle fait bien plus peur que la serial killer rouge sang de sieur King. Pro-touring ? C’est l’ancêtre du restomod quand il n’était alors appliqué que sur les muscle car. Modifiées avec des éléments modernes afin d’en améliorer les perfs, la tenue de route, le confort, l’équipement… toussa toussa.

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En tout cas cette Fury de 1960 est devenue vraiment méchante. Et le ramage n’a rien à envier au plumage ! Train avant Magnum Force sur mesure, même chose à l’arrière où l’essieu rigide a été remplacé par des roues indépendantes avec triangles et suspensions Comp Engineering qui maintiennent un pont Currie de 9″ avec différentiel Sure Grip 355. Au cas où, le freinage est maintenant signé Wilwood. 4 jantyes American Racing en 19″ viennent compléter le tableau.

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Sous le capot, on retrouve un V8 (forcément) HEMI 6.1 l avec culasses retravaillées et carbu 6 corps, expulsant ses calories dans une ligne sur mesure full inox de chez MagnaFlow. Au final, ce sont 440 bourrins énervés qui partent en direction des gommards arrière via une boitoto TorqueFlite A518 à 4 rapports. Vous aurez compris qu’on est plus dans l’esprit cruising avec éventuellement un p’tit 400 m histoire de décrasser les roulements.

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Enfin dans l’habitacle, on reste sur l’ambiance noire… très noire. Cuir noir, moquette noire, tableau de bord noir, allez, quelques touches de chrome viennent casser cette routine obscure… jusqu’à ce qu’on mette le contact et que le combiné digital s’illumine. Puis en s’attardant sur les détails, on constate les vitres élec et la sono digne d’un concert des Stones ! Ouais, c’est hyper sobre, mais hyper bien camouflé et intégré. Ca fait le taf… et pas qu’un peu.

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Bref, si vous étiez persuadé que les Fury devaient donc être rouge, voilà donc un modèle qui va vous aider à vous faire changer d’avis. Pas contre, au niveau des meurtres, je pense quand même que cette Fury noire doit avoir un beau palmarès de caisses tuées à son actif… Une sorte de serial runner. Peut être de quoi inspirer un futur roman à Stephen King ?!

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© Barrett-Jackson