’66 Jeep Wagoneer restomod… Pour se réconcilier avec les SUV !
par Thierry Houzé | 31 mai 2021 | Street |
Tout est de sa faute… si aujourd’hui on voit pulluler de vulgaires SUV, c’est à cause de lui. Au début des 60’s, le Jeep Wagoneer a lancé la mode des 4X4 de luxe… qui débouchera donc sur celle bien actuelle des SUV qui n’ont gardé de 4×4 que le nom, et encore seulement quand ce n’est pas une option ! 60 ans plus tard il rattrape le retard grâce au restomod…
Aujourd’hui, les mecs te parlent de franchissement quand ils ont posé deux roues sur un trottoir ! Alors même si le Jeep Wagoneer ouvrait la voie aux SUV, lui au moins, il ne craignait pas d’aller jouer au vrai 4×4 et n’avait pas peur d’aller crapahuter jusqu’à se foutre de la boue jusqu’au toit.
Vous me direz qu’à l’époque, quand on achetait une sorte de mélange entre une familiale et un utilitaire avec la faculté de pouvoir passer à peu près partout, c’est qu’on en avait vraiment besoin. Le Wagoneer (et Grand Wagoneer) allait juste y rajouter un peu de luxe avec du cuir et de la moquette. Il abandonnait l’esprit utilitaire pour essayer de ressembler à une berline… une grosse berline. Le gabarit tenait plus du remorqueur que de la ballerine, m’enfin, c’était la norme de l’autre côté de l’Atlantique.
Jeep venait d’inventer le concept du 4×4 urbain… celui qu’on n’utilisait plus que pour aller dans les champs mais plutôt pour aller au resto, au ciné, partir en famille, rendre jaloux son beau frère, bref, pour afficher sa réussite professionnelle et sociale. Il y en a même qui ont voulu le transformer en Ferrari ! Mais ceci est une autre histoire.
Il n’empêche que la recette va plaire… et que ça fait 60 ans qu’elle plait. Enfin 60… le nom a disparu des écrans radars en 94 pour laisser la place au Cherokee, avant de faire son grand come back il y a quelques mois, avec le nouveau Grand Wagoneer.
Ou comme celui qui défile sous vos yeux depuis le début de l’article… lui aussi il est moderne car même s’il a gardé son look tout droit sorti des 60’s, il n’a plus grand chose en commun avec ce qu’il était à sa sortie d’usine en 1966. Justement en parlant de sa gueule, elle a pris un p’tit coup de jeune. La caisse a été mise à nue avant de recevoir de nouvelles extensions d’ailes avant et arrière. Elle a ensuite été couverte d’une robe beige jusqu’à la ligne de caisse où elle passe alors en crème. Tous les chromes sont maintenant en noir satiné. Enfin une galerie prend place sur le toit aux côtés d’une antenne « aileron de requin ». Aux quatre coins, la gros bébé repose sur des jantes Detroit Steel Smoothie en 20″ elles aussi en noir satiné avec déport poli. Elles sont chaussées en Atturo de 234/45 et 285/45.
Derrière, le freinage a pris du grade, disques et étriers modernes accompagnés d’un maitre cylindre Hydro-Boost. A l’avant on retrouve une suspension indépendantes de chez Speedway Motors Mustang II avec double triangulation et coilovers, une traverse avant spécifique Heidt et une direction à crémaillère. A l’arrière, le pont est désormais maintenu par une suspension à 4 bras maintenue par des coilovers réglables. Bien sûr, ainsi équipé le châssis est maintenant plus près du bitume.
Tout ça pour quoi ? Pour encaisser la charge du V8 L33 Vortec, un 5.3 l GM de 310 ch qui remuait la tôle d’un Silverado. L’admission a été revue, tout comme l’allumage et la nouvelle gestion PSI. Le cartel d’huile de chez Holley est en alu, tout comme le nouveau radiateur qui embarque deux ventilos. Le collecteur a reçu un traitement céramique et la ligne full inox et libérée est signée Flowmaster. Les watts filent sur les roues arrière (fini le 4×4) via une boite 5 manuelle. Le pont tire plus court et est aidé par un différentiel Positraction, celui qu’on retrouve d’habitude sur une Camaro.
Pour terminer, l’habitacle a lui aussi reçu sa cure de restomod. Pas de bling bling… c’est sobre et classe. Deux banquettes tendues de vinyle noir à l’ancienne, planché en caoutchouc de type alu, ciel de toit en bambou, touches de cyprès pour les poignées de maintien, le couvercle de boite à gants… tableau de bord couleur caisse, avec console et volant blanc. Quelques manos supplémentaires, une ventilation Vintage Air et une sono avec ampli, sub’ et la collection de HP plus tard, et le rendu est délicieusement old school, jusqu’au bois dont le seuil est habillé de bois.
Ce Jeep Wagoneer restomod, derrière son look ressorti du passé, il a su se moderniser sans bafouer ni ses origines. De quoi nous réconcilier avec les SUV !
© BeachWagon via BaT
Salut, cool article.
Du côté des USA nous avons aussi une entreprise qui commercialise des Jeep Restomod jusqu’a 1000cv.
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