’75 Mini 1275 GT Clubman en V6 Turbo central arrière – Proto 100% vénèr !
par Thierry Houzé | 3 mai 2021 | Street |
C’est la première Mini 1275 GT Clubman qui vient poser ses roues sur DLEDMV. Alors pour l’occase, fallait vous trouver un truc qui vous poutre la rétine et vous scotche au fond de votre fauteuil. Du coup, j’vous conseille de vous attacher, parce que cette p’tite anglaise, elle est venue vous mettre des mandales avec son V6 turbo central arrière, ses 391 ch et ses 531 Nm de couple…
En fait chez British Leyland, la Clubman, c’est une Mini mais plus chère. Oui, même si le Mini se vendaient comme des p’tits pains, à cause d’une gestion des marges plus qu’approximative, elles ne faisaient pas rentrer d’argent dans les caisses. Mais difficile de justifier une soudaine augmentation de tarif sans explication. Alors du coup, les « cerveaux » de la British Leyland se sont dits qu’il fallait proposer une voiture identique, mais différente… Ouais, ils tournaient au lourd à la British Leyland. Fins stratèges, ils ont filé une Mini à Roy Haynes et lui ont demandé d’en revoir l’esthétique. Cet ancien de chez Ford lui a offert une face avant plus carrée et plus virile. En fait, il a surtout adapté des éléments d’Austin Maxi, donc déjà rentabilisés, et ce mélange Mini / Maxi a donné naissance à la Clubman qui trouvait là une bonne raison de remplacer les versions haut de gamme des Riley et Wolseley… bien entendu une stratégie détournée pour justifier une hausse de prix conséquente par rapport à celle qu’elle venait de cloner, la Mini.
A son lancement en 69, la Clubman reçoit le 998 cm3 et les 38 ch de la Mini Cooper et rapidement, on voit débarquer la 1275 GT, équipée du 1275 cm3 de 59 ch (vous l’aviez deviné !) de la Mini Cooper S. Sauf que la Clubman 1275 GT va remplacer la Mini Cooper pendant que la Cooper S va continuer sa carrière en parallèle. Le positionnement de la Clubman est donc un peu particulier… Son entrée de gamme prend la place de la Mini Cooper avec au dessus d’elle, la 1275 GT, clone de la Mini Copper S, mais en plus chère, plus lourde et moins sportive.
En 71, les choses vont changer. Les Mini quittent le catalogue de la British Leyland et continueront d’être produites par Innocenti (filiale italienne) jusqu’en 75. Pendant ce temps là, la 1275 GT va recevoir une boite plus courte et voir son prix repasser sous celui auquel se vendait la Copper S (cherchez pas à comprendre, c’est de la logique anglaise !). En attendant, elle devient maintenant moins chère et quasiment aussi performante, en tout cas, plus nerveuse. De plus, elle est équipée d’un tachymètre et de roues Rostyle en 10″. La production va s’arrêter en 1980 (avec l’arrivée de l’Austin Metro), ce qui n’empêchera pas la 1275 GT d’avoir été assemblée à plus de 110000 exemplaires, bien plus que la Mini Cooper S, qu’elle n’a pourtant pas réussi à remplacer dans le cœur des aficionados.
Eh bien celle qui affiche un sourire carnassier depuis le début de cet article, risque de changer la donne. Bon, oubliez la sage citadine anglaise, place à un missile sol-sol qui, s’il peut te péter la gueule au passage, il dira pas non. Elle est sortie d’usine en 1975, gentille petite Mini 1275 GT qui allait traverser l’Atlantique pour se retrouver au fin fond du Kansas en 2017 et voir sa vie totalement changer. Allez savoir c’qui a bien pu passer dans la tête de son nouveau proprio. Abus de fried chicken ? Ou justement, chicken pas frais ? En attendant le gars a décidé d’y virer le petit 4 cylindres et d’y coller un Honda J35A4 en position centrale arrière. Excusez moi pour ce terme barbare, il s’agit d’un V6 24s Vtec de 240 ch et 328 Nm de couple, qui tourne à un peu plus de 6000 trs. Le gazier qu’on retrouve d’habitude sous les capots des Honda Odyssey et Pilot, rien de sportif en l’occurrence, en tout cas loin des pompes à feu du constructeur. Avec lui, on est plus dans l’ambiance cruising.
Mais bon, une fois greffé dans une puce de moins de 700 kg, ça commence à changer la donne. Surtout que dans l’histoire, il s’est vu accompagné d’un turbo BorgWarner EFR et d’une ribambelle de modifs… Admission, ligne, gestion, intercooler… de quoi lui faire sortir 391 ch et 531 Nm. Puis comme il avait besoin de place, il s’est retrouvé derrière le pilote, dans un châssis tubulaire hybride réalisé sur mesure, et qui permet à la boite 6 manuelle, d’origine Honda elle aussi, d’être directement raccordée au pont, puisque la Mini est passée en propu’. Tous les réservoirs ont été transférés à l’avant afin d’y avoir un peu de poids. Les trains roulants sur mesure sont maintenus par des combinés filetés QA1 réglables en 3D. Le freinage est assuré par Wilwood et les ailes sont remplies par des jantes Diamond Racing en 13″ chaussées en Toyo Proxes R888 de 225/45.
Afin de coller le plumage au ramage, la caisse a été entièrement refaite et passée en mode warbird ! Face avant revue, angel eyes, lèvre verticale avec lame alu et retours latéraux, ça débouche sur des extensions XXL rivetées aussi bien à l’avant qu’à l’arrière où elles reçoivent des prises d’air NACA. Au niveau du hayon, la lunette a pris des vacances, tout comme une partie de la tôle du coffre. Pour dégager les calories, ce n’est que mieux. Les custodes arrière ont été transformées pour au contraire gaver le V6 en air frais. Et comme la puce devait sembler encore trop gentille, elle s’est habillée d’une robe vert armée avec les stickers qui vont bien, dont ce fameux sourire aussi jovial qu’impressionnant.
Et la cure continue une fois dans l’habitacle totalement vidé, arceauté, juste meublé d’un tableau de bord qui se limite à une tôle d’alu équipée de compteurs AutoMeter, de deux baquets Sparco avec harnais, d’un extincteur automatique, d’un coupe circuit, d’un volant trois branches et d’un original pommeau de levier de vitesses en forme de grenade. Rien ne vient perturber le pilote qui aura probablement du taf pour contrôler le missile sol-sol à la chasse à la trajo… car l’engin se limite maintenant à une utilisation 100% piste. Oubliez les promenades romantiques ou les balades dominicales… ‘fin, vous pouvez toujours, mais elles se feront surement le couteau entre les dents, avec un filet de base au coin des lèvres !
Enervée, j’ose imaginez les remises de gaz un peu « sèche » en sortie de courbe, avec grosse puissance, central arrière, sans aucune assistance à la conduite, pont rigide voir turbo lag… Un bonheur!!