La Wiesmann MF5, c’est le genre de caisse complètement barrée… de celles qui ne servent à rien, si ce n’est donner la patate à celui qui en tourne volant. Et éventuellement, tester sa capacité à maitriser son sphincter. La Wiesmann MF5, c’est un châssis, une caisse et un gros moteur plein de watts qui vient foutre le bordel. Forcément, un engin qui finit par poser ses roues sur DLEDMV !
Avec la MF5, Wiesmann a simplement repris le concept des monstres délirants qu’étaient les Cobra, Viper, TVR ou autres Noble. Des caisses totalement débiles, parfois artisanale, mais avec une gros point commun… elles sont surmotorisées. Les ingénieurs ont développés des châssis en se demandant qu’est ce qu’ils allaient bien pouvoir y coller comme moteur. Puis une fois le gazier trouvé, ils se rendaient compte que l’engin allait être aussi domptable qu’un taureau sous exsta… mais on s’en branle, les sensations passent par là.
Wiesmann, fondée par les deux frangins Wiesmann, a suivi la même recette et y rajoutant surement la Deutsche Qualität ! C’est à partir de 85 que Martin et Friedhelm décident de créer un roadster sportif qui affichera un look vintage mais avec des sous vêtements bien modernes. Ils vont assembler un châssis tubulaire, l’habiller et lui donner vie dans une cave avant de présenter leur première voiture en 88 au salon d’Essen. La machine est en route… A partir de 89, quelques voitures vont être vendues, mais le gros du business tient sur la fabrication de hard Top pour BMW et pour l’Audi 80 Cabriolet, réalisée dans une toute nouvelle usine ouverte en 90 à Dülmen, une p’tite bourgade au nord d’Essen.
En parallèle, les frangins peaufinent un vrai modèle, qui n’a plus grand chose d’approximatif. C’est donc en 93, après cinq ans de taff qu’ils vont lancer la première vraie Wiesmann de production, la MF3 (MF pour les initiales des frangins) qui sera inaugurée lors du Grand Prix de F1 de Monaco, rapidement rejointe par la MF30. L’année suivante, Wiesman passe un accord avec BMW pour la fourniture des ensemble moteur / boite.
Esthétiquement, les deux voitures sont identiques… la différence vient de ce qu’elles cachent sous leurs capots. Quand la première mise sur le 6 en ligne S54 (celui de ma M3 E46 avec ses 343 ch), la seconde se contente M54B30, le 3.0 l de 231 ch. Le poids fait le reste… respectivement 1180 et 1080 kg. De quoi donner à la sportive teutonne un caractère bien trempé. D’autant plus que bien né, le châssis lui assure un comportement de premier ordre, aussi sportif qu’efficace sans pour autant sacrifier le caractère de l’engin qui sait se montrer vif et réactif.
Les évolutions vont s’enchainer. En 2005, Wiesmann lance sa MF4 GT (coupé) qui passe du 6 en ligne au V8, celui de la 550i avec ses 367 ch. En mars 2006, c’est la MF4 Roadster qui complète la gamme, suivie en septembre 2006 du roadster MF5 qui lui, passe aux choses très sérieuses avec le S85, le V10 de la M5 fort de 507 ch. Une GT viendra la rejoindre quelques mois plus tard. C’est l’une d’elles qui vous taquine la rétine depuis le début de cet article…
Avec 1400 kg sur la balance, le missile devient sensible, caractériel et capable de pulvériser le 0 à 100 en moins de 4 secondes avant de filer à 311 km/h. Le prix a rendu la Wiesmann élitiste, 189.000 € hors options… ça commence à piquer, d’autant plus pour une marque qui se veut encore artisanale. Sachant qu’à ce niveau de tarif, en face, ça joue de la notoriété et du pedigree.
Wiesmann victime d’une poussée testiculaire ? Probablement… les ventes deviennent anecdotiques et la marque doit composer avec des difficultés financières. A tel point qu’en 2014, elle est placée en cessation d’activité avant d’être rachetée en 2015 par Contec Global et Rohen Berry qui mettent en place un plan d’investissement et annoncent en 2018 l’arrivée d’une nouvelle voiture prévue pour 2022. Wait and see…
» rajoutant surement la Deutsche Qualität » Je ne sais pas pour les premiers modèles, mais pour avoir mis mon séant dans des MF 3 et 4 exposé à Genève il y a quelque année, je peux assurer que oui.
Les jantes du modèles en photos sont t’elles d’origines, j’ai comme un doute???