Chez nous, c’était l’Audi 80 B1… mais une fois qu’on lui faisait traverser l’Atlantique, elle devenait Audi Fox. Une délicieuse petite berline qui avait pour objectif de faire grandir Audi et de lancer la série 80 qui allait durer plus de 20 ans. Une voiture que certains collectionneurs rêveraient d’avoir dans leur garage pendant que d’autres posent sur air et chaussent en BBS !
L’Audi 80 B1, c’est le début de l’aventure pour la berline allemande aux quatre anneaux. Une aventure qui va durer de 72 jusqu’en 95 avec quasiment 5 millions de voitures produites et interrompue par l’arrivée de la A4. Avec sa 80 B1, Audi officialisait le modèle en lui donnant une véritable légitimité. Car auparavant, elle n’était qu’une simple version de la F103 (l’Audi 60), commercialisée de septembre 66 à décembre 68 et noyée au milieu d’une gamme. A l’époque, le chiffre correspondait à la puissance que cachait le capot… Audi 60, 72, 75, 80 et 90.
Mais en 69, avec l’Audi 100, la marque prend donc la décision de revoir la codification de ses modèles en la simplifiant. Un seul chiffre, plusieurs moteurs. Plus tard, on y rajoutera une variante en fonction de l’architecture du moteur comme l’Audi 90 qui sera à l’Audi 80 ce que l’Audi 200 sera à l’Audi 100, comprenez par là, les mêmes voitures mais avec des moteurs à 5 plutôt qu’à 4 cylindres.
Mais celle qui nous intéresse aujourd’hui, finalement elle vient foutre le bordel dans tout ce que je viens de raconter ! En effet, les chiffres c’est bien, mais les lettres, c’est mieux. Du moins sur les marchés américains et australiens, où la petite Audi 80 devenait Audi Fox. A part le nom, rien ne change. Proposée en berline ou en break, elle va partager son châssis et sa carrosserie avec sa cousine de chez VW, la Passat, qui débarque en 73, juste un an après la 80. Mais pendant que chez VW, on mise sur une berline avec un profil fastback en trois ou cinq portes, chez Audi on préfère rester avec une traditionnelle trois volumes, deux ou quatre portes. Seul le break est commun aux deux cousines… si ce n’est que bien entendu, chacune possède sa propre face avant.
C’est donc une Audi Fox Wagon qui s’affiche devant vous. Une calandre qui englobe deux phares ronds. Les petits pare-chocs chromés. Une surface vitrée qui permettait encore d’y voir quelque chose. Et un hayon cerné par deux feux triangulaires. Les designers ne se s’étaient pas foulés… et avaient du oublier leur compas à la maison. Tout est tiré à l’équerre et à la règle. Et pourtant, 40 ans plus tard, cette ligne presque banale et compacte, offerte par des traits d’une simplicité aujourd’hui oubliée, l’a rendu craquante.
En tout cas, celui qui aime les lignes angulaires ne pourra pas résister longtemps aux charmes de cette Fox Wagon. Limant l’asphalte californien depuis sa sortie d’usine en 76, elle abrite un 4 cylindres 1.6 l de 83 ch accompagné d’une boite 4 manuelle. Oubliez toute notion de sport… avec elle, c’est cruising pépouze sur les routes qui bordent le Pacifique.
En tout cas, ça ne l’empêche pas de cruiser avec style. Robe Marathon Blue, petits pare-chocs de VW Jetta Mk1, BBS RF de 15″ en trois parties, chaussées de Federal en 165/45, et suspat’ pneumatiques histoire de poser la tôle au plus près du bitume.
Dans l’habitacle, on note juste le volant Nardi et le pommeau en bois qui viennent se marier avec le placage du tableau de bord, équipé de quelques manos supplémentaires sur la console centrale. Pour le reste, c’est vinyle noir et sono. Enfin dans le coffre on retrouve deux bonbonnes et les compresseurs dans l’emplacement de la roue de secours.
L’erreur serait de la comparer avec ses descendantes. A chaque génération son lot d’innovation et de technologie en plus, on appelle ça le progrès. Mais les anciennes ont su préserver le charme que la modernité à doucement oublié et sacrifié… une autre façon de redécouvrir la route.
© Exotics4Jon via BaT