A la fin de l’année 74, l’invasion de Toyota sur le sol américain, elle s’est faite en grande partie grâce à elle, la Toyota Corolla. Et chez le constructeur japonais, on a mis le paquet pour proposer une offre la plus variée possible… berline, break, liftback et coupé, avec tout en haut de la gamme, la SR5, une version pimentée pour aller chauffer les américaine bridée de partout.

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Aux States, dans les 70’s, la crise pétrolière a redistribué les cartes. Après des années de débauche et de no limit, le mot d’ordre est maintenant à l’économie. Les voitures doivent se montrer safe. Du coup, les gros V8 ne sont plus que l’ombre d’eux même… ils sont toujours aussi gros, mais affichent des rendements agricoles. Du coup, les japonais en profitent pour déployer leur savoir faire avec des petits 4 cylindres plein de caractère et sobres.

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Honda, Datsun et Toyota dégainent leurs petites populaires… Civic, B210 (ou Nissan Sunny) et Corolla. Les ricains n’ont pas vraiment l’habitude de voir ce genre de merguez. Et pourtant certains, lassés par leurs paquebots de tôle et de chrome, y trouvent un vent de fraicheur.

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La Corolla va quand même avoir du mal à trouver sa place. Au début de l’année 75, elle se fait même démonter par les journalistes de Road & Track, jugée trop grande, trop lourde et trop chère par rapport à ses concurrentes. Qui plus est, ils considèrent que l’économie de carburant n’est pas suffisante comparée à celle d’une VW Rabbit (Golf) qui propose une châssis plus sérieux et une habitacle spacieux. Mais Toyota va vite rectifier le tir en proposant deux nouveaux moteurs, un 1,3 l de 60 ch et un 1,6 l de 75 ch. La version « sportive », la SR5 (ou E37) devait s’en contenter. Elle restait quand même loin des gaziers proposés sur les versions JDM, notamment le 1,6 l de la TE37 qui affichait 105 ch.

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Eh bien tout ça c’est de l’histoire ancienne avec celle que je vous ai trouvée. Une E37 de 75, qui arpès une sommeil de plusieurs année au fond d’un terrain, a été entièrement refaite en 2005. En y étant, elle est justement passée en mode TE37… du moins pour le look. La caisse a été mise à nue afin d’être refaite. Les ailes ont été remplacées par les modèles japonais, reconnaissables à leurs extensions et aux grilles de prises d’air à l’arrière.  Les rétros ont migré sur les ailes avant. Un lèvre vient habiller la face avant, tout comme les deux longues portées qui aménagent dans la calandre. Enfin, les deux pare-chocs chromés sont étincelants et une robe British Racing Green est venue recouvrir la tôle.

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Le châssis est équipé de trains roulants d’AE86 et maintenu par des suspensions composés d’amortos Tokico Illumina réglables en dureté avec des ressorts courts Ground Control réglables en hauteur. Des platines permettent de régler le camber. Et pour s’arrêter, l’engin fait maintenant confiance à quatre freins à disque avec à l’avant des étriers 4 pistons qui mordent des disques rainurés. Enfin des jantes Enkei 92 montées en Toyo Proxes R888 se chargent de passer les watts au sol.

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Et justement, c’est là que ça part un peu en vrille. Exit le 1,6 l puisqu’à la place, le coupé japonais accueille un 1,8 l 3T-GTE, le 4 pattes turbo qui animait la Celica GT-T (la TA63, la première Celica équipée d’un turbo). En y étant, il reçoit une nouveau collecteur, un turbo T2/T3, un boost controler Turbonetics, des arbres à cames Performance Cams, des ressorts de soupapes renforcés, des bielles Eagle H-beam avec pistons forgés Wiseco, une nouvelle gestion Simple Digital Systems et une ligne inox sur mesure qui débouche sur un silencieux MagnaFlow. Armé de la sorte le gazier passe de 160 à plus de 220 ch… qui filent droit vers les roues arrière via une boite manu W58 empruntée à une Supra, associée à un pont court Ford et à un DGL Positraction.

Dans l’habitacle, les sièges ont été remplacés par des baquets un peu plus enveloppants, accompagnés d’un jeu de pédalier alu, d’un pommeau, d’un volant Grant en bois, d’une collection de manos et d’un potard pour gérer la pression de l’escargot. Pour le reste, ça se passe entre celui qui tourne le volant et le souffle du 4 pattes qui doit bien s’amuser à essayer de faire passer le cul devant. Car avec moins de 900 kg sur la balance, le coupé japonais doit afficher un caractère plutôt bestial. Toyota disait qu’elle était sportive… il lui aura fallu plus de 40 ans pour le devenir véritablement !

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