Nous sommes à la fin des 80’s et Audi monte sérieusement en gamme pour s’aligner face à Mercos et BMW. La marque développe son catalogue comme avec l’Audi 90 qui n’est en fait qu’une Audi 80 mais mieux équipée et plus puissante, sans pour autant devenir sportive. Non, ça c’est encore réservé à la compet’. Mais la base est là, idéale pour un swap histoire de la faire passer en mode S4…
Dans les 80’s, Audi a prouvé qu’en collant des watts sous le capot, en osant innover, en élevant la qualité et en allant jouer la gagne en sport auto que ce soit en rallye ou sur circuit, on pouvait monter le level et rejoindre l’élite de la catégorie et tout ça, en une grosse dizaine d’années.
L’Audi 90 c’est la digne représentante de cette période où le constructeur cherchait à basculer dans le premium. Du coup, quand la 80 se voulait une populaire de qualité, la 90 montait le niveau d’un cran. Plus d’équipement, plus de luxe, plus de puissance et plus de technologie avec la transmission Quattro. Ajoutez y la 90 GTO qui allait pulvériser ses concurrentes en IMSA et vous comprendrez que la berline a largement joué son rôle dans la stratégie de montée en gamme du constructeur allemand.
Celle que j’vous ai trouvée a vu le jour en 94, une des toutes dernières à être tombée des lignes. Et là, j’anticipe sur la réponse de Jean Raoul qui va m’expliquer que la 90 a quitté le catalogue en 91 et qu’il est donc impossible que celle-ci soit de 94… oui, mais non. Car si la 90 a bel et bien été arrêtée en 91, de l’autre côté de l’Atlantique, sa carrière ne s’est achevée qu’avec l’arrivée de l’Audi A4 en janvier 95. Bref, notre 90 quotidienne affiche vaillamment 30 balais, plus de 250000 bornes et 230 bourrins… et là encore, Jean Raoul il dit que la 90 la plus puissante faisait 170 ch. Eh bien mon cher Jean Raoul, tu nous fais chier !
Si vous levez le capot de la berline allemande, vous tomberez sur un 5 cylindres, un 2.2 l turbalisé, emprunté à une Audi 100 S4 de 92. Avant d’emménager entre les ailes de la 90, il a vu débarquer un turbo BorgWarner EFR 6258 capable de charger à 2,1 Bars maxi, une admission 3B avec intercooler, de nouveau arbres à cames, des injecteurs de 1100 cc gavés par une pompe gros débit Walbro 400, un nouvel allumage, un refroidissement revu à la hausse, une gestion VEMS pour passer en E85 et un collecteur Wagner RS2 Evo avec ligne complète inox Jetex 3. On peut donc dire que même les 230 ch sont de l’histoire ancienne, puisqu’ainsi armé, le gazier en affiche allègrement plus de 300 !
La transmission se fait via une boite 6 manuelle renforcée, équipée d’un embrayage South Bend. Le Quattro se charge de répartir les watts entre les quatre roues, aidé dans sa tâche par un différentiel central Torsen et un AZC verrouillable à l’arrière.
Pour tenir au pavé, les suspensions font confiance à des combinés KW V1 réglables en hauteur et en dureté. Quant au freinage, on retrouve des étriers Porsche, avec notamment du 6 pistons à l’avant, pour mordre des disques de 323 et 300 mm. Enfin le tout est posé sur des jantes en 18″ piquées sur une Audi A8 W12 avant d’être chaussées de BFGoodrich g-Force Comp-2 A/S en 225/40.
Dehors, rien ne laisse imaginer le level de l’engin. Physiquement la 90 se contente de phares de RS2, d’un pare-choc européen légèrement modifié, de feux fumés Treser, d’un aileron et d’une robe blanc nacré. Dedans, le cuir a morflé, il porte les stigmates d’une vie déjà bien remplie. Les placages d’origine ont laissé leur place à du carbone bleu. On retrouve également un pommeau inox avec shortshift, une sono Blaupunkt, des manos pour veiller à la santé du 5 pattes et un volant Audi RS. C’est propre.
Au final cette Audi 90 doit pouvoir en remontrer à des plus modernes, sans pour autant perdre le charme de son âge et de son époque. Une cure de jouvence pour ne pas vieillir…
© Grillage via BaT
Délicieux, modifié avec gout dans le sens du respect des prods aux anneaux d’époque, j’adore!!!
Le côté patiné du cuir OK, mais il mériterait un p’tit nettoyage. Curieux pour une Réal US, qui d’habitude va plus dans le détail. À part ça j’adore. Quand on voit le vil prix d’une 90 chez nous, ça donne envie !