Comme chaque année depuis 1992, le Tour Auto est parti de Paris pour rejoindre Cannes, du Grand Palais Ephémère à la Croisette, pour un peu plus de 2000 km, en VHC ou en VHRS, avec 238 équipages loin de se la jouer balade printanière. Porno mécanique assuré…

Le Tour Auto, c’est la version moderne du Tour de France automobile né en 1899. Une course de régularité pour cette première édition qui va voir s’affronter 19 voitures – et plusieurs motos – dont une majorité de Panhard & Levassor. Seulement 9 rejoindront l’arrivée. Il revient en 1906, puis les éditions vont se succéder sans forcément avoir lieu chaque années. La première guerre mondiale vient interrompre la série avant qu’elle ne fasse son come back en 1922 pour devenir annuelle à partir de  1929. Mais en 1937, sans connaitre de véritable succès, elle disparait une nouvelle fois du calendrier.

En 1951, le Tour de France auto est relancé à l’initiative de l’automobile club de Nice. Il est maintenant réservé exclusivement aux voitures mais surtout, va enfin voir arriver des épreuves de vitesse qui signera l’arrivée des Ferrari, Porsche et autres Jaguar. Les éditions s’enchainent, les constructeurs affluent et les spectateurs sont au rendez-vous. Rédélé, Behra, De Portago, Moss, Gendebien, Trintignant… peu à peu le Tour de France automobile devient l’une des références des courses de GT et Tourisme. A tel point qu’il va voir s’affronter les Ferrari 250 GTO, Shelby Daytona, Alfa SZ, Porsche 904 GTS…

Après 4 années d’interruption de 65 à 68, il revient mais c’te fois ci, sous l’égide de la FFSA. Dorénavant, il n’y a qu’un seul classement général, toutes catégories confondues. Après une timide édition de 69, celles de 70 et de 71 ne feront pas semblant en voyant l’entrée en jeu des protos Matra 650 et Ferrari 512M avant d’être interdits pour l’édition de 72, qui verra l’arrivée des Gr.4, et comptera désormais au championnat d’Europe des voitures de sport.

A la fin des 70’s et pendant les 80’s, le Tour de France automobile disparait du championnat d’Europe pour rejoindre le championnat de France des rallyes. Il va voir s’affronter les références tricolores de la discipline, Darniche, Andruet, Larousse, Almeras, Béguin, Mouton, Clarr, Loubet, Fréquelin, Chatriot, Ragnotti, Auriol… et c’est la même pour les monstres, Lancia Stratos, Fiat 131 Abarth, Kadett GTE, Porsche 911, A310 V6, 308 GTB, Lancia 037, R5 Turbo, Manta 400, Audi Quattro… mais l’épreuve ayant du mal à attirer les équipes et pilotes étrangers, elle finit par disparaitre définitivement après l’édition de 86.

Mais une fois encore, le Tour de France automobile va renaitre de ses cendres. Nous sommes en 92, Patrick Peter est contacté par l’automobile club de Nice (encore eux) pour relancer l’épreuve sous forme de rétrospective historique en la baptisant Tour de France Auto qui deviendra à partir de 97 le Tour Auto.

Aujourd’hui, le Tour Auto est divisé en deux catégories, VHC et VHRS. Pour ceux qui n’y connaissent rien en courses historiques, pour le VHC, c’est du scratch pur et dur. Le pilote, le copilote, la voiture et le chrono. Pour le VHRS, c’est de la régularité en fonction d’une moyenne choisie (haute, intermédiaire ou basse)… c’est plus de la stratégie où le copilote donne et indique le rythme à son pilote pour éviter les pénalités en étant trop en retard ou en avance sur les temps imposés.

Quoiqu’il en soit, pour être éligible, il faut que la voiture ait participé à l’une des épreuves entre 51 et 73 avec quelques entorses au règlement comme les Ferrari 308 GTB ou Porsche 911 RSR ou BMW M1 Procar. Bien entendu, toute sont classées dans différents catégories.

Voilà, maintenant que vous savez presque tout, ne reste plus qu’à admirer les magnifiques photos (l’autosatisfaction c’est cadeau !) de ces engins mythiques, avec à leur bord, Henry Pescarolo, Thierry Boutsen, Jean-Pierre Richelmi, Mr John of B, Dominique Chapatte, François Allain, Gregory Galiffi, Jean Pierre Gagick, Gerry Blyenberg ou encore Olivier Pernaut…

Bref, le Tour Auto, pour un amoureux de caisses, c’est ni plus ni moins que du porno mécanique… Allez, on vous donne rendez-vous en 2024.

© DLEDMV & Peter Auto