Quand tu tombes sur une Ferrari F40, tu peux faire une croix sur le calendrier… quand tu te rends compte que cette F40 est une F40 LM, tu peux même en faire deux. Et quand tu te rends compte que finalement son histoire a de quoi filer la chtouille à tous les puristes… ben t’en fais un article !
Si ce n’est qu’avant tout, je ne peux pas commencer cet article sans remercier Camille de CA Detailing. Car au delà d’être aussi pro que compétent, son garage ne cesse de voir défiler les caisses les plus mythiques de la production auto, qu’elles soient modernes ou anciennes. En même temps quand t’es bon…! Du coup, après le magnifique duo d’Aventador, c’est au tour de la diva italienne de poser ses roues sur DLEDMV.
La Ferrari F40, j’vous en ai déjà parlé en long, en large, en travers et même en 3D ! Pour la F40 LM, ben c’est la même. Eh bien celle qui pose ses roues aujourd’hui, c’est un peu le mélange des deux. Elle est née stradale… ‘fin si on peut l’appeler comme ça vue que d’origine, on la croirait déjà échappée d’un circuit. Bref, elle a vu le jour avec son V8 3.0 l biturbo, ses 478 ch, du carbone et du kevlar dans tous les coins, les vitres en lexan avec la trappe coulissante, sa grille de boite manuelle en alu et bien entendu, sa robe Rosso Corsa.
Tout se passait bien jusqu’à ce qu’elle ne passe par Noël Racing, l’antre de Jean Christophe Noël, un orfèvre de la mécanique qui s’est fait une réputation auprès des amateurs de Cavallino Rampante notamment en étant l’un des rares spécialistes à oser s’attaquer à la F40 pour y tirer des watts et optimiser son châssis. Alors qu’il lui fallait remplacer le réservoir en carbone d’origine qui avait tendance à devenir poreux avec les années, il n’en faudra pas plus que notre F40 finisse par lui dévoiler ses organes afin qu’il y mette les mains dedans.
Les V8 est revu de l’admission à l’échappement. L’opération va se solder par une puissance de 650 ch et un châssis passé en mode LM avec des amortos Öhlins, un freinage Brembo upgradé étriers 4 pistons pour mordre des disques rainurés, un jeu de jantes OZ Racing forgées en 18″ et un aileron réglable. La F40 est devenue une LM street legal.
Oui, modifier une F40. Attention, Jean Christophe c’était un maniaque de la qualité, un perfectionniste qui ne voulait pas d’à peu près. On était loin des pseudos préparateurs moldaves à la sauce vieux garage racing, qui vous modifient des moteurs en vous facturant à prix d’or des soit-disant pièces perf commandées par palettes sur Wish ou Aliexpress ! Non chez Noël Racing, on se sert chez les meilleurs ou alors on usine soit même les pièces qu’on a imaginées et développées.
Mais j’en reviens… modifier une F40 ! Faut quand même un sacré level de cojones pour y aller. D’autant plus quand tu vois que la côte des supercars italiennes. Sur certains marchés, quand les modifs sont faites par un spécialiste de renom, ça n’a quasiment aucune influence. En France, c’est pas la même. Si tu modifies, on te pend avec du barbelé par tes testicules !
C’est là que le proprio va avoir l’idée génialissime de faire expédier sa voiture dans l’une des concessions Ferrari Classiche afin de la faire certifier. Pendant plusieurs mois, les spécialistes vont la vérifier, regarder les différents éléments, checker le moindre centimètre carré, le moindre organe technique et mécanique avant de confirmer que tout a bien été réalisé dans les règles de l’art.
Oui, cette F40 devenue F40 LM et au V8 biturbo préparé à 650 bourrins a ainsi obtenu le certificat Ferrari Classiche. Le sésame qui rassure tous les collectionneurs sans toucher à la valeur. Au contraire elle confirme l’exclusivité de cette F40 unique dans sa définition. Une véritable prouesse et un bras d’honneur aux puristes… d’autant plus que la modif ne s’est pas faire sur une 308 GTB ou à la rigueur sur une Testarossa, mais bel et bien sur LA Ferrari qui a surement le plus marqué les esprits. Un bel hommage à Jean Christophe qui nous a malheureusement quitté en 2021.
© DLEDMV via Titi