La Renault Clio V6, c’est le choc de la fin des 90’s. Née pour le sport auto, l’engouement du public et des médias va être tel que le constructeur au losange va oser franchir le pas et finir par en proposer une version civile. Un engin bien barré, totalement délire, et pour celle que je vous ai trouvée, une bonne cure de vitamine !
Formule monotype
En 95, après l’échec de l’A610, Renault sacrifie Alpine au profit de Renault Sport avec, en guise de porte drapeau, le Spider. Une sportive radicale qui va surtout servir de base pour la formule monotype maison, le Spider Trophy. La marque au losange tient là son coup de comm’. Un généraliste capable de pondre un engin d’ce genre, faut avouer qu’il fallait en avoir ! Si ce n’est qu’à l’approche de la fin des 90’s, la marque s’apprête à devenir centenaire mais aussi à remplacer son best seller, la Clio. De quoi donner des idées… et une fois de plus, bien débiles !
Clio V6 Trophy
En mars 98, Renault dévoile sa Clio 2 qui sera lancée officiellement quelques mois plus tard pour le Mondial de l’Auto, aux côtés d’une méchante version RS – Renault Sport – et d’une version hypertrophiée équipée d’un V6 en position centrale arrière, un concept car au cul laaaarge qui rappelle celui de la R5 Turbo. Si la Clio RS doit se charger de lancer la Clio Cup, la Clio V6 va elle remplacer le Spider en ayant sa propre formule monotype, le Clio V6 Trophy et basta…
D’abord un concept car
Mais voilà, pour marquer le coup, le concept car présenté n’a rien à voir avec la future version course. Chez Renault on s’est « amusé » à la civiliser. Elle est courte, large, musclée et affiche un look sportif, impressionnant et séduisant que sa robe grise peine à rendre discrète… au contraire ! Devant les lignes de la bestiole, le public est déchainé, tout comme les médias. Il ne va pas en falloir plus pour motiver Renault qui décide de tenter le drop et de la produire en série.
Evolution
C’est ainsi qu’en 2000, la Clio V6 rejoint le catalogue Renault. La voiture est assemblée au sein de l’usine suédoise de l’écurie britannique TWR (le Tom Walkinshaw Racing). En 2003, après 1631 exemplaires vendus, la Clio V6 est restylée et en profite pour passer à Dieppe sur les anciennes lignes de production Alpine, qui avaient auparavant accueilli le Spider et l’A610. Les ingénieurs maison en profitent pour revoir les défauts de la Phase 1, notamment ses trains roulants. Au passage, le V6 2.9 l passe de 230 à 255 ch. La Phase 2 est plus performante, plus affutée, mais aussi plus docile.
Moins de 3000 Clio V6
En 2005, après 1631 Ph1 et 1309 Ph2 produites, elle prend sa retraite. Vous m’direz que moins de 3000 exemplaires c’est pas cher payé… m’enfin on est là devant une caisse qui à la base, ne devait même pas voir le jour. Donc rien d’étonnant que de s’dire qu’elle reste rare… et encore plus pour celle que je vous ai trouvée.
Esprit Moteur
Enfin non, c’est Pierre qui l’a trouvée. Pierre ? Mais si rappelez vous, Esprit Moteur, la BMW Z1… voilà. Eh bien Pierre il a un don pour trouver des pépites. Des sportives dans un état irréprochable, souvent peu kilométrées, et parfois rares, ou du moins dans une livrée qui ne coure pas les rues. C’est le cas de cette Clio V6 Ph2 qui s’affiche dans un détonnant Orange Sanguine. Il n’y en aurait eu que 12 qui seraient sorties des usines de Dieppe dans cette robe. Autant vous dire que vous aurez plus de chance de croiser une Ferrari 250 GTO (36 ex.), un McLaren Senna LM (20 ex.) voire même une Ford GT40 MK1 street legal (31 ex.) qu’une Clio V6 Orange Sanguine… c’est pas moi qui le dit, ce sont les statistiques !
Seulement 12 !
Outre sa livrée originale, la citadine sous hormones embarque ses hanches laaaaarges, son V6 de 255 ch, les OZ Superturismo en 18″, les sièges baquets en cuir alcantara et la signature de Jean Ragnotti. Un vrai collector dispo à la vente chez Esprit Moteur. Elle vous intéresse ? Contactez nous, on fera suivre.
Si un jour vous souhaitez faire des reportages sur l’histoire des Clio RS, comme vous venez de le faire sur la CLioV6 Ph2, j’ai quelques anecdotes croustillantes à vous communiquer car j’ai participé derrière le volant à la mise au point de toute la gamme Renault Sport de 98 à 2008. Des bombinettes qui sont sorties des chaines après maintes joutes verbales techniques avec certains dirigeants de Renault peu favorables aux « petites séries » peu lucratives et chronophages pour les équipes techniques car nécessitant beaucoup d’attention vu leurs performances et leurs exigences. Histoire de mettre un peu de piment et de vécu dans vos reportages…