’95 Mercedes C280 DTM Style – Que de la gueule !
par Thierry Houzé | 10 décembre 2024 | Street |
Avec la 190, Mercedes a réussi son lifting… enfin surtout celui de sa clientèle. Voiture plus dynamique, clientèle plus jeune. Si ce n’est qu’au bout de 11 ans de carrière pour presque 1,9 millions d’exemplaires, il a bien fallu la remplacer. Compliqué quand tu parles d’un best seller. Mais la W202 va tenter de relever le défi, inaugurer la famille Classe C et ainsi, permettre à cette C280 DTM Style de poser ses roues sur DLEDMV…
La relève
La Mercedes Classe C W202, c’est la reine de la LOA, celle qui a su devenir le déplaçoir favori des chefs d’entreprises, des jeunes cadres dynamiques, des taxis et même des pères de famille en recherche d’image auprès de leur belle mère. Pourtant, sa mission s’avérait difficile… difficile de remplacer la Mercedes 190, celle qui a bouleversé l’alignement des planètes en venant redynamiser la marque étoilée et battre des records de ventes. Il n’empêche que si la 190 a bien décollé… l’important était de ne pas se crasher avec celle qui devait la remplacer. D’autant plus qu’en face, BMW avait frappé un grand coup avec une E36 qui s’imposait de suite comme la référence des berlines dynamiques. Alors si la nouvelle berline compacte siglée Mercedes est attendue au tournant, elle ne va pas se rater.
La Classe !
Nous sommes en 93 quand Mercedes profite de sa nouvelle W202 pour refaire ses classes et surtout pour les inaugurer. Pendant que la W124 est légèrement restylée et devient Classe E, les Classe S, Classe SL et Classe G ne sont que les nouveaux noms des modèles déjà au catalogue. Du coup la W202 reste la seule véritable nouveauté et ouvre ainsi le bal de la famille Classe C. Et ça fait 30 ans que ça dure !
Mieux que la Baby Benz ?
En comptant sur une gamme qui allait du 4 cylindres au V8 en passant par le V6 ou le 6 en ligne et même un 5 cylindres (pour la version mazoutée), la Classe C W202 va être diffusée à quasiment 1,9 millions d’exemplaires… si on compte après la virgule, ce sont 4000 voitures de moins que la 190… mais en seulement 7 ans quand la Baby Benz avait tenu 11 ans. Le pari est donc gagné pour l’état major de Mercedes.
DTM et ITC
Tout comme sa frangine 190, la Classe C se chargera aussi de faire briller l’étoile de sa calandre en DTM. Si la 190 répondait au règlement Gr.A, la Classe C devra s’adapter aux nouvelles règles de la Classe 1, plus permissive et qui voit l’arrivée des V6 à la place des 4 cylindres. Elle recevra ainsi un cylindres 6 en V de 2.8 l pour 440 ch perchés à 12000 trs et qui passera même à 500 ch dans sa tout dernière évolution. La Mercedes Classe C DTM, puis ITC, permettra à Klaus Ludwig et Bernd Shneider de remporter les titres en 94 et 95. Mais ceci est une autre histoire… que je vous ai déjà racontée.
Une bonne base…
En tout cas, si la Classe C a marqué l’histoire du DTM et de l’ITC, elle a aussi marqué celle de quelques petrolheads. En effet, alors que la W202 badgée AMG commence tout juste à attirer les aficionados, ce n’est pas encore le cas des frangines standards. Encore accessible pour pas grand chose, certains ont déjà compris qu’elle peut avoir du potentiel… surtout équipée du 6 en ligne 2.8 l fort de 193 ch. Malgré les chiffres, ça n’en fait pas forcément une sportive mais plutôt une base qui ne demande qu’à être dévergondée.
C280 sous hormones
Tenez, prenez celle que je vous ai trouvé. Cette mercedes C280 de 95 a passé le début de sa vie en tant que paisible berline jusqu’à ce qu’elle se retrouve entre les mains d’un fan qui a décidé de la faire passer en mode Mannesmann D2, le sponsor officiel de celle qui a remporté la saison 94 de DTM. Faut dire que le gars n’y est pas allé de main morte… kit complet DTM avec les extensions XXL, les bas de caisse, le pare choc avant largement aéré, celui à l’arrière intégrant les sorties d’échappement et l’aileron biplan sur le coffre. Les couleurs de guerre sont de la partie.
Cuir et clim !
Pour remplir les ailes, des BBS en 19″ montées sur des moyeux à écrou central. Les suspensions réglables sont signées KW. Pour le freinage, celui d’origine a été jugé suffisant. Dans l’habitacle, c’est la même. Les sièges en cuir biton gris et noir, sont loin d’apporter l’ambiance racing d’un duo de baquets Recaro ! Le tableau de bord a conservé son autoradio, sa clim bizone, le régulateur de vitesse, ses commandes de vitres élec ou d’appuis têtes rétractables et les tiroirs range cassettes… seul le volant s’est habillé d’alcantara tout comme la console centrale. A l’arrière, si la banquette est toujours là, il sera compliqué d’y poser ses fesses puisqu’un arceau se charge d’occuper l’espace.
Ce n’est que le début…
Sous le capot étoilé, le L6 2.8 l a juste été libéré par un filtre à air K&N dans la boite d’origine et d’une ligne inox sur mesure… une fois de plus, associé à la boitoto d’origine, il ne faut pas s’attendre à un miracle. MAIS… le potentiel est démentiel ! Certains diront « bouarf, que d’la gueule »… et ils auront raison. Si ce n’est que la belle ne demande plus qu’à se transformer en bête. A moins qu’elle ne vous donne des idées…
Juste une précision, le moteur n’est pas le V6 type M112 mais le 6 en ligne type M104.
Très bonne mécanique.
Bonjour Thierry,
Désolé de te contredire, mais les vues du compartiment moteur montrent que cette MB est équipée d’un 6 en ligne M104 et non d’un V6 comme tu l’indique dans le texte. Ce qui est cohérent avec l’année 1995.
Bien cordialement
Eric
Heureusement que nos lecteurs sont vigilants. La coquille a été rectifiée.