Chaque culture a ses codes et ses bases privilégiées. Prenez le hot rod, le classique, c’est le Ford 32. Dans le custom, elles sont plus nombreuses, Chevy Bel Air ou Impala, Ford Shoebox, Lincoln Continental ou celle qui débarque sur DLEDMV, la Mercury Eight. Et celle là, appelez la Blanc’s Buggy…

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Mercury a vu le jour en 1939 à l’initiative d’Edsel Ford. Filiale du groupe éponyme, les Mercury se positionnaient entre les populaires Ford et les luxueuses Lincoln avec pour objectif d’aller chasser sur les terres de Buick et Pontiac (GM) mais aussi de Chrysler. Pour ce faire, c’est sur les ailes de la Mercury Eight que vont reposer tous les espoirs de l’état major de Ford, car c’est elle qui va ouvrir le bal et inaugurer la gamme Mercury. Une seule voiture, proposée en berline, coupé, cabriolet et wagon. L’histoire va durer 10 ans avant que la gamme ne finisse par s’étoffer en voyant débarquer les Monterey, Montclair, Turnpike…

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Il n’empêche que la Mercury Eight va rapidement devenir l’une des références de la kustom kulture. Et ça on le doit à George Barris. N’en déplaise à ses détracteurs, mais c’est lui qui réalisera le premier top chop en 1949. Ce sera sur une Mercury Eight flambant neuve de la même année. De quoi lancer la mode et faire rentrer la Eight dans la postérité. En 53 il enfonce le clou avec un autre coupé Eight de 51, pour en faire le Hirohata Merc, considéré encore aujourd’hui comme l’un des 20 customs qui a marqué l’histoire, rien que ça ! En 55 Hollywood confirme en mettant James Dean au volant d’un coupé Eight de 49 dans la Fureur de Vivre. Beaucoup plus tard, le lieutenant Marion « Cobra » Cobretti chassera un serial killer au volant de son coupé Eight de 1950. La voiture fait partie de la collection personnelle de Sylvester Stallone.

Bref, aux States, c’est comme ça que tu rejoins le panthéon des caisses de cowboys. D’autant plus que la Mercury Eight, c’est d’abord une gueule qui affiche l’opulence d’une Amérique en pleine croissance à une époque ou ça tombait quasiment tout seul de partout. Des lignes extrapolées, du chrome à tous les étages, un V8 Flathead et des suspensions fournies par Hollywood Chewing gum ! La candidate parfaite pour passer en mode custom avec tout l’bazar qui va avec, top chop, flaming, airride, swap de goret… et parfois même tout en même temps !

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Celle que je vous ai trouvée, elle se la joue classe. Elle s’appelle surtout Blanc’s Buggy, sortie du Speed Shop de Dick Dean et largement inspirée de Hirohata Merc’, c’était en 1989. Le gros coupé au toit rabaissé de 4,5″ s’affiche en bicolore Pearl White et Gold coves séparés d’une barette chromée. La calandre rutilante a été empruntée à une DeSoto de 54 qui se termine sur deux embouts chromés et réalisés sur mesure. Les phares et les feux sont frenchés (incrustés et lissés à la tôle pour les novices). Les jantes ont su se contenter du 15″, en même temps, en 89, on chaussait encore petit. Il n’empêche qu’avec ses boudins à flancs blancs, ça lui va parfaitement bien.

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La caisse repose sur un châssis plus moderne piqué à une Oldsmobile 88 de 1977. Chaque aile abrite des airbags qui permettent de venir claquer la tôle contre le bitume. Le freinage n’a rien d’exceptionnel… en même temps la voiture n’est pas faite pour s’aligner au départ d’un time attack ou d’un dragship. Son truc, c’est le cruising le coude à la portière, bercé par les ronrons du V8 Oldsmobile 455 ci (7,5 l) gavé par un carburateur quatre corps Holley, une admission et une culasse Edelbrock Performer. Une ligne MagnaFlow plus tard, le gazier accuse du 400 ch… hors taxes pour un couple de remorqueur !  Bien entendu, le big block reçoit son lot de chrome…

Dans l’habitacle, c’est back to 80’s. De la moquette, du cuir, du velours, du chrome et une sono digne d’un concert des Stones ! Le tout en reprenant le code couleur de l’extérieur. Entre nous, contrairement à certains projet moderne qui affiche un style design avec carbone et titane, c’est plus en adéquation avec c’qu’on attend d’un engin à cruiser. C’est ringard… mais ça claque et surtout, ça colle avec l’esprit de la Eight.

Au final, cette Mercury Eight Blanc’s Buggy a elle aussi laissé un trace dans l’histoire du custom. Elle a raflé un grand nombre de prix et de récompenses dans quasiment tous les différents rassos où elle a posé ses roues. De quoi rentré dans la légende et de devenir, elle aussi, un mythe de la Kustom Kulture.

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