’95 Vauxhall Cavalier BTCC – L’arme de John Cleland !
par Thierry Houzé | 10 octobre 2025 | Racing |
La magie des marchés. Prenez une Vauxhall Cavalier, faites lui traverser la Manche et elle devient une Opel Vectra avec le volant du bon côté… et la caravane accrochée au cul. Oui, par chez nous, l’Opel Vectra, au niveau pompelup, beaucoup la classent entre les hémorroïdes et les charentaises ! Pas reluisant tout ça… Sauf qu’en Angleterre, ils en ont fait une sportive. Et pas qu’un peu puisqu’une fois confiée à John Cleland, elle lui a permis de rafler le titre en BTCC !

TOCA
Après des années sur la Megadrive, j’ai réussi à me sevrer des consoles et autres bornes d’arcade. Mais en novembre 97, lorsqu’un pote me montrait la démo de Gran Turismo, je craquais et fonçais signer illico un nouveau pacte avec le diable « jeu vidéo » et courrais m’acheter une PS1. Et vous savez quoi ? S’il me fallait encore patienter 6 mois avant de pouvoir jouer à Gran Turismo, il y avait une autre nouveauté motorisée qui venait de tout juste de débarquer… TOCA. Je venais de passer de Virtua Racing à TOCA. La claque ! Prêt à en découdre sur les circuits british au volant de la Honda Accord, de la Peugeot 406, de la Renault Laguna ou de l’Audi A4. Les autres ? Bah, pas ma came… surtout l’Opel Vectra. Enfin pardon, la Vauxhall Cavalier.
Opel Vectra ou Vauxhall Cavalier
Faut dire que niveau sex appeal (on dit sex à piles aujourd’hui avec les nouvelles voitures !) la Vectra n’était pas la plus attirante de la bande. Comme souvent, le temps à fait son oeuvre… Pourtant, entre la 2.0 l 16v, la Turbo 4×4 et la V6, elle faisait tout c’qu’elle pouvait pour se sortir de cette image qui lui collait à la tôle. Avec le temps et l’âge, j’me dis que ce qui plombe l’image de ce genre de caisse, c’est surtout celles qu’on croise. Et faut reconnaitre que des Vectra A, on les croise plus souvent en mode tromblons mazoutés qu’en sportives reluisantes ! Heureusement que vin-doc est là pour nous aider à faire le bon choix. Malgré tout, il est là le souci de ce genre de caisse. Parce qu’au final, quelques années plus tard, quand tu te cherches une base sympa, bah t’as pas envie de te retrouver dans cette poubelle qui semble avoir fusionné avec un poulpe ! En tout cas, c’est le souvenir que t’en as… Pourtant, il suffit qu’on tombe sur une Vectra posée et bien chaussée et on s’dit « Rah, mais c’est sympa finalement »…
Une sacrée gueule !
Vous voyez où j’veux en venir. En tout cas, quand je vois cette Vauxhall Cavalier ex-gloire du BTCC, ça donne presqu’envie de tenter le drop. Esthétiquement, elle sait viriliser la berline. Une lèvre à l’avant, un aileron à l’arrière, des ailes tirées et des couleurs de guerre du team Vauxhall Sport, des bandes jaunes sur une robe blanche. Rien de plus… enfin si, mais ça se passe en dessous. Double triangulation pour le train avant avant et multibras à l’arrière, le tout maintenu par des suspensions Dynamics réglables en 3D. Le freinage est signé AP Racing devant et Brembo derrière. Des jantes Dymag en 19″ viennent flirter avec le bord des ailes. Pour ceux qui s’posent déjà la question, y’a pas de dos d’âne sur un circuit !
Dedans…
Dedans, c’est vide. On croirait qu’un huissier est passé se servir ! Enfin heureusement il a laissé l’essentiel. Un arceau, un baquet Sparco avec harnais Willans, une console centrale en carbone avec tout c’qui faut, commutateurs, fusibles, bouton de démarrage, coupe circuit… et tout l’bazar. A la place du passager le boitier de gestion et d’acquisition Alpha Weber, et devant le volant Racetech, un dashboard numérique Pi Research. La boite séquentielle X-Trac à 6 rapports manuels se commande depuis le levier sur la colonne de direction.
Signé Swindon pour 290 ch et 260 Nm
Sous le capot, le 4 cylindres 2.0 l 16 double arbres est passé entre les mains de Swindon. Le sorcier d’la mécanique l’a revu du sol au plafond, des pistons à l’admission, et d’la culasse à l’échappement pour aller y tirer 290 ch à 8400 trs et 260 Nm de couple perchés à 6500 trs. Avec 975 kg à remuer autant dire que l’engin avait de quoi en remontrer… si ce n’est qu’elle collait surtout au règlement car toutes les berlines alignées sur la ligne de départ affichaient les mêmes specs. La différence elle se faisait dans les réglages mais surtout entre le baquet et le volant…!
Championne en 95 avec John Cleland
John Cleland et Vauxhall, c’était une longue histoire d’amour. Quand il commence en course auto en 1980, c’est sur une Opel Monza… il ne quittera pas la marque jusqu’à sa dernière saison en BTCC en 99. Enfin si, il fera une pige en 86 chez Holden. Enfin bon, Holden c’est Chevrolet et Chevrolet en Europe, à l’époque c’était Opel. Ca compte pas alors ! Quoiqu’il en soit, ensemble, ils vont glaner deux titres… le premier en 89 sur une Opel Astra 16v et le second en 95 sur cette Cavalier. Au terme de la saison 99, il quitte le BTCC pour s’expatrier en Australie où il va s’aligner en V8 Supercar jusqu’en 2005 où il raccrochera définitivement le casque.