Dans les 80’s, quand Audi débarquait dans un championnat, c’était pas pour beurrer des tartines ! Championnat du Monde des rallyes, Trans Am puis IMSA, les voitures aux quatre anneaux ont dominé la concurrence à grand renfort de 5 cylindres et de turbos… Si ce n’est qu’à un moment, fallait bien rentrer à la maison et affronter les concurrentes directes. Et c’est l’Audi V8 qui va s’y coller…

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Des ambitions et du sport auto

Depuis le milieu des 70’s, Audi veut monter en gamme. La marque aux anneaux y va de son lot d’innovations techniques… le 5 cylindres en 76, suivi par l’arrivée du turbo en 79. Aux manettes, un certain Ferdinand Piëch, petit fils de Ferdinand Porsche, ingénieur à l’égo surdimensionné mais aussi innovant qu’ambitieux. En 80, la marque lance un missile sol-sol sur la route, l’Audi Quattro. Afin de montrer son efficacité, la marque aux anneaux décroche son homologation en Gr4 et l’engage en rallye.

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D’abord le rallye

Après un très discret début en 80 au Jänner Rallye en Autriche, la Quattro se retrouve dans l’grand bain mondial dès la saison 81. La suite on la connait… titre constructeur en 82, passage en GrB dès 83 et 3 nouveaux titres. Pilotes en 83 mais aussi pilote et constructeur en 84.

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Puis Pikes Peak

Comme si ça ne suffisait pas, Audi fait traverser l’Atlantique à sa Quattro et l’aligne à la course de côte de Pikes Peak où là encore, elle va faire des ravages en remportant la catégorie Unlimited 6 années d’affilée de 82 à 87 aux mains de John Buffum, Michèle Mouton, Bobby Unser et Walter Röhrl.

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Au tour du Trans Am

Audi aurait pu s’arrêter là… mais non. La Quattro mise à la retraite, c’est la Trans Am qui va voir débarquer la 200 Quattro. Cette reine de l’autobahn se retrouve transformée en bouffeuse de trajectoire. Les V8 américains se font pulvériser par le 5 cylindres turbo et la transmission intégrale. Sur les 13 courses que compte la saison 88, le trio Stuck, Röhrl et Haywood va rafler 8 victoires et finir avec le titre pilote / constructeur. Les ricains sont véner, à tel point que les big three vont hurler au hold up et vite demander à ce que le règlement soit revu pour y interdire les 4 roues motrices et les moteurs qui ne sont pas américains… une course américaine, sur le sol américain sans les voitures américaines qui gagnent, ça n’existe pas. Alors on demande à Audi d’aller voir ailleurs…

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Puis on passe à l’IMSA

Et ailleurs, ce sera en IMSA avec c’coup ci l’Audi 90 GTO qui, j’vous l’donne Emile, va foutre le bordel mais ruiner le game c’te fois ci. Nous sommes en 89, la saison compte 15 courses. Audi ne prévoit pas dans son programme de disputer les deux courses d’endurance de Daytona (24 heures) et Sebring (12 heures). En proie à quelques soucis de fiabilité, l’Audi 90 GTO va commencer à montrer les crocs en milieu de saison. Au terme, Hans-Joachim Stuck aura rajouté 6 victoires à son palmarès et Audi interrompt son programme américain pour revenir en Europe.

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Enfin le DTM

Aller manger d’la Corvette, Mustang, Mercury ou encore 300 ZX et RX7, c’est bien, mais il était temps pour Audi d’aller se frotter à ses rivales, en DTM. Et là, y’a du lourd… BMW M3 Sport Evo, Mercedes 190 2.5 Evo, Opel Omega 3000 24v. Et contre toute attente, Audi décide d’engager sa V8 Quattro. Un choix surprenant mais finalement logique puisque la série interdisait les turbos depuis 1990. La Quattro arrivait en bout de course. Les 200 et 90 avaient déjà fait leurs preuves. Ne restait donc que la V8 Quattro. Si ce n’est que la grosse berline luxueuse était loin des standards de la discipline. Mais bon, il en fallait plus pour décourager un Piëch motivé !

On garde le bois !

La grosse berline luxueuse va être mise au régime sec. Fini le cuir, les sièges électriques, la moquette, la clim, la sono… Elle passe de 1710 à 1250 kg (le poids minimum imposé en DTM). A la place de tout ce bazar, elle gagne un baquet Recaro, un harnais OMP, une volant tulipé, quelques manos, un chrono, du carbone mais, comme pour rappeler ses origines, elle garde les placages bois sur le tableau de bord. Un arceau cage se charge de renforcer la caisse. A ce propos, vous remarquerez que si on lui enlève ses couleurs de guerre, les modifs se contentaient d’une lame et d’un aileron. C’est sobre !

9500 trs pour le V8

Sous l’capot, le V8 3.6 l 32 soupapes est revu à tous les étages pour prendre des tours et alimenté en air frais par une admission surdimensionnée en carbone. Il développe 420 ch à plus de 9000 trs et finira sa carrière sportive avec 460 ch à 9500 trs et 390 Nm à 6500 trs. Vous avez compris que tout se passe en haut et qu’il faut aller y taquiner la zone rouge. Il est associé à une boite 6 manu et à la célèbre transmission intégrale permanente. Bien entendu le traitement est à l’unisson au niveau des trains roulants. Tout est réglable, rotulé, renforcé et fait pour sucer l’asphalte et aller chercher le dernier dixième. Aux quatre coins, les BBS en 19″ chaussent des slicks Avon.

Un titre en plus

Au final, avec 7 victoires et 3 podiums sur 22 courses que compte la saison 90 de DTM, elle va permettre à Hans-Joachim Stuck de décrocher le titre pilote. En cours de saison, une deuxième voiture confiée à Walter Röhrl vient compléter le plateau. Pour la saison 91, ce sont 4 Audi V8 Quattro DTM Evo qui sont alignées dans le championnat. Au terme des 20 courses, la marque aux anneaux accroche son deuxième titre avec Franck Biela qui lui, s’offre la première place au général. Stuck est troisième. Klaus Ludwig a réussi à glisser sa 190 2.5 16 Evo2 entre les deux Audi V8.

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Fin de la série avant un come back au Mans

En 93, le règlement est revu… à croire que la berline V8 et ses 4 roues motrices fait tâche. Bien que son V8 soit passé à 460 ch, elle se prend un lest qui va lui faire accuser 320 kg de plus que ses rivales directes, les 190 Evo 2 et M3 Sport Evo. La messe est dite et les Audi V8 prennent un abonnement pour le profondeurs du classement… après 6 courses, la marque préfère jeter l’éponge. A ce moment là, chez Audi, on commence à lorgner sur l’endurance et notamment les 24h du Mans. 7 ans plus tard, elle fera son come back. Mais ceci est une autre histoire…

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© RM Sotheby’s via Keno Zache