Comment c’est possible ?! 5 ans que DLEDMV existe, et j’me rends compte que c’est la 1ère fois que je vous parle de la BMW 2002 Turbo… Ah on en a vu de la Ti, de la Tii, de l’Alpina, même des swappées, mais la Turbo, non ! Ne bougez pas, je vais me fouetter à coups de chaine et je reviens… Voilà, on peut y aller. Donc mes amis, aujourd’hui, voilà que débarque enfin sur De l’essence dans mes veines, la BMW 2002 Turbo… J’ai mal !
Rassurez vous, pour conduire une 2002 Turbo, pas la peine d’avoir une tête de constipé avec la moustache de tonton Fernand, ni de porte une chemise marron avec une cravate de la même couleur pour s’accorder avec des chicots jaunes ! Non, ça c’est juste pour la photo… Pour l’histoire, la 2002 a débarqué dans les show-room des concessionnaires BMW en 68. Légère et bien née, ses 100 ch sont sympas, mais laissent les sportifs sur leur faim. Ils en veulent plus… Et dès la fin de l’année, la Ti entre en jeu. Son 2.0l gavé par deux carbus double corps envoie 120 ch sur les roues arrière. Les voies sont élargies, le châssis est rigidifié et le freinage renforcé. Un volant cuir et un compte tours montrent que vous n’êtes pas au volant d’une 2002 « de base ». Le succès est au rendez vous et la petite BMW séduit les plus sportifs qui vont lui en faire voir de toutes les couleurs.
Mais l’histoire de ne s’arrête pas là. En 71, BMW remplace les carbus par un injection mécanique Kugelfischer, le 2.0l gagne 10 ch et la Tii vient compléter la gamme… BMW en écoulera 40.000 exemplaires.
130 ch, 990 kg, un comportement vivant, une propu de caractère, pour une gueule sympathique, les béhémistes étaient comblés… et ne voulaient rien de plus. Mais voilà, au salon de Frankfort, en septembre 1973, c’est l’uppercut suivi d’un K.O en bonne et due forme. Sur le stand du constructeur bavarois, trône la 2002 Turbo… Oui, un turbo, une première dans une voiture de série de cette catégorie. Le 2.0l shooté au KKK passe à 170 ch et là, ça n’rigole plus.
Affublé du surnom de « Faiseur de veuve » le coupé turbalisé est une teigne au point de choquer la presse et les députés allemands qui la trouvent trop agressive et provocante. Notions de pilotage obligatoires, sinon, elle vous en fera voir de toutes les couleurs ! Pourtant, les voies ont encore pris du muscle, les jantes sont plus larges pour recevoir des gommes en 185/70 VR 13 et un différentiel essaye de donner un p’tit coup de main pour négocier avec les salves du turbo. Equipée de la boite 5 optionnelle, la Vmax est de 210 km/h et une fois le grip trouvé, il lui faut seulement 6,9 secondes pour passer la barre des 100 km/h. Pour suivre le rythme, il faut une 911 Carrera de 210 ch !
Physiquement, la 2002 Turbo affiche la couleur, enfin, les couleurs, celles de M Motorsport. La marque pousse même le vice jusqu’à inscrire 2002 Turbo à l’envers sur la lèvre du spoiler avant… histoire que les gars qui bouchonnent sur la file de gauche puissent le lire correctement dans le rétro, comme les ambulances ! Les ailes sont larges et un becquet noir a poussé sur le coffre. Afin de calmer les esprits, quelques mois plus tard, le becquet deviendra blanc (?!), la fixation des ailes sera mieux finie et le fameux sticker 2002 Turbo du spoiler sera remplacé par un simple bandeau aux couleurs de ///M… le politiquement correct existait déjà, même en Allemagne !
Dans l’habitacle, elle garde quand même ses signes de distinction. Les baquets plus enveloppants et le volant 3 branches sont habillés de cuir. Le combiné qui intègre les 3 compteurs devant les yeux du pilote est maintenant rouge. Enfin à côté de l’horloge, un mano VDO vient s’agiter en fonction de l’humeur du pied droit !
Lancée en pleine crise pétrolière, la 2002 Turbo ne connaitra qu’une carrière de 2 ans…et un succès relatif avec 1672 exemplaires vendus. De quoi la faire rentrer aujourd’hui au Panthéon des sportives… Le modèle de 75 qui défile devant vos yeux est actuellement à vendre… accusant seulement 57.900 Km et chaussé en Minilite, peut rejoindre votre garage en échange de 125.000 € ! Le prix d’un engin envoutant tout droit venu d’une époque qui vous fera comprendre que pour avoir des sensations, des vraies (Celles qui tachent le fond du calbut’ !) nul besoin d’avoir 600 ch sous le pied droit…