Haaaa le touring car. Je ne sais pas vous, mais les courses de voitures de tourisme et de GT sont pour moi les plus belles. On a beau être loin des performances stratosphériques des monoplaces et prototypes… Pourtant je les trouves plus « vraies », plus ancrées dans l’essence même du sport auto. Et quel spectacle !

Moins d’appuis aérodynamiques, moins puissantes, mais plus proches en terme de performances. Puis les règlements sont faits pour lisser le plateau avec des lests supplémentaires. Avec elles, on rentre aussi dans le quotidien, c’est à dire que la voiture qui gagne le dimanche peut dormir dans votre garage le lundi … Enfin sa version routière et civilisée. Va faire ça avec un F1 ou une hybride échappée des Hunaudières …!

Puis les courses sont souvent en format sprint, ça se pousse, les pares chocs se frottent, et un léger accrochage n’est pas synonyme d’abandon comme en monoplace. Bref, il y a généralement du spectacle, du sang, des larmes et des passes d’armes.

Les pilotes aussi contribuent beaucoup. Soit ils viennent des disciplines « reines » avec l’intention de montrer qui c’est le patron ! Soit ils sont capés, n’ont peut être pas eu une carrière en F1, mais il n’empêche qu’ils ont l’envie d’aller se manger du pilote connu et reconnu. Enfin, on retrouve également les jeunes pilotes fraichement débarqués des formules de promotion … C’est mathématique ! Même s’ils sont bons, ils ne peuvent pas tous se retrouver dans une F1 au terme d’une saison … Surtout s’ils n’ont pas des sponsors suffisamment  fortunés. Alors soit ils redoublent, soit ils orientent leur carrière vers le tourisme, le GT ou le sport proto. Cela ne veut pas dire qu’ils sont moins bons, bien a contraire, le sport méca étant surement le sport le plus injuste qu’il soit, puisqu’aujourd’hui, il vaut mieux être pilote « national » d’un pays comptant plus de sponsors que de licenciés ! Enfin, tout ce petit monde réuni, est un excellent mélange de talents, de hargne et parfois de frustrations et revanches personnelles. Quoiqu’il en soit, les mecs ne lâchent pas le morceau et se battent jusqu’au drapeau à damier !

Petite explication des règles par Beltoise en 1982

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La 405 Supertourisme

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La liste est impressionnante avec, entre autres, toutes générations confondues, Malcher, Gache, Aïello, Dalmas, Lafitte, Ayari, Hélary, Belmondo, Bouchut, Dayraut, Ragnotti, Comas, Snobeck, Schlesser, Beltoise, Cudini, Jabouille, Alliot, Muller, … Et même un certain Christophe Dechavane !

La saison 1983 de Production

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La course Montléry 1982

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Pour l’histoire du championnat de France de voitures de tourisme, il a vu le jour en 1976 avec le Gr2 remplacé par le GrA à partir de 1983. La base du règlement imposant aux voitures engagées de descendre directement d’un modèle de série produit à 2500 exemplaires minimum. En 87 et 88 on voit débarquer la classe Super Production qui reprend les spécificités des GrB. Les monstres arrivent !

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Jean Pierre Malcher en Mercedes 190 à Hockenheim

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Le Castellet 1988 avec Ragnotti et la 21 Turbo

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Puis, en 89, il change de nom pour devenir le Championnat de France de Supertourisme et se calque sur le règlement du TOCA de nos voisins anglais. Des berlines affutées de 2.0 l de cylindrée maxi. Posées, les moteurs hurlant jusqu’à en perdre un piston, des roues immenses qui rentrent dans les ailes, et des peintures de guerre qui hantent encore les rêves des fans. Les constructeurs affluent, les pilotes et les médias aussi. Enfin en 2001, on passe aux Silhouette, une formule monotype où les châssis sont habillés d’une carrosserie issue de la série. La formule perd en spectacle, trop c’est trop, et 2005 sonnera le glas du championnat de tourisme en France, devenu trop onéreux par rapport au manque de sponsors et de retombées médiatiques. Ce qui est bien dommage, vu l’évolution et le succès des formules identiques chez nos voisins allemands et anglais, avec leur DTM et BTCC. Même les australiens ont réussi à développer leur V8 Supercars pour en faire l’une des formules les plus populaires de l’hémisphère sud. Même chose pour le V8 Superstars, pourtant mal barré, peinant à trouver sa place, il y est parvenu et est devenu l’Euro V8 Series depuis cette saison. Il attire les pilotes et les constructeurs du monde entier … Enfin,  le WTCC a montré que le tourisme avait un bel avenir en devenant l’une des références mondiales, se hissant au même niveau que la F1, le WRC et l’endurance.

Albi 1991 avec l’Audi 80 Quattro

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1995 circuit de Charade

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Coupé 406 championne de France Silhouette

© Solution F via Alex Bouroudian

Pour ceux qui ne suivent pas, le Supertourisme renait de ses cendres depuis cette année. On doit ce retour à l’initiative de Jean Philippe Dayraut qui a lancé le Mitjet en 2011. Un châssis tubulaire carrossé d’une peau reprenant le dessin d’une caisse de production actuelle.

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A ses débuts le Mitjet est motorisé par un moteur 1300 cm3 de moto, puis une seconde classe débarque l’année suivante avec un 2.0 l de Clio RS dans ses entrailles. JP Dayraut y a fait greffer un turbo pour la saison 2014. La 2.0 l atmo remplace la 1300 Light, et le 2.0 turbo devient le nouveau Supertourisme au sein du GT Tour. Ca speede, c’est fun, une formule particulièrement ludique et accessible financièrement. On croise les doigts pour qu’elle dure et qu’elle rencontre le même succès et soutien médiatique que ses glorieux voisins et ainés. Mais ya du boulot pour y arriver … Allez les voir si ils passent vers chez vous, vous en aurez pour votre argent, et vous pourrez croiser des stars de la discipline ainsi que notre marraine, Marine Pidoux.

Présentation du Mitjet Supertourisme par Margot Lafitte

© MitjetSeries

On finit avec une onboard de Sebastien Loeb en Mitjet Supertourisme à Ledenon

© MitjetSeries

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En cadeau, le scan complet du Auto Hebdo de décembre 1983 avec l’essai comparatif du plateau de production comprenant l’Alfa GTV6, l’Audi Coupé GT5E, la BMW 323i et la 635 csi, la 505 Turbo et la Renault 5 Alpine Turbo … Non, ne me remerciez pas 

© Photos : Signatures éventuelles