La première Nissan Silvia c’était un coupé qui misait plus sur le luxe que sur le sport. Une courte carrière pour une diffusion anecdotique. Il faudra attendre 1975 pour voir le coupé Silvia S10 faire son come back avec un style très… affirmé et un pedigree bien plus dynamique. Allez, on va faire les présentations…

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Une Fairlady avec un toit

Nous sommes en 62. A cette époque, Nissan voulait surfer sur le succès de son roadster Fairlady. De son coté, Yamaha cherchait à diversifier son activité. Il n’en faut pas plus que les deux constructeurs japonais croisent leurs routes pour trouver un accord où le premier va demander au second de se charger de l’étude et du développement du projet.

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Nissan et Yamaha, c’est fini !

Si ce n’est qu’au fil du temps, les relations entre Yamaha et Nissan vont finir par se tendre. En effet, d’une chez Yamaha on a galéré au niveau carrosserie. De deux le boss de Nissan n’a pas foncièrement apprécié le proto qu’on lui a présenté. Enfin, les couts de production s’annonçaient délirants puisque la voiture devait être assemblée à la main. Du coup chez Nissan on a préféré stopper la colab’ et reprendre le projet dans sa globalité, qui finalement, ressemblera à celui proposé par Yamaha. Un peu fourbe chez Nissan !

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1ère tentative

Quoiqu’il en soit la voiture est présentée au salon de Tokyo en septembre 64 sous le nom de Datsun 1500 Coupé. Ce ne sera que sur certains marchés qu’elle adoptera le nom de Silvia. Mais son tarif exorbitant va quasiment la condamner dès sa sortie. Le coupé plus luxueux que sportif ne séduira que 554 client avant qu’en 68 il ne disparaisse des écrans radars sans que personne ne s’en rende compte !

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New Silvia

Il faudra attendre 1975 pour voir débarquer à nouveau une Nissan Silvia. D’ailleurs ce coup ci ce sera son nom, New Silvia pour être précis et comme elle inaugure la nouvelle plateforme S de chez Nissan, elle ouvre le tir en étant codée S10. Le début d’une longue lignée qui va durer jusqu’en 2002 pour se terminer avec la S15.

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Sacrée gueule !

Le style ne manque pas de personnalité… j’dirai même qu’il en a à revendre ! Il faut dire qu’à l’époque les constructeurs japonais cherchaient à se construire une image et des ventes en dehors de l’archipel. Fallait séduire, innover, faire différent. Et pour tout ça, la New Silvia S10 met dans l’mille. On y retrouve un p’tit quelque chose de sa grande soeur Skyline C110. En tout cas, elle est bien plus originale que c’que proposent Toyota ou Mazda.

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L18

La New Silvia est réservée au marché japonais. Si Nissan avait songé à l’équiper d’un rotatif, ce sera finalement le L18 S qui prendra place sous son capot, un 4 cylindres 1.8 l gavé aux double corps pour envoyer 105 ch aux roues arrière. Les 990 kg faisaient le reste… bon ok, on est pas dans une Lotus, mais en 75, ça faisait le job. D’autant plus l’année suivante, elle voyait débarquer le L18 SE, qui recevait une injection… et la faisait passer de S10 à S11.

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Un bide commercial…

Une fois qu’elle traversait le Pacifique pour se retrouver chez l’oncle Sam, elle devenait Datsun 200 SX et – comme son nom l’indique – troquait son 1.8 l contre un 2.0 l (le L20 B) de 110 ch qui allait se faire une solide réputation de par sa fiabilité mais surtout grâce à sa faculté d’être « facilement » turbalisable ! En 77 Paul Newman va participer au championnat IMSA au volant d’une 200 SX engagé en Class C. Il remportera 19 courses sur les 22 que compte la saison. Eh bien malgré tout ça, que ce soit aux USA ou au Japon, le public va lui préférer la Celica, jugée plus performante, moderne et efficace. A l’arrivée, seulement 145000 New Silvia / 200 SX tomberont des lignes.

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Rare survivante

Vous comprendrez donc qu’aujourd’hui, la bestiole se fait rare et recherchée. D’autant plus qu’une grosse majorité a du se retrouvée enrouler autour d’un arbre quand elles n’ont pas été bouffées par la rouille, les survivantes. C’est donc une survivante venue d’Australie que je vous ai trouvée. Et histoire d’aller un peu chatouiller les puristes, elle a reçu quelques bricoles afin de la rendre un peu plus rare !

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Koni, Weber et RS Watanabe

La Silvia est maintenue par des amortisseurs Koni réglables. Les ressorts à lames sont neufs, tout comme les étriers qui mordent maintenant des disques rainurés à l’avant. DU côté du 4 pattes, le 1.8 l a vu débarquer un arbres à cames retaillé, un duo de carbu Weber double corps et il expire à travers un collecteur 4-2-1 qui débouche sur une ligne inox et se termine sur un silencieux JDM. Aux quatre coins, les spécialistes auront déjà reconnu les véritables RS Watanabe gris satiné de 14″ chaussées en Kumho de 175/60.

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Aussi originale dehors que dedans

Si l’extérieur est original, l’intérieur l’est tout autant. Sièges velours avec appuis-tête intégrés, planche de bord incluant l’autoradio, vitres et rétros électriques, clim… rappelez vous que nous sommes en 75, y’avait de quoi rendre jalouse une berline européenne.

 Pour connaisseurs…

Presque 50 ans plus tard, si les Silvia S13, S14 et S15 sont devenues plus rentables qu’un Bitcoin, tout le monde a oublié la S10. Si ce n’est que certains collectionneurs commencent à s’dire que finalement, elle peut valoir le coup et mérite largement sa place dans une collection. ‘Fin bon, le plus compliqué c’est juste d’en trouver une !

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