Dans les 60’s , la Lincoln Continental, c’était la réponse de Ford à GM et à ses opulentes Cadillac, à Chrysler et à son Imperial mais aussi aux références européennes qu’étaient Rolls et Bentley. 60 ans plus tard, la Lincoln Continental est devenue une pièce de choix pour un custom ou un low rider premium… voire même un mélange des deux. Surtout quand un certain Gene Winfield y a mis les mains dedans…

'67 Lincoln Continental The Golden Sunset - Hommage à Gene... 1

 

Lincoln Continental… un cab’ 4 portes

En 61, Lincoln mise gros avec la 4ème génération de Continental. C’est une caisse XXL à portes suicide, pleine de chrome, de vaches, de moutons, de troncs d’arbres et de gadgets alacon avec pour spécificité d’être proposée en berline mais aussi en cabriolet. Oui, un rare cabriolet 4 portes… celui là même dans lequel Kennedy se fera assassiner. Une architecture plutôt rare, qui obligeait Lincoln de renforcer la caisse et châssis à tel point qu’à sa sortie d’usine, la Continental cabriolet frolait les 3 tonnes !

 

66, retour du coupé

Après une petite refonte en 64, la Continental est revue une seconde fois en 66 qui signe notamment le retour d’une version coupé hard top… comprenez par là, sans montants. Ca n’empêche pas la bête d’afficher des mensurations totalement démesurées. Le coupé revendique 5m69 sur 2m02… presque 12m2 au sol, la même superficie qu’un studio parisien. En même temps, l’avant doit pouvoir accueillir un V8 de 7.6 l, l’habitacle, le salon de votre grand mère et dans le coffre, y loger 2 cadavres !

 

Tout a une fin…

En 70, la 5ème génération de Continental va encore prendre quelques centimètres en longueur (plus de 5m90) et en largeur (2m05) mais la ligne va se banaliser notamment en perdant les portes suicides. Le V8 460 ci est toujours de la partie, mais peu à peu, les normes antipollution viennent le brider et pousser Ford à le remplacer par un 400 ci, plus adaptés aux contraintes. Doucement, les ventes déclinent. Même si la Continental joue encore dans la cour des grandes, la concurrence ne lui a pas fait de cadeau.

 

The Golden Sunset

Enfin bon, tout ça on s’en fout car celle qui nous intéresse aujourd’hui, elle est sortie d’usine en 67, une Lincoln Continental coupé hard top qui a trainé ses chromes jusqu’à la fin des 90’s où elle est rachetée par John D’Agotino qui va bien entendu la faire passer dans le monde du custom. Pour ça, il va demander à ses potes d’y porter leur touche en fonction de leurs spécialités respectives. Ainsi, celle qui va être baptisée The Golden Sunset va porter la patte d’OZ Kustoms, de Frank de Rosa Customs, Concord ou encore de Gene Winfield.

 

Top Chop & airride

Oz Welch (OZ Kustoms) s’est chargé de la caisse qu’il a commencé par choper d’un peu plus de 6 cm. Il a ensuite lissé la caisse en virant les logos et les poignées avant d’y élargir les bas de caisse et de retoucher les passages de roues dans le but de pouvoir dropper l’engin au maximum en y posant des airbags et des jantes à rayons en 15″, chromées et enrobées de boudins Coker Classic Broadway à flancs blancs. De son côté, Greg Westbury de Concord s’est chargé de la calandre, des pare-chocs mais aussi des phares et des feux.

 

Le salon de mémé avec la télé et le magnéto !

L’habitacle et l’habillage du coffre ont été confiés à l’équipe de Divine’s Custom Interiors. Le tableau de bord, les deux banquettes et les panneaux de portes sont habillés en vinyle blanc matelassé garni d’un mohair marron avec boutons et passepoil cuivrés. Le tunnel central à dû être réhaussé avec de pouvoir adapter l’arbre de transmission à la nouvelle hauteur de caisse. Une moquette noire pare le plancher alors que la console centrale réalisée sur mesure a vu débarquer un écran télé de 5 pouces avec magnétoscope et lecteur CD Pioneer !

 

Cruising machine

Sous le capot, le V8 462 ci – le 7.6 l – d’origine affiche 340 ch pour 658 Nm. Antioch Muffler Service s’est chargé de l’équiper d’un gros radia et et de le laisser chanter à travers une ligne complète sur mesure. Bien entendu, l’enclume l’ira pas s’aligner au départ d’un 400 m. Ici, c’est cruising le coude à la portière en laissant la boitoto 3 vitesses composer tranquillement sur le couple.

 

Un robe signée Gene Winfield

Enfin, j’ai gardé le meilleur pour la fin… la robe House of Kolor, composée d’un subtil mélange Kandy Pearl Copper, Cinnamon et Kandy Root Beer, agrémentée d’une bande centrale White Pearl. Un cocktail signé Gene Winfield, le génial créateur, entre autres, de la OCP 6000 SUX et Robocop. Gene nous a quitté il y a quelques semaines mais, il sera le premier à oser des traitements de teintes à l’image de celle de The Golden Sunset. De quoi devenir l’une des légendes du custom et du hot rod… cette article lui rend hommage.

 

 

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