Il fut un temps où le nom de Willy Koenig était le symbole d’une caisse hypertrophiée, aussi large que Nicki Minaj et shootée à grand renfort de turbos (notez le « s » à la fin !) histoire de la faire remuer du boule à la moindre pression sur la pédale de droite. Dans les 80’s, ça faisait le succès du préparatueur. Au rang de ses victimes, la Ferrari F50 d’un de ses clients déçu par les perfs de la supercar italienne…!

Koenig Specials
C’est en modifiant sa Ferrari 365 BB que Willy Koenig va se faire connaitre. Il la rend plus performante et plus efficace à une époque où ce genre de modif était surtout réservée aux circuits. Impressionnés par le rendu, certains de ses amis vont se payer un stage de pilotage en Ferrari et lui demander s’il ne peut en faire de même sur leurs voitures. Un, puis deux, puis plusieurs… en 77, il fonde Koenig Specials, un garage spécialisé dans la préparation des sportives premium en proposant notamment des modifs à la carte et la greffe de turbos…
Des watts et des centimètres sur mesure !
Pour faire passer la puissance au sol il faut élargir les voies. Pour éviter qu’elle ne s’envole, faut de l’appui. Et pour aérer les blocs, il faut de la prise d’air… Koenig use et abuse de tous les subterfuges imaginables pour répondre à ces 3 principes. Plus large, plus d’ailerons et plus de prises d’air. Les voitures qui passent par son garage se transforment en monstres aussi puissants qu’impressionnants. Plus rien ne l’arrête. Il s’adapte aux demandes de ses clients, même les plus délirantes. De toute façon, tout est question de budget… transformer une 512 BB en cabriolet ? Coller 1000 ch et une sono de 1000 W dans une Testarossa ? Greffer une face avant de 928 sur une 911 ? Tu payes (souvent plus de 6 chiffres), tu as !
Multimarques !
Koenig va se faire le spécialiste des projets délirants des années 80. En 90, s’il se fait toujours un point d’honneur à aller chercher un max de chevaux, son style devient un peu plus sobre. Il reste aussi quasiment le seul spécialiste européen à s’en prendre à toutes les marques. Porsche, Lamborghini, Jaguar, Mercedes, BMW… rien ne l’arrête, rien ne l’effraie, notamment les Ferrari que pas grand monde n’ose toucher. Faut dire aussi que la Scuderia a le procès facile. Il s’en sortira avec de « simples » menaces de Maranello l’obligeant à enlever tous les logos des Ferrari qui passeront par Koenig Specials.
Une F50 trop… linéaire !
Et justement, en parlant de Ferrari, en 98, Willy reçoit une demande un peu spéciale. Un de ses clients, abreuvé à la Porsche Turbo depuis plus de 20 ans, vient de s’offrir une F50. La dernière supercar de Maranello satisfait déjà 99 % de ses proprios… Le 1 %, il va voir Koenig et lui demande de faire quelque chose. Le V12 de 4.7 l à 60 soupapes est sympa, mais même s’il est capable d’envoyer 520 ch à plus de 8500 trs, il est trop linéaire…
Deux escargots pour 828 ch et 795 Nm
Willy se dit que deux escargots devraient pouvoir arranger ça. Il commence par y greffer des pistons forgés Mahle afin d ‘abaisser le taux de compression et rajoute un duo de KKK K27 sur une ligne inox sur mesure. Il trouve de la place pour deux échangeurs et se fend d’une nouvelle gestion qu’il installe dans l’habitacle afin de l’isoler de la chaleur du gazier. Il y associe 3 stages de boost réglables depuis un mano placé devant le la grille de boite. 0,5 bars, 0,6 bars pour finir avec 0,7 bars. En gros, ça signifie 550 ch, 640 ch et 828 ch en mode full pour un couple de 795 Nm.
Signé Bilstein
Au niveau des trains roulants, la suspension a été laissée d’origine. En même temps, développée par Bilstein, elle compose avec des combinés amortisseurs pilotés / ressorts horizontaux avec poussoirs et basculeurs. Il se permet juste d’y rajouter des barres antiroulis plus grosses et réglables.
Ca cire jusqu’à fond de 3 !
Le freinage a été également revu à la hausse avec des étriers 6 pistons AP Racing aux quatre coins pour mordre des disques percés de 380 mm devant et 355 mm derrière. Le souci, c’est que les jantes d’origine ne passaient plus… il a donc fallu les remplacer par des BBS en 10 et 13 x 18″ enrobées respectivement par des Pirelli P-Zero Assimetrico de 285/30 et 335/30. Malgré la largeur, si le bitume n’est pas parfaitement lisse et sec, ça cire jusqu’à fond de 3 !
2 – 3 détails
Esthétiquement la supercar italienne ne change pas. Même Willy Koenig estimait qu’il ne fallait pas toucher à une F50. Il s’est juste contenté de lui rajouter une lèvre avant et de transformer l’aileron arrière afin qu’il soit maintenant réglable. Dans l’habitacle, il a fallu remplacer les baquets d’origine. Le client étant très grand, il ne trouvait pas les réglages adéquats. Pour le reste, à part la molette pour le turbo, un discret mano de pression et l’absence de logos, rien ne laisse présager du potentiel du monstre. En gros, elle mangerait le 0 à 100 en 3 secondes et serait capable d’accrocher les 370 en vmax. Walter Koenig, le fils de Willy, a affirmé qu’un essai comparatif sur circuit (il ne précise pas lequel) aurait été organisé avec une F50 d’origine. Chrono en main, la Koenig aurait lui aurait tanké 4 secondes dans la vue…
Pour ou contre ? On s’en fout, elle existe !
J’imagine qu’aujourd’hui encore il y a de quoi alimenter les débats. Pour ou contre… génie ou folie ? On s’en fout un peu puisqu’on ne refera pas l’histoire. Et n’en déplaise aux détracteurs, cette Koenig F50 biturbo fait pourtant bien partie de l’histoire automobilistique des 90’s.




























A ne pas sortir un jour de pluie…
Argh… j’aurais aimé voir la baie moteur…car coller deux turbos et échangeurs sans nouvelles prises d’air, ça doit être chaud.
Pas de logo mais un simple scotch pour couvrir l’écusson sur le volant 😉
Vu ici avec 2 prises type F40 :
https://petrolicious.com/blogs/articles/what-are-your-favorite-classic-tuner-specials
Mattez moi ces 2 prises d’air NACA https://www.supercars.net/blog/wp-content/uploads/2016/01/7480159_orig.jpg