Les voitures à 3 roues c’est un peu la tannasse de nos amis Anglais, à l’instar de nos voitures sans permis quoi ! Et au milieu de cette tannasse, la plus cool est certainement la Bond Bug. Son regard batracien et sa couleur orange caractéristique en font un petit véhicule bien barré !

J’aime bien les engins un peu décalés. Et on peut dire qu’en tant que tel la Bond Bug se pose la ! Comme beaucoup je l’ai découverte dans un vieil épisode de Wheeler Dealers ou Mike et Edd se faisaient un plaisir de retaper un engin similaire à celui qui orne ces photos. Cette caisse n’a tout simplement pas été diffusée chez nous. Ni même ailleurs qu’au Royaume-Uni.

Et ceci pour une raison très simple. C’est que sa construction répond à une spécificité unique de la legislation Anglaise. En effet, ce genre de véhicule à 3 roues dispose d’une fiscalité allégée et peut se conduire sans permis auto. Outre cet aspect-la, ces engins étaient plébiscités par la classe ouvrière Anglaise car ils étaient abordables.

La Bond Bug, c’est un peu le haut du panier. Elle se voulait plus « sportive » et plus « luxueuse » que ses congénères, souvent reléguées au rang de voitures de vioc et sujet à toutes les moqueries. Tout le monde se souvient de l’essai hilarant de la Reliant Robin par Jeremy Clarkson, qui a d’ailleurs été élue « pire voiture Anglaise de tous les temps ».

Et ça tombe d’ailleurs plutôt pas mal que l’on parle de Reliant (notez cette fantastique transition) puisque la Bug à été mise au point et fabriquée chez le constructeur Anglais. Ce spécialiste des caisses à 3 roues ayant racheté la marque Bond en 1969, comptait bien s’en servir pour rajeunir un peu sa gamme.

L’exemplaire que vous voyez est, une fois n’est pas coutume, Française ! Et oui, même chez nous il y a des amateurs de cette petite auto rigolotte. Par contre le proprio ne s’est pas contenté de traverser la Manche, de ramener le bordel dans sa valise, de l’homologuer, et de rouler avec (ce qui en somme n’est déjà pas une mince affaire !) Nooon ! Lui avait d’autres projets encore plus barrés.

Parmi les fans de Bond Bug il y a les conservateurs. Ceux qui gardent le petit 4 cylindres d’origine de 750 cm³ envoyant 34 valeureux chevaux aux roues arrière, et propulsant l’engin à un vénérable et téméraire 126 km/h. Et il y a les autres. Ceux qui emploient des kits de conversion en 4 roues et y collent un gros moulin histoire d’avoir un peu plus d’efficacité et de sécurité.

Et il y a ceux qui sont entre les deux. Conservant l’architecture à 3 roues originelle mais qui y collent quand même un gros moulin histoire de tester leur capacité à rester en vie et la propreté de leur caleçon. Et c’est le cas de celui-ci. Partant d’un modèle 750ES soit le plus luxueux de la gamme, le proprio y a ensuite collé un moulin de Yamaha YZF-R1 qui sort environ 150 chevaux… Voila, voila…

Sachant qu’à sa sortie ce moteur était l’un des plus performants et pouvait envoyer la bécane autour des 300 km/h, je n’ose imaginer la conduite de la Bug avec ce même moteur. Bien que le poids autour des 400 kilos soit plus du double que celui de la moto, ça doit quand même faire flipper sévère en ouvrant les gaz. On n’est pas loin du Piaggio Ape de Loris Rosati !

Bon je vous rassure, le châssis a été renforcé, les amortisseurs remplacés par des coilovers, la boite est celle de la bécane, mais les freins sont toujours ceux à tambours d’origine (!!!). L’échappement à été modifié et les pneus passent en Yokohama Advan A048.

Les propriétaires de Bond Bug qui aiment l’arsouille avaient pour habitude d’y coller un sac de ciment sur le siège passager pour mieux équilibrer le bazar. Je me demande combien de sacs il faudrait pour équilibrer celui-ci ?

©Kevin Van Campenhout via silodrome.com