’73 Dino 246 GTS outlaw – Restomod & Quattrovalvole !

On va poser le décor de suite… ceci est une vraie Dino 246 GTS de 73, assemblée à l’usine d’Argento Auteuil Metallizzato chez Scaglietti, avec un vrai V6 Tipo 135CS si ce n’est qu’il a reçu une culasse Quattrovalvole. En y étant, cette Dino 246 GTS a vu débarquer d’autres modifs… Allez, on va vous raconter tout ça.

Reward dead or alive

Tout est restomodable… mais si tu oses t’en prendre à une « intouchable », ça devient alors une outlaw… une hors la loi. Ca veut dire c’que ça veut dire. Si ce n’est qu’on ne sait quand même pas qui fait « la loi »… si ce n’est une bande de pseudos maitres du temple autoproclamés à l’esprit aussi ouvert que leur trou de balle. Aujourd’hui, on va penser à eux… Oui, Roger, Gérard et Raoul, cet article, il est pour toi !

Châssis N°5978

5978… c’est le numéro de châssis de cette Dino 246 GTS. Et c’est aussi comme ça pour la carrosserie, la boite et le V6, tout comme son historique complète depuis l’achat avec ses différents propriétaires et même ses numéros d’immat. Bref, comme toute véritable collector, qui plus est née du côté de Maranello, elle possède sa carte d’identité. Et pour info, une Dino 246 GTS en état collection, ça côte autour des 400000 €… rappelez vous en, ça va vous servir à la fin.

V12 = Ferrari / V6 = Dino

Livrée neuve aux States en 73, cette Dino 246 GTS (Spider) a commencé à voir arriver ses premières modifs au milieu des 80’s. Pour rappel, la petite Dino portait ce nom en hommage au fils d’Enzo disparu en 56 mais aussi parce qu’elle embarquait un V6 en position central arrière. Et pour Enzo, la règle était simple, une Ferrari c’était un V12. Basta ! Bon, il finira par revoir sa copie en 76 en acceptant que la 308 GT4 finisse par recevoir le cheval cabré. Mais ceci est une autre histoire que je vous ai déjà racontée !

Une ballerine énervée

Au milieu, un V6 de 2.4 l avec culasses 12 soupapes double arbre, double allumage, carter sec, gavé par trois Weber double corps et revendiquant 195 ch à 7600 trs. Avec 1130 kg sur la balance, la Dino 246 passe la barre des 100 km/h en un peu moins de 7 secondes, shoote le 400 m en 16,5 et le kilomètre en 27 secondes avant de filer à 235 en vmax. En 73, ça posait les jalons, d’autant plus que la compacité de la belle lui assurait une vivacité et une efficacité bluffante. Une véritable ballerine au caractère de teigneuse.

Longtemps mal aimée

Mais voilà, ce n’était pas une Ferrari… il lui faudra donc faire ses preuves et attendre que le temps lui offre la confirmation tant attendue… même auprès des collectionneurs qui allaient lui tourner le dos pendant de nombreuses années. Dites vous que pendant les 90’s, on pouvait s’offrir une Dino 246 en parfait état avec un ticket d’entrée entre 30 et 40000 €. A cette époque les maitres du temple spéculaient sur autre chose, mais surtout, ils vous auraient expliqué qu’une Dino n’était pas une Ferrari… Du coup, il faut reconnaitre que certains proprios de Dino se sont gentiment lâchés sur leurs voitures sans jamais imaginer qu’un jour, la côte de leur jouet aurait été multipliée par 10.

Quattrovalvole

C’est donc le cas de celle que je vous ai trouvée. Une 246 GTS de 73 qui dès le milieu des 80’s a vu débarquer deux culasses Quattrovalvole (4 soupapes par cylindre) sur son V6 2.4 l. En fait, il s’agissait d’un programme qu’avait mis en place les ingénieurs de chez Lancia puisque c’est ce même V6 qui équipait la Stratos qui, une fois passé en mode rallye, recevait ces culasses 24 soupapes. Donc autant vous dire que cette modif mécanique a toute sa légitimité sur cette Dino 246. On est loin du swap d’un V8 LS3 !

295 ch à 9200 trs !

En y étant, le V6 a reçu des pistons haute compression forgés, un calculateur Megajolt/E MkII, un alternateur Denso, un allumage Bosch avec faisceau ATO et bobine Delphi, un radiateur d’huile ventilé avec commande thermostatique et trois carbus Weber 44 IDF dont les filtres dépassent du capot moteur. Pour répondre à cette inspiration forcée, l’expiration passe par deux collecteurs inox sur mesure qui débouchent sur une ligne Borla. Une fois passé au banc, le gazier avait gagné la bagatelle de 100 canassons… 295 ch à… 9200 trs ! Car si le compte-tour d’origine n’a pas été changé (vous l’verrez plus tard) l’aiguille va bien au delà de la zone rouge qu’il indique. Histoire d’encaisser, la boite et le différentiel d’origine ont été renforcés et associés à une volant moteur allégé et un embrayage plus costaud.

Tenue de route

Pour tenir le bitume, elle fait maintenant confiance à des coilovers QA1 réglables montés sur des platines réglables elles aussi. La crémaillère de direction a été remplacée pour être plus directe. Au niveau freinage, les étriers et les disques ont été upgradés. On les aperçoit derrière des jantes NTM en 16″ chaussées de Pirelli Cinturato P7 de 205/55 et 245/45.

Dehors

Physiquement, la belle rouge a perdu ses pare-chocs. Les ailes ont reçu des extensions en tôle et le panneau arrière est passé au noir. Le phares sont maintenant sous globes. Comme je vous l’ai dit plus haut, le capot moteur a été modifié pour laisser respirer le V6 et on remarque la double sortie d’échappement.

Dedans

Dedans, la 246 GTS était habillée en rouge. Aujourd’hui c’est fini, tout est noir, de la sellerie cuir au tableau de bord en passant par la moquette et les contre-portes. Le volant est un Momo Prototipo et le pédalier alu est signé Sparco. La clim a été virée mais pour le reste, tout est fidèle à l’origine, même si ça a été rénové ou changé.

Dino 246 GTS QV

Bon ! V’là donc une belle Dino 246 GTS passée en mode outlaw. Si ce n’est qu’on se dit que la greffe des culasses 24 soupapes, Ferrari aurait bien pu la faire. On se demande même pourquoi Maranello n’a jamais franchi le pas… de peur d’aller taquiner les sportives au cheval cabré ? Le seul souci c’est que les puristes doivent se dire que la Dino a perdu de sa valeur (oui, généralement la bagnole ils s’en tamponnent, y’a que sa valeur qui les intéresse !). Mais une fois encore, l’histoire montre le contraire… cette Dino 246 GTS outlaw vient de se vendre pour 500000 € sur Bring a Trailer. Ah ben merde ! Plus cher que sa valeur initiale. Comme quoi, quand on aime…

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