Au milieu des 90’s, le BPR allait devenir aussi populaire que spectaculaire. Certains teams vont y aligner des Ferrari F40 GTE mais malgré ses 660 ch pour tout juste 1 tonne, rien n’y fera, pour aller chercher le titre il faut une McLaren F1 GTR…! Alors chez Ferrari, on va réagir et se servir de la toute nouvelle supercar de la maison pour en faire une arme de guerre, la F50 GT…

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Ferrari F40 GTE

Pour la première course de la saison 94 du BPR, qui se court sur le circuit Paul Ricard, la ligne de départ du GT1 est exclusivement composée de Porsche et de Venturi. Dès la 2ème course, la F40 GTE vient compléter la grille. Au Japon, on voit débarquer une Corvette, une Mustang GTO, une RX7 et une rare Toyota Sard MC8. En pleine période de séduction, la saison se termine sans classement. Les choses vont devenir sérieuses pour la saison 95.

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BPR

Et justement, l’année suivante, le BPR devient LA discipline du GT. Les Venturi, Porsche et F40 sont toujours là, mais à leurs côtés, on compte une EB110, deux Jaguar XJ220 LM, une Toyota Supra GT LM, une De Tomaso Pantera et une armée de McLaren F1 GTR. Et ça ne va pas s’arrêter pour la saison 96 avec l’arrivée de la Lister Storm, la Lotus Esprit, la Viper et même la Diablo Jota pour la course de Suzuka. Et encore je ne vous parle pas des catégories GT2 et GT3 qui elles aussi rencontrent un succès délirant. Les teams affluent, les pilotes aussi, c’est donc le meilleur endroit pour trouver du sponsor, des budgets et… des clients !

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Business is business

Ca Ferrari l’a bien compris. Maranello a vendu plusieurs F40 GTE et recyclé quelques F40 LM. Mais chez Ferrari, on n’aime pas se contenter des places d’honneur, même si la marque ne s’engage pas officiellement. En effet, la Scuderia se charge de la F1, pour les autres disciplines, on choisit les teams à qui on vend les voitures, même si on y rajoute un ou deux ingénieurs et un programme officieux afin d’être sûr que le cheval cabré ne soit pas à la ramasse.

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Ferrari F50

Et j’vais vous dire, ce qui tombe bien c’est qu’en 95, Ferrari vient de dévoiler sa F50 et que la nouvelle supercar embarque tout le savoir faire de Maranello dérivé de la F1 et de l’endurance. Structure monocoque en nomex, kevlar et carbone avec trains roulants directement inspirés du proto 333 SP. V12 atmo Tipo F130B de 4.7 l développé à partir du Tipo 036 de la F1 Ferrari 641 de 1990. 520 ch à 8500 trs, 471 Nm à 6500 trs, aucune aide électronique et un poids de 1398 kg… mais surtout un potentiel de développement démoniaque.

En mode course

En tout cas, les ingénieurs de Ferrari vont se pencher sur son cas. Pour commencer, ils l’ont mise au régime pour faire tomber son poids à 910 kg. Le toit est fixe, l’aéro a été revue et l’arrière voit débarquer un aileron XXL réglable avec double pied central. Pendant c’temps là, le V12 devenu Tipo F130A a été débridé. Sa cylindrée est restée à 4.7 l, il conserve sa culasse 60 soupapes et accueille une gestion Magnetti Marelli Competition Step 3. Au final, ce sont maintenant 750 ch perchés à 11000 trs qui filent aux roues arrière via une boite 6 à crabots à commande séquentielle avec autobloqu’. Ajoutez y des disques en carbone céramique, une suspension Koni et des trains roulants mis au point par les ingénieurs de Dallara.

La F50 GT, mieux qu’une 333 SP !

En septembre 96 la F50 GT est confiée au pilote d’essai de Maranello, Nicola Larini. Sur la piste de Fiorano, il bat le chrono de la 333 SP. La voiture est prête pour aller se frotter à la F1 GTR. Ferrari commence à assembler les voitures clients pour le Scandia Racing et le Ferrari Club Italia, ainsi qu’aux équipes du Momo Corsa.

Fin du game pour devenir exhibitionniste !

Mais voilà… au terme de la saison 96 du BPR, la FIA décide de reprendre le championnat de Jürgen Barth, Patrick Peter et Stéphane Ratel pour en faire le FIA GT Championship avant d’en changer les règles d’homologation des GT1 qui doivent maintenant découler d’une version routière de 25 exemplaires. En gros, pour homologuer la F50 GT, il faut commercialiser 25 F50 un peu plus radicales… ou revoir la copie à la baisse. Furieux des décisions de la FIA, Ferrari ne veut pas remettre la main à la poche et au contraire, décide de stopper le projet. Trois voitures ont été assemblées, elles seront vendues à des clients collectionneurs triés sur le volet qui se contenteront de les faire rouler seulement lors de journées d’exhibitions. Quant au réel potentiel de la F50 GT, on le saura jamais !

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