Le Bowler EXR, c’est le Bowler Nemesis… oui c’est la même caisse, sauf qu’on lui a donné deux noms. Voilà, on a bien avancé avec tout ça. Enfin dans les deux cas, c’est une sorte de proto bien véner qui s’est fait un nom dans toutes les courses de Rallye Raid ou les Baja. Rien de civilisé, ni d’homologué d’ailleurs, une caisse développée exclusivement pour la course, les dunes et la boue. Et n’allez pas me faire croire qu’en l’appelant EXR S et qu’en y collant un intérieur cuir et une belle peinture métallisée ça en fera un engin pour aller chercher le pain le dimanche…

 

Bowler Wildcat 200 & EXR S - Les supercars tout terrain ! 1

 

Drew Bowler et le Tomcat

Y’a un peu de trucs à vous raconter là, en commençant par Drew Bowler. A la fin des 70’s, il se prépare un Land Rover 1er du nom pour s’engager en compétition. Il ne fait pas que de la figuration et réussit à se forger un p’tit palmarès. Lui et son engin se font rapidement remarquer, à tel point que d’autres pilotes sont prêts à aligner un p’tit du cash pour qu’il leur assemble un engin identique. A force, les demandes se transforment en commandes. En 85, c’est dans le ferme familiale que Bowler ouvre sa société, accompagné d’une équipe de 8 personnes, qui va se charger de concevoir et d’assembler des véhicules complets pour le rallye raid mais aussi de proposer une gamme de pièces et accessoires spécifiques. Il commence par reprendre la concept qu’il avait créée et donne ainsi naissance au Bowler Tomcat.

 

Place au Wildcat

Il se fait une clientèle et un nom. Au milieu des 90’s, Andrew et son équipe développent un châssis tubulaire avec cellule centrale qu’ils habillent de panneaux en fibre reprenant le style du Land Defender, le Bowler Wildcat est né. Ses trains roulants sont empruntés au Discovery, roues indépendantes à l’avant et pont rigide à l’arrière même si l’ensemble est revu, corrigé et renforcé. Pour le remuer, le client pouvait choisir entre un V8, un V8 et un… V8 en 4.0 l, 4.6 l ou 5.0 l. En fonction du choix, l’engin affiche entre 200 et 300 ch… pour 1,8 T. Sachant que le client pouvait aussi fournir son bloc, notamment des V8 LS ou V8 Jaguar qui se sont retrouvés sous le capot de certains Wildcat.

 

Bowler Nemesis

En 2007, Drew Bowler revend les droits du Wildcat à la société QT Services… ainsi, il rentre le cash qui va lui permettre de développer celui qui va reprendre le flambeau. Fin 2009, le Bowler dévoile son Nemesis. L’engin est toujours destiné au rallye raid. On ne change pas une équipe qui gagne. Ni la base d’ailleurs. Les ingénieurs d’Andrew développent un nouveau châssis tubulaire qui conserve toujours la cellule centrale, si ce n’est qu’ils est maintenant équipé de 4 roues indépendantes… fini le pont rigide à l’arrière. Sous le capot avant, c’est toujours la fête aux V8. 4.0 l ou 4.4 l atmo ou 4.2 compressé, associé à une boite 6 manuelle standard ou à crabots en option et DGL avant, central et arrière. L’ensemble est habillé en fibre TwinTex et carbone qui reprend cette fois le style du Range Rover L322. Armé du V8 supercharged, il revendique 510 ch pour 1850 kg. Le Nemesis, tout comme le Wildcat, s’avère aussi performant qu’indestructible.

 

Adieu Drew

En novembre 2016, Drew Bowler meurt subitement à 53 ans, ses salariés promettent de reprendre sa vision et de continuer à faire vivre la marque. Mais en décembre 2019, Jaguar – Land Rover annonce le rachat de Bowler par le biais de sa filiale SVO (Special Vehicle Operations)… 5 ans plus tard, les comptes sont dans le rouge, Bowler affiche presque 7 millions d’€ de perte. A croire que sans Drew, la marque a perdu son ADN.

 

Homologué route !

En attendant, elle laissera en héritage une petite série de Wildcat homologués route. En effet, une fois leur carrière sportive terminée, certains clients anglais vont demander à Bowler de les civiliser pour aller chercher les croissants le dimanche. Du coup, c’est une 60aine de Bowler Wildcat qui vont se retrouver sur la route… enfin, c’est pour la forme. A part une peinture plus profonde et des pneus route, le Wildcat 200 n’a rien d’une berline premium capable de trimbaler la famille. L’engin perd une partie de ses renforts et de son équipement course pour passer à 1450 kg. Il conserve le V8 5.0 l de 300 ch associé à la boite 6 manuelle, capable de l’envoyer de 0 à 100 en 5,5 secondes.

 

EXR S

Si ce n’est qu’avec le Nemesis, Bowler va pousser le concept encore plus loin en proposant directement 3 voitures, les EXR S. Contrairement aux Wildcat 200 qui n’étaient autre que des Wildcat transformés, le Bowler EXR S reprend la base d’un Range Sport avec empattement raccourci et caisse sur mesure en carbone. Le cockpit biplace accueille deux baquets mais le tableau de bord, la console centrale et les panneaux de portes sont ceux du Range Sport, habillés en carbone par Bowler. Sous le capot, le V8 5.0 l Supercharged développe 557 ch pour 705 Nm qui filent aux 4 roues via une boitoto ZF à 6 rapports. Tout le reste est revu par les ingénieurs « maison ». Double triangulation aux 4 coins, suspension Bilstein / Eibach pour un débattement de 285 mm, freinage Brembo avec étriers 6 pistons, jantes en 22″, arceau et différentiel central piloté E Control.

 

Supercar tout terrain

Le Bowler EXR S a été dévoilé en 2012 lors du Festival of Speed de Goodwood. L’engin y a démontré tout son potentiel… notamment le 0 à 100 shooté en 4,2 secondes pendant que sa Vmax est limitée à 250 km/h. Tous ceux qui vont y poser les fesses vont rester scotchés par l’efficacité du monstre, qui est rapidement surnommé « la supercar tout terrain »… s’ils le disent !

 

 

 

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