Quand on partage des bières avec des potes en causant caisses américaines, Oldsmobile n’est pas forcément la marque à laquelle on pense en premier… Pareil quand tu enchaines sur les muscle cars. L’Oldsmobile 442, c’est un peu la grande inconnue… et pourtant, le gros coupé qui peut sembler bourgeois, est largement capable d’en surprendre plus d’un en laissant deux belles traces noires sur l’asphalte. Et en plus, elle a une sacrée gueule !

La réponse de la Cutlass à la GTO

A la base, la 442, c’était une option qui permettait de différencier la Cutlass du reste de la gamme. Nous sommes en 64, et chez General Motors, Pontiac a senti le bon filon en greffant un V8 Big Block à sa Tempest pour la faire devenir GTO. Les muscle cars sont nés et rapidement, la majorité des marques vont s’y mettre. Chez les cousins Oldsmobile (faisant également partie de l’empire GM) on dégaine la Cutlass 442. Carbu 4 corps, boite 4 vitesses et double sortie d’échappement… oui, ça fait 2 ! Et quand tu mets les trois ensemble, ça fait 442. Le châssis était légèrement renforcé et affermi, la direction un chouill’ plus directe et le V8 330 ci (5.4 l) sortait 310 ch mais surtout 481 Nm de couple. Ce n’était que le début puisqu’à partir de 64, chaque millésime allait voir son lot d’évolutions.

La Cutlass 442 devient Oldsmobile 442

A partir de 68, l’Oldsmobile 442 devient un modèle au sein de la gamme. Si elle reste un clone de la Cutlass, elle y apporte une touche un peu plus sportive et radicale notamment avec l’arrivée de la boite Hurst et des V8 400 et 455 ci.

La plus Muscle de tous les Muscle !

Pour beaucoup, ce millésime 70 est considéré comme la plus Muscle de tous les Muscle ! Restylisée, on la reconnait à sa courte calandre qui vient séparer les deux entrées d’air qui façonnent sa face avant. Les clignos ont migré dans le massif pare-choc avant et les feux arrière sont maintenant verticaux.

Sous la barre des 14

Sous le capot, le V8 455 ci (7.5 l) est équipé du pack W30 qui comprend le capot en fibre de verre largement aéré, un gainage d’air qui vient alimenter directement le gros filtre, une pipe d’admission en alu, des culasses spécifiques avec arbres à cames plus pointus. Ce sont 370 ch et 680 Nm qui filent aux roues arrière via une boite Turbo Hydra-matic avec levier Hurst. De quoi taper le 1/4 de mile en moins de 14 secondes ! Ca vous dit p’têt rien, mais à la fin des 60’s les meilleures se cherchaient autour des 15 secondes. Seule l’élite passait sous les 14… les monstres taquinaient les 13. En tout cas, ici on est dans les temps d’une Camaro Z28, d’une Cuda 440 ou d’une GT500 ! Pas étonnant qu’elle devienne le porte drapeau de la marque en Nascar.

On s’en fout d’après !

Dès 71, le Clean Air Act commencera à la brider et elle perdra 30 ch signant ainsi le début de la fin des muscle cars… mais nous ne sommes pas là pour ça, mais plutôt pour parler de cette superbe Oldsmobile 442 qui vous taquine la rétine depuis le début de cet article.

Restosoft…

Refaite en 2019, cette Oldsmobile 442 est discrètement passée à la sauce restomod. Car tout c’qui change ne se voit presque pas. La caisse a été refaite, habillée en noir avec une bande blanche. Les chromes sont étincelants et si vous pensez que les rétros obus me font mentir, ils sont d’origine.

Plus de grip

Non la première modif qui se voit, ce sont les Cragar Pro Street chromées en 15″ montées en BFGoodrich Radial T/A  de 255/60. Les plus attentifs auront remarqué la garde au sol réduite. Les trains roulants sont modernisés, passés en triangulation et maintenus par des amortos associés à des boudins gonflables et des barres stab’ devant et derrière. Le freinage fait confiance aux tambours d’origine à l’arrière et à des disques et étriers upgradés à l’avant.

V8 Rocket

Sous l’capot, le V8 455 ci Rocket est bien au rendez vous. Mais au passage, il a vu emménager une admission haute perf, un carbu Edelbrock avec starter piloté, l’allumage est électronique et l’ensemble est refroidi par un gros radia alu avec deux ventilos électriques. La ligne full inox permet de laisser chanter les 8 gamelles. Plus de 400 ch et 700 Nm se chargent de torturer les boudins arrière, même si la boite 4 Muncie M21 est maintenant manuelle et qu’elle est associée à un DGL qui tente de les aider à trouver du grip.

Sobre & Classe

Dans l’habitacle, l’habitué n’est pas paumé. Sièges, banquette et panneaux de portes d’origine sont tendus de vinyle blanc. Pendant c’temps là, la moquette et le tableau de bord restent en noir avec quelques touches de chrome et de carbone bien pensés. Un console centrale avec accoudoir a été rajoutée, tout comme le levier Hurst, un éclairage LED rouge, une clim Vintage Air et une sono RetroSound. Devant le volant au logo de Rocket, des compteurs Classic Industries sont installés sur un plaque en carbone. Des manos complémentaires ont poussé au centre du tableau de bord. C’est sobre et classe… du sans faute.

Un bel hommage

Cette Oldsmobile 442, c’est l’Amérique des 70’s ! Tous les clichés y sont… le chrome, le gabarit délirant, le gros V8, une mélange subtil entre le muscle et la classe. Elle y rajoute cette touche de restomod presqu’obligatoire de l’autre côté de l’Atlantique et, bien entendu, le airride, même si là inutile de chercher a faire claquer le châssis sur le bitume, il n’est pas là pour ça. Un hommage au Muscle car surtout quand on sait que 71 allait commencer à signer leur arrêt de mort… elle méritait bien de poser ses roues sur DLEDMV non ?!

© jjturbocat via BaT