Bon ben voilà… une de plus ! Une Rolls Royce ça reste quand même le pâté de tête de la route. Même une Silver Shadow de 74. Elle a beau avoir perdu un peu de sa splendeur au fil le temps… m’enfin si tu débarques le dimanche chez les beaux parents dans ce genre d’engin, ça va calmer tout le monde. Même si, comme celle qui débarque sur DLEDMV, elle est chaussée en 22″ et roule sur air…
Révolution à Crewe
Il aura fallu 10 longues années aux ingénieurs de Rolls Royce pour développer la Silver Shadow. La marque de Crewe cherchait à renouveler son image pour la moderniser et la rajeunir tout en proposant une voiture positionnée à un prix « accessible » afin de viser des volumes de ventes assez conséquents. Bien entendu, tout ceci est à remettre dans le contexte. Quand la Silver Shadow débarque dans les show rooms, nous sommes en 65 et il est alors impensable de sacrifier le confort, le luxe, la finition, la qualité et le V8. Une Rolls reste une Rolls… une interprétation de l’art automobile, faite d’acier, de ronce de noyer et de cuir peine fleur… Oui, ça laisse rêveur, si ce n’est que la Silver Shadow sera une Rolls à 100000 balles… soit 223000 € si elle était vendue aujourd’hui ! Ouais, tout est relatif…
Usine à gaz !
Il n’empêche qu’avec cette stratégie, Rolls va réussir à écouler plus de 31000 voitures, une réussite, même si sa carrière a duré 15 ans. En même temps, la Silver Shadow a mis le paquet pour séduire de nouveaux clients. Caisse autoportante avec 4 roues indépendantes maintenues par une suspension hydropneumatique à correcteur d’assiette hydraulique (oui, la même que la CX de Jacky !), quatre freins à disques assistés avec antiblocage et direction assistée… le tout groupé sur la même centrale hydraulique. De quoi donner des cauchemars au premier mécano venu !
Petite et suffisante…!
Esthétiquement, la Silver Shadow sait se montrer discrète, sobre, sans pour autant oublier d’être séduisante et classe. Elle reste cependant une petite Rolls, puisqu’elle affiche 5m17 sur 1m80 pour 2,1 tonnes. Grosso modo, le gabarit d’une Audi A8… mais chez Rolls, c’est petit. Enfin pour remuer l’ensemble, on peut compter sur un V8 de 6,2 l remplacé par un 6,75 l à partir de 70, pour une puissance estimée à 200 ch… oui, chez Rolls, on ne donnait pas de chiffre, on se contentait de dire qu’elle était suffisante, alors on fera avec.
Airride et 22″
De toute façon, l’essentiel n’est pas sous le capot. Même si cette Silver Shadow qui vous titille la rétine a vu son V8 6.75 l débridé en inspirant à travers un filtre Edelbrock et en expirant via une ligne inox qui se termine sur une double sortie centrale. Un peu plus de bruit pour faire savoir que la puissance est suffisante. De toute façon, complètement bridée par sa boitoto 3 vitesses, son truc, c’est le cruising…. sur air puisque les ailes ont vu emménager des boudins histoire de la transformer en airride. En y étant un jeu de Center Line « Smoothies » en 22″ se chargent de les remplir, même si pour y arriver, il a fallu leur tirer dessus…
Antagoniste
Physiquement, et même si ça reste sobre, notre Silver Shadow a pris du muscle. On ne peut pas dire qu’elle est belle… et encore moins qu’elle est moche. Non, elle est classe, bien aidée par sa robe noire « passe partout » juste ornée de chrome avec, bien entendu, la calandre chromée surplombée par le Spirit of Ecstasy. Pour le reste rien ne change… si ce n’est que les plus observateurs auront remarqué que les poignées de portes arrière ont migré du côté du montant central. En effet, le plus grosse transformation vient de là, puisque cette Silver Shadow s’affiche maintenant en suicide doors. Un détail visuel, mais qui vaut largement son pesant de McVitie’s !
Du cuir de partout
D’autant plus qu’une fois ouvertes, on plonge dans un habitacle qui n’a presque rien à envier à une Rolls moderne. Ici, pas d’écran tactile ou de gadget àlacon ! Mais niveau atmosphère, ça envoie du lourd. Outre la moquette épaisse et les essences de bois précieux, tout ce qui a pu être couvert de cuir fauve l’a été, des panneaux de portes au ciel de toit en passant par les montants, le tableau de bord, la console centrale et bien sûr, les deux baquets avant piqués à une Porsche 928 ainsi que les deux sièges individuels arrière réalisés sur mesure et séparés d’un caisson de bass XXL. C’est que cette Rolls est maintenant dotée d’une sono à faire pâlir l’ingénieur du son des Stones !
The Streets
En même temps, rien d’étonnant quand on sait que la bestiole a appartenu à Mike Skinner, leader du groupe de hip hop, The Streets. Achetée d’origine au début des années 2000, il l’a faite arranger à son gout afin de s’en servir pour la promo de l’album « The Hardest Way To Make An Easy Living » dont elle orne la couverture.